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Relations algéro-françaises : Retour à la normale

 L’Algérie et la France paraissent avoir mis fin la brouille née de l’affaire Bouraoui. Un fait ne trompe pas. L’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, a repris ses fonctions et s’est même entretenu jeudi à Paris avec la secrétaire générale du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Marie Descôte. Selon un communiqué de l’ambassade d’Algérie en France, « la rencontre a été l’occasion de faire le point sur les prochaines échéances bilatérales dans le cadre de l’agenda politique convenu entre les hautes autorités algériennes et françaises ». Autrement dit, il a été question de la visite que doit effectuer la président Tebboune en France au mois de mai prochain.

Il est à rappeler que Saïd Moussi a été rappelé à Alger en février dernier au lendemain de l’exfiltration d’une ressortissante titulaire de la double nationalité algéro-française par les services consulaires français depuis Tunis. L’affaire Amira Bouraoui avait jeté un froid glacial dans les relations entre les deux pays qui avaient connu une période de fortes turbulences à l’automne 2021, après les déclarations controversées du président Emmanuel Macron sur le système politique algérien et l’Algérie.

Le 22 mars dernier, dans une interview accordée à la chaîne qatarie «Al Jazeera», le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait indiqué, en réponse à une question sur un éventuel retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris pour reprendre ses fonctions, que ce retour «n’est pas à exclure », compte tenu de la forte communauté algérienne établie en France et de la nécessité d’ « assurer les missions consulaires pour la prise en charge de ses préoccupations». La réponse du président Tebboune au média qatari laissait déjà entendre que les relations algéro-françaises avaient amorcé un retour à la normale. Dès lors, le retour Saïd Moussi n’était qu’une question de temps.

Le réchauffement se confirmera quelques jours après avec l’entretien téléphonique entre les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron. L’entretien téléphonique a eu lieu le 24 mars et avait porté sur un nombre de questions, notamment la méthode avec laquelle une ressortissante titulaire de la double nationalité algéro-française (Amira Bouraoui, Ndlr) a été exfiltrée par les services consulaires français en Tunisie, à la date du 06 février 2023. Selon un communiqué de la présidence de la République, «la communication téléphonique a permis de lever plusieurs ambigüités concernant cette affaire qui a suscité des dissensions dans les relations   bilatérales ». La même source a précisé que les deux présidents ont convenu de « renforcer les moyens de communication entre les administrations des deux pays, afin d’éviter que de telles situations ne se répètent ».

Coopération énergétique

Les deux présidents ont également abordé «les relations bilatérales et les différents moyens de concrétiser (la Déclaration d’Alger), signée entre les deux pays lors de la visite, en août dernier, du Président Macron en Algérie». L’entretien téléphonique a, en outre, permis « d’examiner les voies et   moyens de renforcer et de promouvoir la coopération entre les deux pays, notamment la visite d’Etat que devra effectuer le président de la République en France, et de passer en revue des questions régionales et internationales d’intérêt commun », a ajouté le communiqué. C’est lors de cet entretien que le président de la République «a informé son homologue français du retour prochain de l’ambassadeur algérien à Paris».

Le dégel entre Alger et Paris a déjà permis de relancer la coopération entre les deux pays. La  présidente de la compagnie énergétique française Engie a effectué mercredi dernier une visite en Algérie. Catherine McGregor a rencontré le PDG de Sonatrach, Taoufik Hakkar. Mardi dernier, elle a été reçue par le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab avec lequel elle a évoqué les questions liées aux énergies renouvelables, notamment l’hydrogène vert et le solaire photovoltaïque. Engie est le principal opérateur français de fourniture d’électricité et de gaz. L’Algérie va-t-elle augmenter les flux de gaz algérien vers la France ? Sonatrach n’en parle pas mais indique que Mme McGregor et M. Hakkar ont discuté au cours de leur rencontre des contrats qui lient les deux parties et évoqué les voies de consolider leur relation à l’avenir. 

Khider Larbi

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