Le nombre d’accidents de la circulation monte en flèche : Fin d’année meurtrière sur nos routes
Si le facteur humain et majeur dans les sinistres qui surviennent avec en contribuant à plus de 90 % des accidents de la route, le manque de contrôle des transports en commun et le manque de la pièce de rechange d’origine garantie, outre le renouvellement du parc automobile vieillissant, participent grandement à cette hécatombe.
Il ne se passe pas une semaine sans qu’on enregistre un accident de circulation dans lequel sont impliqués les bus transport en commun ou un poids lourd, communément appelé par les enquêteurs spécialisés « les accidents complexe », c’est-à-dire qui nécessitent des investigations approfondies au vu nombre de victimes qu’ils causent. Hier encore, le « terrorisme routier » a frappé dans les Hauts-Plateaux, devenus, depuis quelques jours, de véritables points noirs et pour les conducteurs et pour les voyageurs qui, souvent, retiennent leur souffle. En effet, un violent accident de la route s’est produit sur l’axe de Beni Serour, dans la wilaya de M’Sila, causant trois morts sur le lieu du sinistre, et 19 blessés, dont une dizaine se trouvent dans un état critique dans les hôpitaux. Selon les services de Protection civile, l’accident est survenu à 5 h49 du matin quand un camion est entré en collision avec une voiture sur l’axe de Beni Serour. Quatre heure auparavant, un bus de voyageurs assurant la desserte entre Djelfa et Bechar s’est renversé sur la route nationale N°1, au niveau de l’axe routier reliant Douis à Al-Idrissiya. Là aussi, le bilan est lourd. En effet, le sinistre a provoqué des blessures diverses à 19 voyageurs, dont certains ont été soignés sur les lieux, alors que d’autres nécessitaient leur évacuation vers les structures hospitalières. En moins d’une semaine, le pays a enregistré 886 accidents de la circulation ayant causé malheureusement le décès de 35 personnes sur les lieux des sinistres et des blessures à 1 037 autres personnes, traités et évacués vers les structures hospitalières par nos secours. Selon la Protection civile, le bilan le plus lourd a été enregistré au niveau de la wilaya de M’Sila avec 13 personnes décédées sur les lieux des accidents et 70 autres blessées. Avec une moyenne 7 morts et 150 blessés/jour, l’Algérie enregistre une fin d’année meurtrière sur les routes. Le mois de décembre en cours a connu un hausse vertigineuse en nombres de sinistres et de victimes si l’on se fie aux statistiques des services de la Protection civile et des services de sécurité (police et gendarmerie) qui, faut-il le souligner, dont les bilans ne suivent l’évolution des cas des blessés graves qui sont évacués vers les hôpitaux, sachant que dans plusieurs situations, le pronostic vital est engagé dès la réception des cas lourds aux services des urgences. Il est vrai que l’homme constitue un facteur accidentogène majeur des sinistres qui surviennent sur les routes, avec un taux dépassant les 90 % des cas, mais le manque de contrôle des transports en commun et le manque de la pièce de rechange d’origine garantie, outre le renouvellement du parc automobile vieillissant, participent grandement à cette hécatombe. Mais pas que ! Les accidents sont également causés par une multitude d’autres facteurs qui n’apparaissent souvent pas les requêtes des automobilistes, à l’instar de l’infrastructure routière qui est mise en cause et qui relève des services des travaux publics. L’exemple le plus édifiant étant la dégradation, au quotidien, de plusieurs axes de l’autoroute Est-Ouest, notamment à l’Est du pays (Bouira et Bordj Bou Arreridj) constituent de véritables points noirs. Pis encore, la gestion des aspects juridiques de ce fléau, notamment la mise en relief des mesures contenues dans le permis à points, ne sont pas appliquées dans leur totalité par les agents verbalisateurs, ces derniers ne sont pas outillés pour prendre des mesures coercitives sur le lieu de l’infraction. Il y a un mois, le ministre de la Justice Abderrachid Tebbi, avait présenté quelques axes du projet du nouveau code de la route qui devra réviser à la hausse les amendes et maintenir les délits énoncés dans le texte en vigueur, comme le durcissement des peines, la pénalisation de certains actes réfractaire à la loi et la présence obligatoire d’un chauffeur remplaçant pour les longs trajets. Sauf que ce projet de loi est encore en cours d’examen au niveau du secrétariat général du Gouvernement et prendra tout le temps qu’il faudra pour être présenté au Parlement.
Riad Lamara