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Pakistan : Arrestation d’un proche de l’ex-Premier ministre Imran Khan

Un proche de l’ex-Premier ministre pakistanais Imran Khan a été arrêté hier pour avoir critiqué les membres de la Commission électorale, a annoncé la police, l’opposition y voyant une nouvelle tentative de la bâillonner au moment où elle réclame des élections anticipées. Fawad Chaudhry, qui fut ministre de l’Information sous le gouvernement de Imran Khan, avant que celui-ci ne soit évincé en avril 2022 par une motion de censure, a été arrêté à l’aube à son domicile de Lahore (Est). Il est accusé d’avoir «harcelé et intimidé» mardi 24 janvier dans des interviews télévisées les membres de la Commission électorale et leurs familles, selon un rapport de la police rendu public par son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), formation dirigée par Imran Khan. Il fait également face à des accusations de sédition, au motif qu’il aurait «tenté de faire obstacle au processus électoral». Le Pakistan est en proie à une grave crise politique depuis l’éviction de Imran Khan. L’ancien champion de cricket continue à jouir d’une solide popularité et s’efforce d’obtenir des élections anticipées, avant la date limite fixée à la mi-octobre. Le gouvernement du premier ministre Shehbaz Sharif fait tout pour qu’elles n’aient pas lieu plus tôt, afin de se donner une chance de redresser d’ici là l’économie et sa popularité chancelante. Imran Khan et d’autres responsables du PTI ont été confrontés à des procédures judiciaires ces derniers mois. Le pays a l’habitude de voir les dirigeants politiques utiliser la police et la justice pour museler l’opposition. Le rapport de police mentionne des interviews dans lesquelles Fawad Chaudhry a qualifié les membres de la Commission électorale de simples «commis» inféodés aux ordres du pouvoir. «Si vous êtes aussi faibles, alors vous feriez mieux de prendre vos cliques et vos claques et de rentrer chez vous», a-t-il déclaré, selon la police. «Nous avertissons la Commission électorale, ses membres et leurs familles que, si les abus à notre encontre continuent, ils auront des comptes à rendre», a-t-il aussi dit. Imran Khan était arrivé au pouvoir en 2018, après la victoire aux législatives du PTI, sur une plateforme populiste mêlant promesses de réformes sociales, conservatisme religieux et lutte contre la corruption. Mais sous son mandat, la situation économique s’est dégradée et il a perdu le soutien de l’armée qui avait été accusée d’avoir contribué à le faire élire. En novembre, il a été blessé par balle lors d’un rassemblement politique. Il a attribué cette tentative d’assassinat à son successeur et à un officier supérieur des services de renseignement de l’armée, sans fournir de preuves de ses allégations.

R.I.

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