À la UneActualité

L’actuel PDG de la CNAN-Nord et deux de ses prédécesseurs placés en détention provisoire : Nouveau scandale dans le transport maritime

L’actuel PDG de la Compagnie nationale algérienne de navigations (CNAN-Nord), et deux de ses prédécesseurs, ont été placés en détention provisoire, selon un communiqué du parquet de la République près le pôle national économique et financier, rendu public hier. Quatorze autres personnes ont été placées sous contrôle judiciaire. Ils sont poursuivis entre autres pour des « dépassements dans la conclusion de contrats et marchés contraires à la réglementation en vue de l’octroi injustifié d’avantages à autrui » et de « dilapidation des deniers publics ».

Après Algérie-Ferries, c’est la gestion de la Compagnie nationale algérienne de navigations (CNAN-Nord) qui est dans le viseur de la Justice. Le parquet de la République près le pôle national économique et financier a rendu public hier un communiqué dans lequel il annonce le placement en détention provisoire de l’actuel PDG, DJ. L., et de deux de ses prédécesseurs, A. S. et Gh. S. A. Quatorze autres cadres de la Compagnie ont été placés sous contrôle judiciaire. La même source indique, à cet effet, qu’une enquête préliminaire a été ouverte suite à un rapport concernant des faits de corruption au niveau de l’entreprise relatifs à la « conclusion d’accords et de marchés contraires à la réglementation, abus dans la gestion de l’entreprise, complicité dans la dilapidation de l’argent public à travers la provocation d’arrêts techniques et la non-exploitation de cargos de l’entreprise et ce, en les mettant à l’arrêt au niveau des ports algériens et en immobilisant d’autres navires dans des ports étrangers ». Tout cela, ajoute encore le communiqué, « a affecté l’activité et le fonctionnement de l’entreprise et la détérioration de sa situation financière malgré le soutien financier de l’État, ce qui a causé un préjudice financier important à l’entreprise et au trésor public ». Ainsi, suite à une enquête menée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), les mis en cause ont été présentés devant le juge d’instruction en date du 21 mars. Ils sont donc poursuivis pour des délits en lien avec la « conclusion de contrats et marchés contraires à la réglementation en vue de l’octroi de privilèges injustifiés à autrui, dilapidation volontaire, utilisation illégale de fonds et biens publics, abus de fonction et négligence manifeste entraînant des dommages aux deniers publics ». Ainsi, cette enquête relative à la gestion de la CNAN-Nord, vient après celle qui avait concerné, l’année passée, Algérie-Ferries. En juin 2022, un ancien PDG de cette dernière, Kamel Issaad, avait été placé en détention provisoire, quelques jours seulement après avoir été limogé de son poste, le 2 juin, sur décision de la présidence de la République, pour, selon un communiqué, un « comportement qui a porté atteinte à l’image de l’Algérie et aux intérêts des citoyens ». Six autres cadres d’Algérie-Ferries avaient également été poursuivis. L’enquête avait été déclenchée, d’après le parquet, après avoir constaté que le navire d’Algérie Ferries Badji Mokhtar 3, faisant la liaison Marseille et Alger, « avait à son bord 72 passagers et 25 véhicules alors que sa capacité est de 1800 passagers et 600 véhicules touristiques ». Le 19 janvier dernier, cet ancien PDG d’Algérie-Ferries a été condamné à six ans de prison ferme. Si le communiqué du parquet a évoqué, hier, des « arrêts techniques » c’est probablement en lien avec les épisodes d’immobilisation qu’ont connu plusieurs navires de la CNAN-Nord, l’année passée, au niveau de quelques ports européens. Le « Timgad » et « Sedrata », les derniers cas en date, sont restés bloqués dans des ports, en Belgique, pendant plusieurs mois. Lors du Conseil des ministres tenu lundi, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait donné des instructions en vue de « reconstruire la flotte du transport maritime algérien, victime d’un complot ciblant l’Etat, et procéder à la réévaluation technique des navires de la flotte actuelle en vue d’élaborer un plan pour son renouvellement et son développement ». C’est lors d’un Conseil des ministres tenu le 27 novembre 2022 que le Président avait « ordonné d’engager immédiatement une enquête pour demander des comptes aux responsables de la détérioration de ce secteur stratégique (transport maritime et aérien de marchandise NDLR) à tous les niveaux et responsabilités ». Il avait également demandé de « revoir radicalement la structuration et la politique du transport maritime de marchandises, à tous les niveaux, en vue de sa réhabilitation, et soumettre le projet de la nouvelle stratégie de gestion dans un mois » et d’ « œuvrer par tous les moyens à la régularisation technique des navires algériens dans les ports internationaux en collaboration entre les ambassadeurs d’Algérie dans les pays concernés et les responsables du secteur du transport ». Tebboune a donné des instructions en dernier lieu pour « fusionner les sociétés CNAN Med et CNAN Nord spécialisées dans le transport maritime en une seule société ».

Elyas Nour

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *