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Recours abusif par des opérateurs aux licences Moudjahidine  / Automobile : Sale temps pour les multimarques

Ils ont, durant plusieurs mois, contourné la loi pour ouvrir des showrooms, importer et vendre en l’état des voitures neuves avec les licences des Moudjahidine.Les concessionnaires multimarques devront, désormais, revoir leur mode de fonctionnement, d’une part, et mettre fin aux abus, tant décriés, sur les prix qu’ils affichaient, notamment en 2022, d’autre part.

Les concessionnaires multimarques viennent d’être rappelés à l’ordre par les pouvoirs publics, qui leur interdisent de vendre des voitures neuves avec les licences Moudjahidine et ce, pour plusieurs raisons. Si l’éternel problème liée à l’héritage qui découle de l’incessibilité de la licence pour une durée de cinq ans constitue un facteur majeur qui handicape le client, les prix, eux, constituent un véritable casse-tête, tant pour les pouvoirs et le Trésor publics que pour les clients contraints de payer au prix cher une citadine à plus de trois millions de dinars ou encore d’une berline à partir de cinq millions de dinars, alors que la loi est claire, Dans le sens où l’importation des voitures neuves avec les licences des Moudjahidine, ouvre droit à des avantages fiscaux et parafiscaux, tant au niveau de la douane qu’au niveau des directions des impôts. Du coup, la vente d’un véhicule avec ce procédé légal sera du seul ressort d’un particulier qui voudrait céder sa licence ou encore son véhicule à un autre particulier. Une situation qui met à mal les concessionnaires multimarques qui, non seulement ont engrangé des bénéfices astronomiques avec cette démarche aussi sournoise, mais qui met à nu une pratique qui s’inscrit en porte-à-faux avec le décret exécutif N° 22-383 du 17 novembre 2022 fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de concessionnaire de véhicules neufs qui oblige les opérateurs à déployer des infrastructures spacieuses que ce soit pour l’exposition des voitures ou pour les ateliers de réparation et de maintenance, outre la disponibilité de la pièce de rechange d’origine garantie pour une durée fixée par la loi en vigueur. Même le peu de véhicules qui sortaient des chaînes de montage dans le pays, c’est-à-dire les voitures « Made in Bladi », à l’instar de la Renault Symbol n’a pas échappé à cette pratique, son prix étant affiché à partir de 300 millions de centimes. Ce rappel à l’ordre intervient au moment où le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, annonce que la fabrication et la commercialisation de la première voiture de la marque Fiat, du groupe Stellantis, seront lancées à partir du mois de mars prochain. En d’autres termes, la majorité de ces opérateurs peu scrupuleux verront leurs showrooms fermés d’ici la fin de l’année en cours, sachant que les concessionnaires multimarques commencent à être boudés au même titre que les marchés de l’occasion où on dénombre de moins en moins de vendeurs et d’acheteurs. En plus clair, cette mise en garde met également fin à la longue spéculation sur les documents administratifs dédiés à la seule catégorie des Moudjahidine et des ayants-droits et sur les tarifs pratiqués et qui dépassent tout entendement. Pis encore, le décret exécutif N° 22-383 du 17 novembre 2022 interdit l’importation de plusieurs marques par un seul concessionnaire dûment agrée et habilité à importer des voitures neuves directement chez la maison-mère et le recours à des intermédiaires comme cela se fait depuis plusieurs mois chez les concessionnaires multimarques. Ce problème récurrent a déjà été soulevé durant les années 2010-2017 quand des opérateurs peu scrupuleux imposaient leur diktat aux clients en leur proposant des voitures qui n’obéissent à aucune homologation de la part des pouvoirs publics. Raison pour laquelle, le Gouvernement a assaini ce marché aussi jutex que névralgique pour protéger le consommateur de tout abus, notamment sur les prix pratiqués et la disponibilité d’un service après-vente digne de ce nom pour prémunir le client final des désagréments qui pourraient survenir.

Riad Lamara

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