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Lutte contre le terrorisme au Sahel : L’approche algérienne s’impose comme modèle

L’approche algérienne en matière de lutte antiterroriste, notamment dans le Sahel, s’impose comme modèle. Il est vrai que l’approche algérienne, s’affirme comme approche globale assise sur le renforcement des capacités nationales de luttes, la coopération régionale, loin de toute ingérence et intervention étrangères, mais aussi sur une vision qui englobe le traitement des facteurs sous-jacents qui alimentent l’extrémisme violent, notamment sur le plan économique et social. C’est dans ce contexte que les participants à la deuxième réunion de l’Appel du Sahel, dont les travaux ont été organisés deux jours durant à Alger et qui ont été clôturés lundi ont adopté cette approche. À la clôture des travaux le président de l’Assemblée populaire nationale, Brahim Boughali a rappelé que « l’Algérie a adopté, dès le début, une approche globale de lutte antiterroriste en Afrique, et a souligné à maintes reprises que la résolution des problèmes, notamment en Afrique, ne saurait se faire qu’au sein du continent lui-même ». L’Algérie a été, a-t-il expliqué, « un des premiers pays à appeler, dès les prémices du terrorisme, à écarter l’approche sécuritaire qui s’avère insuffisante pour éradiquer ce fléau, et à intégrer les aspects économiques, culturels et sociaux pour s’attaquer aux véritables causes de  l’extrémisme religieux et du terrorisme ».Le sous-développement, la vulnérabilité des infrastructures, la détérioration du niveau culturel et éducatif, ou encore l’absence d’infrastructures sanitaires favorisent davantage les phénomènes de l’extrémisme et du terrorisme, qui n’ont assurément pas de nationalité, ni de frontières, a-t-il soutenu.C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, « il est nécessaire d’octroyer des aides financières pour contribuer au développement des économies des pays de la région, de manière à redonner de l’espoir aux jeunes et à leur éviter d’adhérer à de tels réseaux, après avoir perdu l’espoir d’une vie décente dans leurs propres pays ».Pour ce qui est de l’approche religieuse, M. Boughali a souligné que « l’Algérie dispose d’une expérience dans ce domaine, à travers la zaouïa Tidjania qui a eu le mérite de propager l’Islam au Nigéria », relevant l’importance de « transposer le modèle religieux basé sur la modération à partir du référent religieux de l’Algérie qui prône la modération, la coexistence, la paix et la stabilité dans nos pays ».Il a, en outre, indiqué qu’au regard des capacités et atouts dont recèle la région du Sahel à même de l’ériger en région sûre et en pôle économique et culturel, « nous ne pouvons accepter la stigmatisation de l’Afrique par les guerres, les crises, le terrorisme et les catastrophes. Il faut au contraire changer cette fausse image, étant convaincus que cela ne peut se réaliser qu’à travers le changement des mentalités ».A la faveur de ces réunions, nous avons pu découvrir certaines expériences pilotes qui nous ont permis d’impliquer les communautés locales dans la prévention de l’extrémisme violent et de traiter les causes à l’origine du terrorisme, conformément à une approche globale qui repose sur la conjugaison des efforts de tous les acteurs, notamment les jeunes et les femmes, avec l’appui des notables, des ouléma et des dirigeants, loin de toute marginalisation, pour faire régner la justice dans ces sociétés.Pour M. Boughali, la lutte contre le terrorisme et l’assèchement de ses sources ne sauraient se concrétiser, qu’à travers la mise en place d' »une stratégie orientée vers la mobilisation effective, en vue d’appuyer la sécurité et concrétiser les objectifs du développement durable (ODD), à leur tête, l’éducation et l’enseignement ».Il a affirmé, dans ce sens, que « l’expérience algérienne demeure un modèle pionnier en matière de lutte antiterroriste en ce sens qu’elle s’inscrit dans le cadre des efforts régionaux et internationaux visant à promouvoir le développement et la coordination au titre de la stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et des autres mécanismes régionaux », rappelant que l’Algérie compte parmi « les fondateurs du forum mondial de lutte antiterroriste ». De son côté, le président de l’Union Interparlementaire (UIP), Duarte Pacheco a affirmé que la réunion d’Alger « était réussie et extrêmement importante d’autant qu’elle nous a permis d’élargir notre vision pour optimiser notre approche globale en matière de lutte antiterroriste ».Il a souligné la nécessité de lutter contre le discours de la haine et de réaliser l’intégration sociale », précisant que cela « engage la classe politique ainsi que toutes les composantes de la société, particulièrement la société civile ». »Nous devons poursuivre les efforts pour combattre le terrorisme, étant un fléau qui affecte le monde entier et pas seulement l’Afrique », a souligné M. Pacheco.Une réunion sur la coexistence des religions est prévue en juin prochain, ce qui permettra de mettre l’accent sur l’importance de l’action collective pour lutter contre l’extrémisme violent, a-t-il fait savoir.

Chokri Hafed

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