Benabderrahmane prend part au Sommet USA-Afrique : Le message aux businessmen américains
L’objectif à est notamment de dire aux Américains que l’Algérie avait changé et que les entreprises américaines y étaient les bienvenues.
Dès son arrivée lundi soir à Washington DC, capitale fédérale américaine, pour prendre part à la seconde édition du sommet Etats-Unis-Afrique en qualité de représentant du Président Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, n’a pas chômé. Il a eu au contraire une intense activité. Le responsable a en effet saisi l’opportunité offerte par l’événement pour s’entretenir avec des responsables politiques et des businessmen américains. L’objectif à travers ces rencontres était notamment de dire aux Américains que l’Algérie avait changé et que les entreprises américaines y étaient les bienvenues.
Aïmene Benabderrahmane a ainsi reçu le président exécutif de la stratégie dans la société Hecate Energy, David Wilhelm, avec qui il a évoqué l’énorme potentiel de l’Algérie dans le domaine des énergies renouvelables et les plans du gouvernement pour développer ce secteur dans les prochaines années en bénéficiant de l’expertise et de l’expérience des entreprises américaines et de ses nouvelles techniques en la matière. Le Premier ministre a également reçu le chef de la branche Exploration et Production de la société Chevron pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’Amérique du Sud, M. Clay Neff, avec qui il a passé en revue les projets de coopération entre les deux pays dans le domaine de l’énergie et du partenariat et les modèles d’investissement que les deux parties aspirent à concrétiser.
Volonté politique de l’Algérie
Les rencontres qui se sont déroulées en présence de membres du Conseil d’Affaires algéro-américain, a permis de passer en revue les opportunités d’investissement en Algérie, notamment dans le cadre de la nouvelle loi sur l’investissement qui se veut une base solide à même de diversifier l’économie nationale et attirer les investissements étrangers générateurs de richesse et d’emplois. Le Premier ministre a tenu, lors de ses rencontres avec les opérateurs économiques américains, à mettre en exergue l’attractivité de l’investissement et le nouveau climat d’affaires en Algérie ainsi que les avantages offerts. A l’occasion, la volonté politique des autorités du pays de libérer l’initiative et d’encourager l’entrepreneuriat en vue de diversifier l’économie nationale hors hydrocarbures a été mise en exergue.
S’agissant des questions politiques, M. Benabderrahmane s’est entretenu avec le sénateur américain Troy Nehls. La rencontre a permis d’évoquer les relations algéro-américaines et les moyens de les renforcer dans divers domaines économiques, notamment à travers l’intensification de la coordination et la concertation entre les deux pays. Au terme des travaux du premier jour du Sommet Etats-Unis-Afrique, le Premier ministre a pris part à un dîner organisé par la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi en l’honneur des chefs d’Etat et de gouvernement participant à cet évènement, et ce en présence de membres du Congrès et de la Chambre des représentants.
Pour ce qui est des travaux du sommet Etats-Unis-Afrique auquel participent près d’une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, il a beaucoup été question de sécurité et de la présence sur le continent de la Chine et de la Russie. Le sommet a été aussi l’occasion d’aborder une série de conflits. A l’occasion, des responsables américains se sont entretenus avec le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud, saluant son action dans la lutte contre les islamistes radicaux shebab. Ce dernier a cependant relevé que «les shebab ne peuvent pas être défaits que militairement. Il est important aussi de mobiliser la société». Son appel fut entendu puisque les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide humanitaire d’environ 411 millions de dollars pour la Somalie, menacée par la famine en raison d’une sécheresse qui perdure.
Repositionnement américain
Dans leur offensive de charme pour séduire des partenaires africains, les États-Unis ont mis la main au portefeuille, promettant de consacrer «55 milliards de dollars à l’Afrique sur trois ans». Le premier jour du sommet a également abordé le sujet de l’exploration de l’espace avec la signature par le Nigeria et le Rwanda des accords Artemis sous l’impulsion des États-Unis. Il s’agit des premiers pays africains à le faire.Le président Biden qui entend clairement mettre à profit ce rendez-vous pour repositionner son pays sur le continent doit intervenir aujourd’hui devant le sommet. Il y plaidera notamment en faveur d’un rôle accru pour l’Afrique sur la scène internationale, avec un siège au Conseil de sécurité de l’ONU, et pour que l’Union africaine soit formellement représentée au G20. Lors d’un forum organisé mardi en marge du sommet avec la diaspora africaine aux États-Unis, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a assuré que la nouvelle stratégie des États-Unis se résumait à un seul mot: «Partenariat». Le tout, «en reconnaissant que nous ne pouvons pas régler seuls nos priorités partagées», a-t-il dit. Les États-Unis se gardent cependant de parler d’une compétition ouverte avec la Chine sur le continent.
Khider Larbi