Approvisionnement du marché durant le Ramadhan : L’Exécutif met le paquet
Les prix des produits alimentaires connaissent, comme à chaque veille de Ramadhan, une hausse qui érode d’avantage le pouvoir d’achat de nombreux Algériens. Des augmentations « occasionnelles » qui s’ajoutent à une tendance inflationniste qui s’est installée depuis un moment et qui se poursuit toujours. L’Exécutif multiplie les rencontres et les mesures afin de réguler le marché. En plus du Conseil des ministres, consacré hier, à l’approvisionnement du marché, deux ministres ont réuni, dimanche, leurs cadres afin de prendre des mesures pour garantir la disponibilité des produits alimentaires et éventuellement stabiliser les prix.
Les prix de certains produits alimentaires, notamment agricoles, ont connu d’autres hausses ces derniers jours. Comme à la veille de chaque mois de Ramadhan, la bourse de nombreuses familles, déjà érodée par une tendance inflationniste qui s’est installée depuis un moment déjà et qui se poursuit toujours, est mise à mal durant cette période. En plus des augmentations de prix, des tensions ont réapparu tout récemment sur certains produits alimentaires de première nécessité comme c’est le cas avec l’huile de table. C’est dans ce sens que le Conseil des ministres qui s’est tenu, hier, a été consacré, entre autres, à « l’approvisionnement du marché en produits de large consommation durant le mois de Ramadhan 2023 ». La veille, deux ministres ont réuni leurs cadres afin de « débattre » de la situation du marché et de donner des instructions pour garantir la disponibilité des produits de large consommation et éventuellement stabiliser les prix. Ainsi, le nouveau ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a tenu dimanche une « réunion de coordination » pour « débattre des questions relatives au secteur », lors de laquelle, s’agissant des préparatifs du mois de Ramadhan, il a insisté sur « l’intensification des efforts pour l’approvisionnement des marchés en produits de large consommation notamment l’huile et la semoule », et ce « en associant les acteurs et les partenaires, organisations et associations professionnelles ». Deux produits, faut-il le préciser, qui connaissent des tensions dans plusieurs régions du pays. Dans le même ordre, le ministre a également « ordonné le déchargement immédiat des stocks des fruits et légumes notamment l’oignon en vue de faire baisser ses prix sur le marché outre le contrôle de l’approvisionnement des marchés de proximité dont le nombre est de 551 à ce jour ». L’oignon fait partie des légumes dont le prix a fortement augmenté ces derniers temps. Et si le premier responsable du secteur a « ordonné » le déchargement « immédiat » des « stocks des fruits et légumes », c’est dans l’objectif d’inonder le marché afin de faire baisser les prix qui, dans l’état actuel des choses, si de telles mesures ne sont pas prises, et à deux jours du début de Ramadhan, risquent d’augmenter encore. De son côté, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a donné, le même jour, lors d’une réunion avec les cadres du ministère et les professionnels du secteur, des instructions « à l’effet d’un approvisionnement régulier du marché, durant le mois sacré de Ramadhan, en produits agricoles de large consommation ». Ceci, d’autant plus, a indiqué un communiqué du ministère, que « le dispositif mis en place à cet effet, à travers le système de vente directe aux citoyens par les groupes publics sous tutelle, a été présenté ».
Les groupes publics mis à contribution
Ainsi, tous les groupes publics exerçant dans le secteur ont été mis à contribution. A titre d’exemple, indique-t-on encore, l’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (ONILEV) pour les produits agricoles frais, l’Office national des aliments de bétail (ONAB) pour les viandes blanches et les œufs, et l’Algérienne des viandes rouges (ALVIAR), vont commercialiser leurs produits « à des prix régulés ». « La rencontre était, également, une occasion pour présenter le dispositif dédié à l’approvisionnement du marché en viande rouge à un prix régulé de 1.200 DA et en viande blanche à 350 DA », a indiqué le communiqué. Il est utile de rappeler, à cet effet, que l’ONAB avait annoncé, le 14 février dernier déjà, que le prix du poulet, au niveau de ses points de vente, au nombre de 78 à travers le territoire national, avait été fixé à 350 dinars le kilogramme, alors qu’il avait atteint sur le marché 450 dinars. En prévision de Ramadhan, le nombre des points de vente va augmenter, notamment avec les marchés de proximité qui seront ouverts. Le 19 février, un responsable du ministère de l’Agriculture, Miloud Triaâ, avait indiqué, à la radio, que 540 points de vente de l’ONAB vont être mis en place durant le mois de Ramadhan. Des mesures prises à l’effet d’atténuer les effets de l’inflation et de faire face à la spéculation. Si de nombreux citoyens ont accueilli avec satisfaction les différentes décisions relatives à la hausse des salaires, sous diverses formes, et par conséquent de leur pouvoir d’achat, la hausse continuelle des prix des produits alimentaires soulève chez eux des inquiétudes. C’est donc dans le sens de limiter les effets de cette inflation galopante et de lutter contre la spéculation que ces mesures sont prises par l’Exécutif. La chose est encore plus valable durant le mois de Ramadhan, période durant laquelle la consommation augmente.
Elyas Nour