À la UneÉconomie

Réunion du JMMC le 1er février prochain : Vers un maintien du statu quo à l’Opep+

Alors que le marché pétrolier est braqué sur l’évolution de la situation en Chine, premier importateur de pétrole et qui définit donc l’évolution de la demande, la réunion du Comité ministériel conjoint de suivi de l’accord Opep + (JMMC) prévue dans une semaine et qui doit définir l’offre des plus gros exportateurs de pétrole est également scrutée par les opérateurs. Une réunion qui ne doit cependant pas modifier la trajectoire actuelle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés signataires de la Déclaration de coopération. C’est ce qu’indique l’agence de presse britannique Reuters qui cite cinq sources de l’Opep +

S’il est vrai que la réunion du comité de l’Opep+, prévue le 1er février prochain intervient 5 jours avant l’élargissement du plafonnement instauré par le G7+Australie sur les prix du pétrole russe sur les produits raffinés de même origine, les ministres de l’alliance devrait discuter des perspectives du marché et notamment de la demande chinoise. Si les perspectives de redressement de la demande chinoise après la levée de la politique zéro covid vient contrebalancer les inquiétudes concernant les perspectives de l’économie et les craintes de récession, l’Opep se montre prudente. Dans son dernier rapport mensuel, celle-ci a maintenu ses prévisions d’évolution de la demande de brut pour 2023.

Cinq sources de l’OPEP+ ont déclaré à Reuters que le JMMC discuterait des perspectives économiques et de l’ampleur de la demande chinoise, et qu’il était peu probable qu’il suggère des modifications à la politique actuelle. L’une d’elles a déclaré que le rebond des prix du pétrole depuis le début de l’année rendait tout changement improbable. Un maintien du statu quo qui est le plus probable d’autant plus que les membres de l’Opep estiment que le marché est actuellement équilibrée.

Le ministre de l’Énergie des Émirats arabes unis, Suhail al-Mazrouei, a déclaré le 16 janvier que le marché était équilibré, faisant écho aux remarques précédentes de son homologue russe Alexander Novak. « L’OPEP+ est désormais assez convaincue que la période difficile de l’impact du COVID est derrière nous et que la situation géopolitique et la reprise en Chine sont à l’origine de la volatilité », a déclaré une autre source de l’OPEP+.

Sur les marchés, les prix du pétrole n’évoluaient pas dans une direction précise, pris en étau entre les craintes de récession mondiale et les attentes d’une reprise de la demande chinoise après la levée des restrictions sanitaires.

Vers 11H00 GMT, le baril de Brentde la mer du Nord pour livraison en mars perdait 0,02% à 88,17 dollars.Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, montait quant à lui de 0,02% à 81,64 dollars. »Bien que l’état de l’économie mondiale suscite quelques inquiétudes, le marché est globalement optimiste quant à la situation de la demande », expliquent les analystes d’Energi Danemark.

Une reprise de la demande mondiale de brut est en effet attendue par les investisseurs, la Chine, premier pays importateur de brut au monde.Mais pour l’instant, « l’écart entre la mobilité actuelle et celle d’avant la pandémie est relativement important », affirme Stephen Innes, analyste chez SPI. D’autant que le pays fait toujours face à une nouvelle vague de contaminations au Covid-19 après le retrait des mesures sanitaires.Cet écart devrait se réduire à mesure que les tendances économiques en Chine évolueront favorablement, explique M. Innes.Le marché reste également attentif à l’offre de pétrole, avec l’entrée en vigueur imminente de l’embargo européen sur les livraisons de produits raffinés en provenance de Russie, et d’un prix plafond sur ces produits par les pays du G7, en complément de celui imposé sur le brut. De quoi mettre encore davantage le marché sous pression.Si l’hypothèse qu’une partie de la production russe diminuera suite aux sanctions occidentales fait consensus chez les analystes, le débat reste de savoir dans quelle mesure. »Et, bien sûr, on ne peut jamais exclure totalement une réponse géopolitique russe », poursuit Innes.

Hocine Fadheli

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *