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Tour d’Algérie 2025 : Une 25e édition entre mémoire et découverte

Entre symboles historiques et défis sportifs, la 25e édition du Tour d’Algérie cycliste (TAC 2025) s’annonce comme un événement exceptionnel qui marquera l’histoire du cyclisme africain. Cette grande fête du vélo, qui s’élancera aujourd’hui pour dix jours de compétition intense, promet de conjuguer performance sportive et découverte des splendeurs de l’Est et du Sud algériens, sur un parcours total de 1404 kilomètres traversant pas moins de douze villes du pays.

La Maison de la Culture de Guelma a vibré vendredi soir lors de la traditionnelle cérémonie de présentation des équipes, en présence d’un parterre de personnalités, dont la Wali de Guelma, Mme Houria Aggoune, le président du Comité olympique et sportif algérien, Abderrahmane Hammad, et le président de la Fédération algérienne de cyclisme, Khierddine Barbari. Ce dernier a d’ailleurs donné le ton de cette édition particulière dans son discours d’ouverture : « Pour cette 25e édition, la caravane du TAC s’élancera de Tunisie à travers l’organisation du Grand Prix de Sakiet Sidi Youcef le 8 février, une date historique pour nos deux pays. Cette édition enregistrera également la participation symbolique de la sélection du Sahara occidental, invitée d’honneur du TAC 2025. » L’édition 2025 rassemble un plateau particulièrement relevé avec quinze équipes engagées, dont six formations algériennes. Parmi elles, on retrouve les prestigieux Madar Procycling Team et MC Alger, ainsi que Majd El Guerara et IRBEK El Kantra, sans oublier les sélections nationales Elite et Développement. La dimension internationale est assurée par neuf équipes étrangères de renom, notamment la Team Flanders de Belgique, la Team Technipes Inemilia Romania d’Italie, l’Universe Cycling Team des Pays-Bas, la CLN Cycling de Suisse, la Team Stork d’Allemagne et la Glory Mentech de Chine. Les sélections nationales de Tunisie, Maurice et Érythrée complètent ce plateau cosmopolite. Comme l’explique Barbari : « Nous avons invité des équipes de qualité pour hausser le niveau et offrir ainsi le meilleur spectacle possible, et surtout, permettre à nos athlètes de se frotter à des adversaires d’envergure, ce qui leur permettra de gagner en expérience et de mieux s’aguerrir. » Une vision stratégique qui témoigne de l’ambition des organisateurs de faire de ce Tour une référence continentale.

Un départ historique et symbolique

La particularité de cette 25e édition réside dans son départ symbolique en Tunisie, avec le Grand Prix de Sakiet Sidi Youcef tenu hier. Cette épreuve de 122 kilomètres, a relié Sakiet Sidi Youcef à Guelma, revêt une dimension mémorielle forte, rendant hommage aux victimes des massacres perpétrés par l’armée coloniale française le 8 février 1958. Selon le Directeur du Tour, Yacine Laffala, 80 coureurs représentant 14 équipes ont pris part à cette première épreuve, l’équipe chinoise Glory Mentech ne pouvant y participer en raison de son arrivée tardive, mais rejoindra le peloton dès la première étape officielle. Le tracé de cette 25e édition promet d’être aussi spectaculaire qu’exigeant. Après le départ officiel de Guelma le 9 février, avec une première étape de 103,2 kilomètres menant à Constantine, les coureurs devront affronter des défis variés à travers les différents reliefs du pays. La deuxième étape reliant Constantine à Sétif sur 145,5 kilomètres mettra déjà à l’épreuve les organismes, avant une troisième étape de 130,6 kilomètres entre Sétif et Batna, au cœur des Aurès. La course prendra ensuite la direction du Sud, offrant aux spectateurs et aux coureurs des paysages à couper le souffle. De Biskra à Boussaâda, puis de Djelfa à Laghouat, le peloton traversera des territoires aux caractéristiques bien différentes. Le point d’orgue de ce périple sera sans doute la huitième étape entre Laghouat et Ghardaïa, la plus longue du Tour avec ses 197,8 kilomètres, qui testera la résistance des coureurs avant les dernières étapes dans le grand Sud. Les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands pour assurer une couverture médiatique à la hauteur de l’événement. Une équipe spéciale sera chargée de retransmettre en direct les 30 derniers kilomètres de chaque étape via les réseaux sociaux officiels du Tour, permettant aux passionnés de suivre l’évolution de la course en temps réel. Cette initiative moderne s’accompagne d’un système de récompenses attractif, avec sept maillots distinctifs attribués quotidiennement : bleu pour le vainqueur d’étape, jaune pour le leader du classement général, blanc pour le meilleur jeune, vert pour le meilleur sprinter, à pois pour le meilleur grimpeur, orange pour le coureur le plus combatif, et rouge pour le meilleur cycliste algérien.

Au-delà de la compétition

Le TAC 2025 ne se limite pas à sa dimension sportive. Les organisateurs ont prévu une riche programmation culturelle en parallèle des étapes, permettant aux participants et spectateurs de découvrir le patrimoine des régions traversées. Cette volonté de promotion culturelle et touristique se poursuivra jusqu’aux derniers jours de la manifestation, qui se conclura par deux événements majeurs : le Grand Prix de la Sonatrach à Hassi Messaoud le 20 février, célébrant la nationalisation des hydrocarbures de 1971, et le Grand Prix d’Alger « Djamel Boukercha » le 22 février, en hommage au regretté journaliste sportif de la radio nationale chaîne 3. Cette édition du Tour d’Algérie revêt une importance particulière dans le calendrier cycliste international. Inscrite au calendrier de l’Africa Tour de l’Union cycliste internationale (UCI), la compétition permettra aux coureurs d’accumuler des points précieux en vue des Championnats du monde sur route 2025, qui se tiendront pour la première fois sur le continent africain, au Rwanda. Sous le contrôle d’un collège de commissaires présidé par le Belge Patrick Demunter, cette 25e édition s’annonce comme une étape cruciale dans la préparation de ce rendez-vous historique pour le cyclisme africain. Avec un tel programme, des participants de qualité et une organisation minutieuse, le Tour d’Algérie 2025 s’impose comme un événement majeur du calendrier cycliste continental, promettant dix jours de sport intense et de découvertes à travers les magnifiques paysages de l’Est et du Sud algériens. Une belle manière de célébrer ce quart de siècle d’existence pour une épreuve qui n’en finit pas de grandir.

Moncef Dahleb

admin

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