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Centrafrique : Les derniers militaires français quittent Bangui

Les 47 derniers militaires français présents en Centrafrique ont quitté le pays.

L’État-major français des Armées a indiqué, dans un communiqué rendu public jeudi, que ces militaires faisant partie de la mission logistique (MISLOG) ont décollé de l’aéroport de Bangui, à bord d’un avion militaire à destination de Paris. L’essentiel des 130 militaires qui composaient ce contingent avait quitté la République centrafricaine au cours des dernières semaines, indique l’Armée française, précisant que « cette mission […] n’avait plus de justification opérationnelle ».

Ce départ met un terme à plus de 60 ans de présence militaire en Centrafrique, où les forces françaises auront mené au moins sept interventions [la première ayant l’opération Caban, en 1979]. En décembre 2013, la France avait lancé l’opération Sangaris, à un moment où Bangui était la proie de combats entre la coalition de la Séléka et les milices d’autodéfense « anti-balaka ».En 2021, la France avait suspendu sa coopération militaire avec les forces armées centrafricaines [FACA], accusant Bangui de soutenir un sentiment anti-français. Puis, elle annoncé que ses soldats, du moins ceux placés sous commandement national, au sein de la MISLOG-B (Mission Logistique – Bangui), basée au camp M’Poko, se retireraient du pays d’ici la fin de cette année.Le départ de cette force française de la Centrafrique intervient également quatre mois après le départ des militaires français du Mali, qui y étaient présents dans le cadre du dispositif Barkhane. À l’instar de la Centrafrique, le pouvoir malien a décidé de renforcer sa coopération avec la Russie, notamment en termes de soutien militaire. Alors que les autorités centrafricaines reconnaissent la présence des éléments de la compagnie paramilitaire russe Wagner sur leur territoire, Bamako dément toute coopération avec celle-ci, évoquant la présence d’instructeurs russes au Mali. « C’est avec beaucoup de regrets que nous constatons ce retrait unilatéral », a confié Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, à la presse. « Aujourd’hui nous avons une armée aguerrie, merci à la France qui l’a formée et équipée pendant 62 ans […] Maintenant nous allons faire avec Wagner », a-t-il conclu.La République centrafricaine est en proie à une crise humanitaire majeure, causée par des violences exercées contre les civils par divers groupes armés, et l’insécurité qui sévit dans un grand nombre de localités. « En 2023, 3,4 millions de personnes auront besoin d’assistance humanitaire et de protection, soit une augmentation de 10 % comparé à 2022. Parmi elles, 2 millions de personnes auront des besoins complexes et sévères menaçant leur bien-être physique et mental », a annoncé le Bureau de coordination de l’action humanitaire de l’ONU (OCHA) dans un rapport publié en novembre dernier.

Khider L.

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