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Régulation des importations et gestion des autorisations Algex : L’Exécutif revoit sa copie

La politique de restriction des importations a fâcheusement affecté l’approvisionnement du marché. Pour y remédier, le nouveau ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, entend revoir le dispositif de régulation du commerce extérieur. En plus du traitement du dossier des marchandises en souffrance au niveau des ports commerciaux, le ministre annonce une refonte du dispositif de gestion des licences d’importation par Algex afin de garantie un approvisionnement suffisant du marché en biens et marchandises, sans pour autant renoncer au principe d’assainissement du secteur des pratiques délictuelles.

C’est en marge du Salon national des produits textiles, de l’habillement et des chaussures s’est ouvert hier au Palais des expositions de la Safex à Alger que le ministre a tenu faire une mise au point quant à la question de la régulation des importations. Avec un discours une démarche et un discours qui tranche avec celle de son prédécesseur le ministre met en avant la régulation des importations et non plus la restriction des importations. C’est dans ce contexte que Tayeb Zitouni a annoncé hier une révision complète du dispositif Algex pour les autorisations de domiciliation des importations. Si l’on annonce depuis quelques jours de nouvelles facilitations au profit des importateurs, le ministre affirme pour sa part que cette révision s’appuie surtout sur la refonte de la plateforme Algex et la numérisation de ce processus de bout en bout, afin d’éviter au maximum l’intervention des agents de l’administrations et les lourdeurs bureaucratiques facilitant ainsi les opérations. Pour le ministre, il s’agit de lever les goulots d’étranglement garantir la disponibilité d’une offre suffisante répondant aux besoins des citoyens, sans pour autant renoncer la démarche tendant à assainir le commerce extérieur des fraudeurs et des pratiques délictuelles et à protéger la production nationale. Il a dans ce sens insisté sur le fait que la priorité demeure de mettre fin à l’anarchie et de veiller à encadrer les importations pour n’acheter que ce qui est nécessaire à l’approvisionnement du marché et à la couverture des besoins des Algériens. Il a dans ce sens expliqué que le gouvernement s’attèle à mettre en place une cartographie précise des capacités de production nationale afin de cerner les besoins du marché, les capacités de production en place et les besoins en matière d’importation, la finalité étant de réguler sans pour autant provoquer des tensions.

Banane, l’offre est insuffisante

Dans ce contexte, Tayeb Zitouni a évoqué le cas particulier de la banane dont les prix ont flambé ces derniers jours. « Il y a un manque (de l’offre) sur le marché qui a conduit à l’augmentation des prix de la banane », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « Cette équation est simple, et sa solution réside dans l’augmentation des quotas d’importation de ce fruit ». Le ministre a souligné que la banane est un régulateur des prix des autres fruits. « Cette année, malheureusement, les prix de certains fruits sont restés à des niveaux très hauts parce que le prix de la banane est également resté à un niveau très haut », a-t-il dit.

En ce qui concerne le Salon ; Zitouni a souligné que l’objectif de cette manifestation, organisée durant les derniers jours du mois de Ramadhan, est de mettre la lumière sur les capacités de production nationales et leur diversité dans ce domaine, en ce sens qu’elle regroupe plusieurs entreprises algériennes activant dans diverses industries textiles, le cuir, les chaussures et le prêt-à-porter pour leur permettre d’exposer et de vendre leurs produits. En plus d’offrir aux consommateurs l’opportunité d’acheter les vêtements de l’Aïd, le Salon permet également aux distributeurs et aux commerçants de se rapprocher des producteurs locaux et de prendre connaissance de leurs produits, ajoute le ministre. M. Zitouni a souligné que son secteur œuvre à mettre en place une feuille de route détaillée pour développer la filière textile et cuir en vue d’évaluer les capacités productives réelles de chaque produit, l’objectif étant de mesurer le taux de la demande insatisfaite. Cette stratégie sera susceptible de réaliser l’équilibre sur le marché national entre les produits fabriqués localement et ceux importés, a-t-il ajouté, arguant que cette démarche permettra aussi de cerner de près les problèmes entravant le développement de cette filière, en sus de créer des mécanismes et de trouver des solutions à même de la développer pour augmenter son volume de production. Selon les chiffres présentés par le ministre, la valeur des exportations algériennes dans les domaines du textile, des cuirs et des chaussures a atteint 31,86 millions USD en 2022, dont 24 millions USD des exportations du textile. Les exportations des produits en cuir se sont élevées en 2022 à 7,79 millions USD contre 5,34 millions USD en 2021, soit une augmentation de 46%. Les exportations de chaussures étaient en 2022 de 102.000 USD, d’autant que les produits algériens ont été commercialisés dans cinq (5) pays, à savoir le Nigeria (64,5% du total d’exportations), la Tunisie (20%), le Niger, la Mauritanie et le Sénégal. Concernant le textile, les fibres synthétiques et les fils figurent parmi les produits les plus exportés en la matière, atteignant une valeur de 12,64 millions USD, soit 52,7 %, en sus des tissus ont atteint une valeur de 6,74 millions USD, soit 28 % des exportations totales de textiles.

Hocine Fadheli

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