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Gestion des importations et mesures de sauvegarde : Le ministère du Commerce revoie sa copie

Le ministère du Commerce et de Promotion des exportations compte revoir ses mesures de sauvegarde et de gestion des importations ayant pour finalité de protéger la production nationale. Il entend ainsi lancer une étude sur la couverture des besoins du marché, pour répondre au double objectif de garantir des approvisionnements suffisants du marché pour répondre aux besoins des Algériens, tout en veillant à protéger le produit local.

Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a indiqué jeudi lors d’une réunion de coordination avec les directeurs du commerce et de la promotion des exportations régionaux et de wilayas que la politique de soutien à la production nationale via les mesures de sauvegarde dans le commerce extérieur sera soumise à une évaluation. Le ministre a affirmé que l’Etat continuera à soutenir la production locale, mais soumettra ce soutien à une évaluation, car il est inacceptable d’enregistrer des hausses des prix pour cette raison. « Protéger le produit national ne veut pas dire faire mal au porte-monnaie des citoyens », a-t-il soutenu, déplorant que « certains producteurs profitent du soutien de l’Etat pour augmenter les prix de certains produits tout en baissant leur qualité ». Pour y remédier, le ministère du Commerce entend lancer une évaluation nationale des parts non couvertes sur le marché pour déterminer les taux complétant la production nationale, a fait savoir M. Zitouni, rappelant l’atelier installé durant le mois sacré pour recenser la production nationale en termes de quantité, de qualité et de valeur marchande.

Le ministre insistera d’ailleurs sur certains produits dont les marchés connaissent des tensions, notamment les fruits. Le cas de la banane qui revient régulièrement dans les discussions a, une nouvelle fois, été évoqué de même que les efforts de son département pour assurer la disponibilité de la banane sur le marché en quantités suffisantes et lutter contre la spéculation dans ce domaine, citant, tout particulièrement, « le contrôle des lieux de stockage et l’assainissement de la liste des importateurs de ce produit ». S’agissant de la régulation du marché de la pomme, M. Zitouni a estimé que le problème n’était pas lié à la disponibilité du produit, mais plutôt à la gestion des stocks, assurant qu’il sera bientôt réglé avec la mise sur le marché régulière des pommes stockées dans les chambres froides.

Le ministre a également insisté sur l’apport de la numérisation pour l’amélioration de la régulation dans le commerce extérieur et particulièrement dans la gestion des importations. Zitouni qui a annoncé il y a quelques jours la numérisation totale du processus d’attribution des autorisations Algex pour la domiciliation des opérations d’importation a insisté, jeudi dans ses instructions aux directeurs de wilaya et régionaux du commerce et de la promotion des exportations, sur la nécessité de simplifier et de numériser toutes les procédures de commerce extérieur. Il a, dans ce cadre, appelé à la création de plateformes numériques locales dédiées au commerce extérieur au niveau de toutes les wilayas, pour un gain d’efficacité dans le traitement des demandes et davantage de transparence, rappelant que le dossier de la numérisation faisait l’objet d’un suivi permanent par le ministère. Le premier responsable du secteur a également souligné l’importance du suivi sur le terrain des opérations d’importation, notamment après la constatation de plusieurs infractions liées à l’introduction de l’étranger et au stockage aux fins de spéculation de produits destinés à la vente en l’état, dont du lait pour bébés, des pièces détachées et certains fruits.

Au cours de cette réunion qui s’est tenue à la veille de l’Aïd El-Fitr,  Tayeb Zitouni, a insisté sur la nécessité de reprendre les activités commerciales après les deux jours de fête, mettant en garde les commerçants contrevenants contre « les sanctions sévères » qui les attendent. La reprise des activités, ajoute-t-il, ne signifie pas se contenter d’ouvrir les commerces, mais qu’il incombe aux commerçants de fournir les produits de consommation nécessaires aux citoyens.

Hocine Fadheli

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