Le 16e Salon d’Alger a clôturé avec plus de 20.000 visiteurs : Grand rush des demandeurs d’emploi
La 16e édition du Salon national de l’emploi et de la formation qui a fermé, hier, ses portes au Palais de la culture « Moufdi Zakaria », a enregistré une forte affluence des demandeurs d’emploi, notamment des jeunes diplômés des universités, des instituts et des écoles de formation du pays. Coorganisée par l’Agence 3C, spécialisée en conseil, communication et évènementiel, et Emploi Partner, une entreprise spécialisée dans l’e-recrutement, cette manifestation a été marquée par le nombre élevé des curriculum-vitae (CV) déposés, que ce soit directement au niveau des stands des entreprises présentes ou via la plateforme numérique dédiée pour la circonstance par les organisateurs. Avec près de 5 000 CV déposés chaque jour, ce rendez-vous annuel a eu le mérite d’ouvrir grandes les portes aux jeunes diplômés et autres demandeurs d’emploi qui cherchent une issue salvatrice à leur situation socio-professionnelle. Amina. S, fraîchement diplômée à l’université de Bab Ezzouar s’est dite satisfaite par la qualité de l’accueil et de l’orientation durant ce salon. « Franchement, je ne m’attendais pas à ce que mon CV soit déposé et enregistré en un temps record par les préposés à l’accueil. Certes, j’ai remis une copie de mon CV à une entreprise, mais j’ai enregistré mon choix via le Code Q&R dédié aux demandeurs d’emploi à l’entrée du salon. C’est tellement fluide que je suis optimiste quant à l’issue de ma demande », témoigne notre interlocutrice. Ce n’est pas le cas pour sa copine, encore étudiante en biochimie qui, visiblement, malgré qu’elle soit convaincue que son CV arrivera à bon point, n’est pas sûre de trouver un emploi facilement. Pourtant, cette spécialité est très en vogue. « J’ai terminé mon master, mais comme je prépare mon doctorat, j’espère que ma demande sera acceptée. Si c’est le cas, je préfère commencer à travailler car je suis dans le besoin », raconte SaidaM. qui, en plus de sa spécialité, réalise le rêve de s’investir dans les métiers du futur, c’est-à-dire le monde du digital. A l’intérieur du salon, une ambiance bon enfant règne. Les 50 participants et exposants représentant des entreprises économiques et des écoles de formation ont consacré des stands spacieux et ont dédié des équipes spécialisées en ressources humaines, à l’instar de Sonatrach, Air Algérie, les banques privées et publiques, les compagnies d’assurance, Cosider et autres groupes des secteurs du digital et du BTPH. « Nous avons consacré un espace pour le recrutement des jeunes talents. Rien que la première journée, nous avons eu près de 500 visites sur notre site web, en plus des dizaines de demandeurs d’emplois que nous avons reçu au niveau de notre stand », explique une responsable du groupe norvégien Jotun, révélant que « tous les CV reçus par notre société feront l’objet d’une attention particulière. Nous accordons une grande attention à la ressource humaine au niveau de notre groupe ». Même son de cloche chez Cosider, Sonatrach ou encore Air Algérie où des centaines de demandeurs d’emplois ont pris d’assaut les stands pour prétendre décrocher un emploi. « J’ai accompagné ma fille pour déposer son dossier car la route est quasiment impraticable au niveau de la sortie de Tizi Ouzou. Sincèrement, l’accueil est à la hauteur des attentes de ces étudiants et de ces diplômés. Je souhaite sincèrement que ma fille retrouve le sourire, car elle est au chômage depuis deux ans déjà. Mais, depuis six mois, elle a fait une formation en marketing digital qui lui permettrait de trouver un boulot », témoigne G. Ahmed, originaire de tizi Rached. Les stands des banques et des assurances ont, eux aussi, été pris d’assaut par les demandeurs d’emploi. Il faut dire que les métiers du digital ont dominé la tendance durant ce salon placé sous le slogan « La numérisation, un outil au service de la dynamique économique ». Pour les organisateurs, cette édition a été un succès à plus d’un titre malgré les conditions météorologiques qui ont empêché des milliers de visiteurs de venir. « Nous avons, pour la première fois depuis le lancement du Salon en 2007, déployé une base de données électronique en faveur des participants pour regrouper tous les CV des demandeurs d’emploi, y compris les personnes aux besoins spécifiques, dont un bon nombre remplit les critères de compétences requises et susceptibles d’apporter un plus qualitatif aux entreprises économiques. Rien que le premier jour, nous avons enregistré plus de 5 000 visiteurs. Comme vous le constatez, malgré les conditions météorologiques, les stands sont pleins à craquer », dira le responsable de la communication du salon. Notre interlocuteur a salué la décision de l’entreprise du Métro d’Alger (EMA) et de l’entreprise de transport algérien par câbles qui ont mis en marche, à titre exceptionnelle, le téléphérique du Palais de la culture pour permettre aux visiteurs de venir à ce salon, notamment durant la journée de vendredi. « Nous avons mis une parfaite logistique pour réussir cette édition. Y compris un Code Q&R pour faciliter aux demandeurs d’emplois de déposer leur CV. Grâce à ce code, nous avons enregistré une moyenne de 4 000 à 5 000 CV/jour, en plus des CV déposés par les concernés au niveau des stands. Nous avons fluidifié tout le Process de dépôt d’un CV pour permettre aux demandeurs d’emploi de discuter avec les responsables des entreprises présentes et d’exposer leurs motivations », développe encore M. Saidani. Les écoles de formation ont, elles aussi, été au rendez-vous. « Il y a eu un intérêt particulier au niveau de ces écoles. Nous avons remarqué que beaucoup de demandeurs d’emploi voudraient changer de métier. Nous ne sommes pas surpris si les métiers du digital et les métiers du futur l’emportent aujourd’hui. La tendance s’explique et plusieurs candidats aspirent à créer leur propre startup », ajoute notre interlocuteur qui souligne « l’importance de la généralisation de l’économie numérique et l’introduction des outils de l’intelligence artificielle au niveau des établissements de formation afin de contribuer à l’accélération de la croissance, de la productivité et de la capacité compétitive des entreprises ». Du reste, cette édition a permis aux visiteurs de mieux s’imprégner du monde du recrutement et de l’emploi à travers les conférences, les ateliers, les tables rondes thématiques, mais aussi les plateaux-médias consacrées par les organisateurs. « Il n’y pas que le dépôt des CV. Les visiteurs doivent aussi s’imprégner des nouvelles lois régissant la création d’entreprises et des startups, la fiscalité, la politique de recrutement, le développement de la vie professionnelle et des métiers, les programmes de formation et les modalités ainsi que les conseils de rédaction des CV, l’organisation d’entretiens d’embauche et l’évaluation des compétences. Notre souci était de vulgariser tous ces Process au profit du visiteur qui attend de nous et des participants une meilleure visibilité », conclut M. Saidani. A deux heures de la clôture, ce salon, sponsorisé par Faderco et Sonatrach, accueilli plus de 20 000 visiteurs, dont 90% sont des demandeurs d’emploi et autres porteurs de projets innovants.
Riad Lamara