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Tebboune au sujet des relations algéro-marocaines : Au point de non-retour !

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a fait le point à l’occasion d’un entretien accordé mardi soir à la chaîne qatarie Al Jazeera sur les relations entre l’Algérie et son voisinage immédiat. Que ce soit en ce qui concerne les relations avec le Maroc, l’Espagne où la France, le Président Tebboune a tenu à livrer certaines vérités.

En ce qui concerne le Maroc, le chef de l’Etat a dit regretter que « les relations algéro-marocaines en soient arrivées à ce stade entre deux pays voisins ». Il a en outre estimé que ces relations sont arrivées à « un point de non-retour », affirmant que la position algérienne était une « réaction » par rapport aux agissements hostiles du Maroc. Parmi ces agissements, il est possible de citer le cas de l’assassinat par l’armée marocaine de civils algériens à la frontière commune à la Mauritanie et aux territoires Sahraouis libérés. Les civils algériens, pour la plupart des commerçants, ont été tués par des drones. Il n’y a pas que cela.

Des enquêtes internationales ont prouvé que les services de renseignements marocains ont mis sur écoute de nombreuses personnalités algériennes grâce à un logiciel espion acquis auprès de l’entité sioniste avec laquelle Rabat a normalisé ses relations. L’Algérie a, rappelle-t-on, rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021 après une série d’attaques de l’ambassadeur du Makhzen à l’ONU. Le Maroc est en réalité dans une posture agressive à l’égard de l’Algérie depuis au moins 1994 quand Rabat avait accusé gratuitement l’armée algérienne d’avoir été derrière les attentats de Marrakech et imposé des visas de manière unilatérale aux Algériens. L’Algérie avait répondu à cette agression en fermant sa frontière avec le Maroc. Malgré cette fermeture, le Makhzen continue de déverser des quantités importantes de drogues sur le territoire algérien. Cela constitue en soi un acte de guerre.  

Relations algéro-françaises ; retour à la normale

Concernant les relations algéro-françaises qui traversent actuellement une crise, le président Tebboune a laissé entendre qu’un retour à la normale était pour bientôt. A ce propos, il a indiqué que l’ambassadeur d’Algérie en France, rappelé début février à la suite de l’affaire Bouraoui, sera « bientôt de retour » à Paris. Il est à rappeler que malgré une interdiction de sortie du territoire en Algérie, Amira Bouraoui était entrée illégalement en Tunisie le 3 février, avant d’être interpellée alors qu’elle tentait d’embarquer en direction de Paris. Elle avait finalement pu s’envoler vers la France le 6 février malgré une tentative des autorités tunisiennes de l’expulser vers l’Algérie. Alger a jugé que son départ pour la France constituait une «exfiltration illégale» menée à l’aide des personnels diplomatiques et sécuritaires français, et rappelé son ambassadeur à Paris, Saïd Moussi, pour consultations. « Notre relation avec la France est fluctuante », a souligné M. Tebboune en référence à cette brouille. «L’ambassadeur algérien sera bientôt de retour à Paris», a-t-il ajouté.

Au sujet de l’Espagne, le président Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l’Algérie considérait la position de Madrid vis-à-vis du Sahara occidental comme une position individuelle du gouvernement Pedro Sanchez. « Nous considérons la position de l’Espagne vis-à-vis du Sahara occidental comme une position individuelle du Gouvernement Sanchez », a-t-il dit soulignant que l’Espagne « s’est alignée dans le dossier du Sahara occidental avec des attitudes secrètes qui ne la déchargent pas de ses responsabilités ». En réaction à cette volte-face dans la position traditionnellement neutre de Madrid, les autorités algériennes ont suspendu début juin 2022 un traité de coopération avec l’Espagne. Il a fait savoir, dans le même cadre, que les « échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne se poursuivent et leur majorité s’effectue par le secteur privé dans les deux pays ».

Evoquant les relations avec l’Italie, le Chef de l’Etat a affirmé qu’elles étaient « stratégiques, historiques et très solides, remontant à l’époque de la Guerre de libération », relevant que l’accord sur l’énergie avec l’Italie « couvre l’électricité, le gaz et l’hydrogène, et nous œuvrons à le mettre en œuvre en coopération avec l’Europe ». Par ailleurs, le président Tebboune a jugé lors de cette interview que la Tunisie, en proie à des graves crises politique et financière, était « confrontée à un complot », ajoutant que « l’Algérie était à ses côtés, n’en déplaise à certains ». Concernant la crise en Ukraine, le Président Tebboune a indiqué que « l’Algérie est habilitée à jouer un rôle de médiation dans la crise ukrainienne, l’Algérie étant parmi les rares pays à jouir de la crédibilité nécessaire pour s’acquitter de cette mission », ajoutant que « ma visite en Russie est toujours d’actualité et aura lieu le mois de mai sur invitation du président russe ».

Khider Larbi

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