Prévention de l’extrémisme violent au Sahel : L’expérience algérienne saluée
Plusieurs experts et spécialistes des questions religieuses ont salué, hier à Alger, l’expérience de l’Algérie en matière de lutte contre l’extrémisme violent et la prise en charge de facteurs y conduisant, appelant « les pays du Sahel et de l’Afrique à suivre la démarche algérienne ».Dans une déclaration à l’APS en marge des travaux de la 2e réunion de la série de réunions « L’appel en faveur du Sahel » qui se déroulent depuis oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS), Youcef Mecheria, a indiqué que l’approche algérienne en matière de lutte contre l’extrémisme violent est exemplaire en ce sens qu’elle a cerné le phénomène de tous les côtés. »L’Algérie s’est, en effet, attaquée à l’extrémisme violent politiquement et économiquement. Dans ses plans de lutte, elle a toujours prôné le dialogue, l’implication des spécialistes, ainsi que la prise en charge des problèmes », a-t-il souligné, estimant que le dialogue est « la véritable clé pour combattre ce fléau ».Selon l’islamologue, la dernière démarche du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en consacrant un milliard de dollars à l’appui du développement dans les Etats africains à travers l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, va dans le sens de la démarche concluante de l’Algérie contre l’extrémisme violent, à savoir s’attaquer aux facteurs conduisant à ce fléau, notamment la pauvreté et le sous-développement.Faisant observer, en outre, que cette réunion constitue une opportunité pour les pays présents d’appendre de l’expérience algérienne, M. Mecheria a dénoncé l’ingérence de certains pays étrangers dans les régions du Sahel. »L’ingérence étrangère est la principale raison qui pousse à l’extrémisme violent », a-t-il déploré.
De son côté, le membre de la LOPIS et président de la Ligue des prédicateurs de Côte d’Ivoire, Ibrahim Koné, a indiqué que l’expérience de l’Algérie en termes de lutte contre l’extrémisme violent est un modèle à suivre en ce sens qu’elle renseigne sur le fait que « compter sur soi dans la lutte contre l’extrémisme paie ». »L’Algérie a combattu seule l’extrémisme et elle a réussi. Elle est aujourd’hui en paix. Elle avance sereinement avec ses hommes et ses institutions sans qu’elle ne soit inquiétée par qui que ce soit. Ceci montre que l’Afrique peut aussi se prendre elle-même en charge sans qu’elle n’attende d’autres parties pour qu’elles viennent à son secours », a-t-il expliqué, faisant remarquer que les pays du Sahel disposent de beaucoup d’atouts pour vaincre l’extrémisme violent. »Aux pays du Sahel, le problème de la définition des concepts ne se pose pas. Nous avons une définition consensuelle de l’Islam, de l’extrémisme, du radicalisme », a-t-il noté, appelant toutefois les pays de la région à être plus pratiques et pragmatiques sur le terrain. »Dans la région du Sahel, on a trop parlé, on a fait trop de discours et de démonstrations. Aujourd’hui, il est grand temps d’aller à l’étape suivante, à savoir la mise en pratique de notre savoir-faire », a-t-il plaidé.
Abordant, en outre, le rôle des oulémas et des leaders religieux dans la lutte contre l’extrémisme, Ibrahim Koné a affirmé que « ces derniers ont un rôle important et prépondérant » car ce sont eux, dit-il, « qui donnent le vrai visage de l’Islam et éclairent les gens sur le sens réel de cette religion de paix et du vivre-ensemble ».Interrogée, pour sa part, sur l’importance de cette 2e réunion de « l’appel en faveur du Sahel », la consultante auprès de l’Union interparlementaire (UIP), Dr Sarah Markiewics, a indiqué qu’à travers cette conférence, « nous œuvrons à trouver comment les leaders intercommunautaires et religieux peuvent jouer un rôle dans la prévention de l’extrémisme violent ». »C’est très important d’apprendre de l’expérience de l’Algérie qui n’a pas seulement une longue expérience avec le terrorisme, mais aussi comment le vaincre et construire un Etat fort et sûr », a déclaré Mme Markiewics. »Cette rencontre permettra l’échange d’expériences entre des experts d’Algérie et du Sahel et voir comment chacun peut aider l’autre pour construire une société résiliente », a-t-elle poursuivi.Selon la représentante de l’UIP, ce rendez-vous est une occasion pour lancer un appel à la communauté internationale et envoyer un message clair concernant la nature de l’aide dont les pays du Sahel ont besoin pour instaurer la paix et soutenir les jeunes.
APS