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5eConférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés : Guterres appelle à la réforme du système financier international

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a, dans un discours prononcé à lors de l’ouverture de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (LDC5), qui se tient dans la capitale du Qatar du 5 au 9 mars, rendu pour responsable les institutions financières internationales du sous-développement qui frappe les nations du Sud. Il a souligné que le système financier mondial, créé par les pays riches pour servir leurs propres intérêts, est extrêmement injuste pour les PMA, qui doivent payer des taux d’intérêt qui peuvent être huit fois plus élevés que ceux des pays développés. «Aujourd’hui, 25 économies en développement consacrent plus de 20 % de leurs recettes publiques au seul service de la dette», a déploré le chef des Nations unies. Par conséquent, les PMA « ont besoin d’une révolution de soutien » dans trois domaines clés, a affirmé M. Guterres. 

Le chef de l’ONU a signalé que les pays les plus vulnérables du monde ont besoin de toute urgence d’un soutien pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD). Cela implique de fournir au moins 500 milliards de dollars par an aux pays en développement, ainsi que 0,15 à 0,20 % du RNB pour l’aide publique au développement (APD) des pays développés. En outre, des efforts internationaux doivent être déployés pour prévenir l’évasion fiscale et les flux financiers illicites. «Plus d’excuses», a lancé le secrétaire général de l’ONU. «J’appelle les partenaires de développement à soutenir la mise en œuvre de ces résultats et la réalisation des objectifs du Programme d’action de Doha », a-t-il ajouté, faisant référence au programme d’action historique de Doha, qui est le modèle d’un engagement renouvelé entre les PMA et leurs partenaires de développement, y compris le secteur privé, la société civile et les gouvernements à tous les niveaux.

Deuxièmement, le chef de l’ONU a affirmé qu’il est nécessaire de réformer le système financier mondial à travers un nouveau moment de Bretton Woods. Selon M. Guterres, cela comprendrait l’expansion du financement d’urgence et l’intégration de clauses en cas de catastrophe et de pandémie dans les instruments de dette. Il a appelé les banques multilatérales de développement à «transformer leur modèle commercial pour attirer davantage de flux de financement privé vers les PMA». «Nous devons trouver de nouvelles façons de mesurer les économies des pays, telles que des critères de prêt qui vont au-delà du produit intérieur brut », a-t-il ajouté.

Les institutions de Bretton Woods décriées

La réforme doit viser en premier lieu la Banque mondiale que les pays riches ont détournée de sa vocation initiale. Cette institution est devenue un outil de domination. Elle est particulièrement décriée par les pays du Sud. Ces derniers ont d’ailleurs pris l’initiative de lui trouver des alternatives. C’est le projet que se sont fixés de mettre en place par exemple les pays des Brics ou de l’OCS. Sous la pression de la communauté internationale, la Banque mondiale a consenti récemment à mener une réforme qui doit lui permettre de mieux répondre aux besoins de financement des pays en développement. Cette réforme – qui devrait débuter en avril lors des réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI – doit permettre de mobiliser les financements de manière plus efficace, afin que les pays pauvres et en développement soient en mesure de mieux faire face aux crises posées par l’inflation, la dette, ou encore le changement climatique.

Les PMA sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique bien qu’ils ne contribuent qu’à une faible quantité de gaz à effet de serre. Pour fournir le soutien nécessaire, M. Guterres a exhorté les pays développés à tenir leur promesse de 100 milliards de dollars aux pays en développement, à simplifier l’accès au financement climatique, à opérationnaliser le fonds pour les pertes et dommages, à doubler le financement de l’adaptation, à reconstituer le Fonds vert pour le climat soutenu par l’ONU et à fournir rapidement des systèmes d’alerte à chaque personne dans le monde d’ici cinq ans.

Avec ces objectifs et d’autres objectifs vitaux à l’esprit, M. Guterres a annoncé qu’il organisera un Sommet sur l’ambition climatique au Siège des Nations Unies en septembre pour passer des paroles à l’action et « rendre la justice climatique à ceux qui sont en première ligne de la crise ». « L’ère des promesses non tenues doit prendre fin maintenant », a affirmé le chef de l’ONU. «Mettons les besoins des pays les moins avancés à leur juste place», a développé M. Guterres, précisant qu’ils doivent figurer au premier rang de nos plans, nos priorités et nos investissements. Depuis le début de la pandémie, les 46 PMA ont souffert de ressources insuffisantes pour lutter contre la pandémie et d’une dette en spirale qui a freiné leurs progrès en matière de développement. Malgré les efforts considérables déployés pour remédier à ces circonstances, une personne sur trois dans les PMA vit dans l’extrême pauvreté. Un constat inadmissible au XXIe siècle.

K. Larbi 

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