Guerre en Ukraine : L’Allemagne donne son feu vert pour la livraison de chars Leopard
L’Allemagne a finalement donné son feu vert pour la livraison de chars Leopard à l’Ukraine.
Le gouvernement fédéral a décidé de mettre à disposition des forces armées ukrainiennes ces chars de combat, résultat d’intenses consultations qui ont eu lieu avec les partenaires européens et internationaux les plus proches de l’Allemagne. «Cette décision suit notre ligne de conduite bien connue, qui consiste à soutenir l’Ukraine de toutes nos forces. Nous agissons de manière étroitement concertée et coordonnée au niveau international», a déclaré hier le chancelier allemand Olaf Scholz à Berlin. «C’est le résultat d’intenses consultations qui ont eu lieu avec les partenaires européens et internationaux les plus proches de l’Allemagne», a précisé le porte-parole du gouvernement, Steffen Hebestreit. Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a salué la décision de l’Allemagne de fournir des chars Leopard 2 à l’Ukraine, assurant qu’ils aideront Kiev à l’emporter face aux Russes. L’Espagne est «disposée» à envoyer des chars lourds Leopard 2 à l’Ukraine et former les soldats ukrainiens à leur utilisation, a assuré hier la ministre espagnole de la Défense Margarita Robles après l’annonce du feu vert allemand à leur livraison. «L’objectif est de constituer rapidement deux bataillons de chars Leopard 2 pour l’Ukraine», a indiqué la chancellerie allemande. Pour ce faire, l’Allemagne mettra dans un premier temps à disposition de l’Ukraine une compagnie de 14 chars Leopard 2 A6, issus des stocks de la Bundeswehr. Ce char est un modèle plus récent et perfectionné que les 2A4, qu’entendent livrer notamment la Pologne et la Finlande. L’Allemagne donnera d’ailleurs aux pays partenaires qui souhaitent livrer rapidement des chars Leopard-2 de leur stock à l’Ukraine les autorisations nécessaires pour le transfert. Les pays ayant acheté pour leurs forces armées des chars Leopard 2 à l’Allemagne doivent obtenir l’autorisation de Berlin pour les réexporter. Plusieurs pays, dont la Pologne, la Finlande et les Pays-Bas, ont exprimé leur volonté de livrer ces chars lourds, réclamés à cor et à cri par Kiev. La formation des équipages ukrainiens doit commencer rapidement en Allemagne, selon la chancellerie. Outre la formation, l’Allemagne garantira également la logistique, la fourniture des munitions et la maintenance des systèmes. La présidence ukrainienne a salué hier «un premier pas» après le feu vert de Berlin tout en exhortant les Occidentaux à lui en fournir bien plus face à l’armée russe. «Un premier pas a été fait», a commenté sur Telegram Andriï Iermak, le chef de l’administration présidentielle réclamant qu’une «coalition» internationale fournisse des chars lourds à son pays. «Nous avons besoin de beaucoup de Leopards», a-t-il résumé. Le gouvernement français n’a quant à lui pas encore pris de décision au sujet de l’envoi de ses propres chars lourds Leclerc, une hypothèse que le président Emmanuel Macron n’exclut pas. L’ambassadeur russe en Allemagne a dénoncé hier la décision «extrêmement dangereuse» de Berlin de livrer des chars Leopard à l’Ukraine. «C’est une décision extrêmement dangereuse qui va amener le conflit vers un nouveau niveau de confrontation», a commenté Sergueï Netchaev, selon le compte Telegram de son ambassade. «Cela nous persuade une fois encore que l’Allemagne, à l’instar de ses alliés les plus proches, ne veut pas d’une solution diplomatique à la crise ukrainienne, et qu’elle veut une escalade permanente», a-t-il dit. L’ambassadeur russe a également accusé Berlin, à travers ces livraisons de chars, de «revenir sur sa responsabilité historique» pour «les crimes du nazisme» durant la Deuxième guerre mondiale. «Avec l’autorisation du gouvernement allemand, des chars portant des croix allemandes vont une fois encore être envoyés sur le ‘’front de l’Est’’, ce qui inévitablement va conduire à la mort de soldats russes mais aussi de civils», a-t-il accusé. Dmitri Peskov, porte-parole de Moscou, a déclaré quant à lui hier que les livraisons de blindés annoncées par l’Occident ne changeraient pas la donne dans le combat russo-ukrainien. Les chars occidentaux vont «brûler» s’ils sont livrés à l’Ukraine, a martelé hier le Kremlin. L’Occident «surestime le potentiel que (les chars) pourraient donner à l’armée ukrainienne», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Khider L. et agences