Visite à Alger de Lord Richard Risby : Les rasions de l’intérêt du Royaume-Uni pour l’Algérie
Les Britanniques ont réitéré leur volonté de consolider le partenariat algéro-britannique.
Les relations entre l’Algérie et le Royaume-Uni sont en constante évolution comme en témoignent les nombreuses visites cette année à Alger d’officiels britanniques. La dernière en date est celle effectuée mardi par Lord Richard Risby, envoyé spécial du Premier ministre du Royaume-Uni et d’Irlande du Nord, chargé de la promotion du partenariat économique avec l’Algérie. Comme à chaque fois, les Britanniques n’ont pas manqué l’occasion pour réitérer leur volonté de consolider le partenariat algéro-britannique.
Au cours de son séjour à Alger, le responsable britannique s’est entretenu avec le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane. « La rencontre a été l’occasion d’examiner l’état et les perspectives des relations bilatérales et les moyens de renforcer la coopération entre les deux pays, notamment à travers la réactivation des mécanismes de coopération bilatérale et des cadres de l’action commune pour le développement et la diversification du partenariat algéro-britannique », indique un communiqué des services du Premier ministre.
La volonté du Royaume-Uni de renforcer ses échanges avec l’Algérie avait été déjà affirchéepar plusieurs responsables britanniques lors de la réception organisée à Londres par l’ambassade d’Algérie à Londres de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Parmi ses responsables, il y avait le ministre d’Etat aux Affaires étrangères, Lord Ahmad Tariq of Wimbledon, du représentant personnel du Premier ministre Lord Richard Risby, du Marshall de la reine Elizabeth II, et de députés des différents partis.
Lord Ahmad Tariq of Wimbledon, qui revenait justement d’une visite à Alger, avait plaidé en faveur d’un élargissement des domaines de coopération, citant le commerce, l’éducation, le changement climatique et le tourisme parmi les priorités. Pour le ministre d’Etat, le 60e anniversaire de l’indépendance « est une occasion heureuse pour renouveler l’engagement de consolider et d’approfondir davantage les liens bilatéraux ».
Le représentant du Premier ministre pour le partenariat économique avec l’Algérie, Lord Richard Risby, s’est dit pour sa part satisfait de l’évolution constante des relations avec l’Algérie. Il a affirmé que « d’un point de vue commercial, il est très réjouissant de constater une poussée remarquable dans les échanges qui ont enregistré une hausse de 84,5% par rapport à l’année précédente » et de voir « la bonne tenue des compagnies britanniques engagées en Algérie, comme le Groupe Astrazeneca, en termes de création d’emplois et d’investissement ».
Pour Lord Richard Risby, il est important, « dans ces temps incertains, de compter sur des pays comme l’Algérie qui a fourni, sans aucun problème et pendant 50 ans, du GNL au Royaume-Uni », soulignant que le gouvernement britannique « applaudissait les efforts de l’Algérie pour alléger la crise énergétique mondiale » et « les réformes du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour promouvoir l’attractivité de l’Algérie ». « Le Royaume-Uni est prêt à devenir un enthousiaste partenaire économique de l’Algérie », a dit Lord Risby, en rappelant la signature récente d’un partenariat dans le domaine des technologies de l’éducation et en se réjouissant de « l’engouement des Algériens pour la langue anglaise ».
Au plan factuel, l’intérêt du Royaume-Uni pour l’Algérie peut s’expliquer par la volonté de Londres de s’assurer d’une source d’approvisionnement en énergie fiable. Comme la plupart des pays de l’Europe Occidentale, le Royaume-Uni est impacté par la crise de l’énergie générée par le conflit en Ukraine, comme témoignent d’ailleurs la forte hausse que connaissent les prix de l’électricité et du gaz en Angleterre. Cet intérêt a été confirmé d’ailleurs au mois de septembre dernier par l’ambassadrice de Grande Bretagne à Alger, Mme Sharon Anne Wardle, lors de sa rencontre avec le ministre de l’Energie et des mines, Mohamed Arkab.
Lors de cette rencontre, les entretiens entre les deux parties avaient porté notamment sur « le renforcement des relations de coopération et de partenariat entre les deux pays dans les domaines de l’énergie, des hydrocarbures, de l’électricité, des énergies nouvelles et renouvelables et l’efficacité énergétique ». Mme Sharon Anne Wardle avait alors fait part de « la volonté des autorités britanniques à développer les relations de partenariat avec l’Algérie, et à renforcer les consultations économiques et les échanges d’expérience». Il est possible donc que les firmes pétrolières britanniques reviennent sur le marché algérien.
Mais il n’y a pas que le pétrole et le gaz qui font courir les Britanniques. Selon certains observateurs, Londres serait à la recherche de relais de croissance pour relancer son économie en berne. Et les Britanniques verraient en Algérie, en cette période post-Brexit, un pays capable d’entrer dans leurs plans. L’économie algérienne pourrait tirer profit de la situation notamment si l’intérêt britannique est accompagné d’investissements directs ou d’implantations de firmes anglaises en Algérie.
Khider Larbi