Importation des intrants pour l’industrie nationale : Vers un déblocage de la situation ?
Les restrictions imposées sur le commerce extérieur et les effets induits notamment par la gestion bureaucratique du dossier ont, non seulement affecté l’approvisionnement du marché, mais ont également pesé sur la fourniture d’intrants pour les lignes de production nationale. Une question sur laquelle le ministère en charge du secteur a promis de se pencher.
L’étau se desserre petit à petit sur le secteur des importations. L’Exécutif promet de prendre des mesures pour remédier aux problématiques posées par la gestion rigide du dossier des importations pour garantir la couverture des besoins du marché national, sans pour autant se départir des objectifs initiaux, soit réguler le secteur pur l’assainir des pratiques frauduleuses et garantir la protection de la production nationale. Après les mesures annoncées par le ministère du Commerce pour accélérer le traitement de la question des marchandises bloquées au niveau des ports, de la refonte du système Algex pour l’octroi des domiciliation des autorisation des importations et de la révision de la liste des produits autorisés à l’importation et de leur quotas selon une évaluation des besoins réels du marché national et du taux de couverture par les producteurs locaux, c’est au tour du ministère de l’Industrie et de la production pharmaceutique de se pencher sur la question de l’importation des intrants pour l’industrie, une question vitale pour le fonctionnement des unités industrielles. Un dossier qui été au cœur des entretiens entre le ministre du secteur, Ali Aoun, et le président du Conseil du renouveau économique algérien, Kamel moula. Selon un communiqué du ministère les discussions tenue lors de cette réunion, qui rentre dans le cadre du dialogue continue et la concertation permanente avec les partenaires sociaux, particulièrement avec les représentants des opérateurs économiques et industriels, « ont essentiellement porté sur la volonté des deux parties de renforcer la concertation et la collaboration en vue de lever les contraintes rencontrées par les différents opérateurs notamment sur la question de l’importation des intrants et matières premières », précise-t-on dans le même texte. Dans ce contexte, les deux parties se sont entendues à ce qu’une « une réunion tripartite (soit) tenue dans les jours à venir regroupant le ministère de l’Industrie et de la production pharmaceutique, les représentants de l’Agence nationale de la promotion du commerce extérieur (Algex) et les opérateurs économiques pour permettre une meilleure régulation de ces importations qui ne saurait se faire au détriment de la production nationale et la stabilité du marché », souligne la même source. Et d’ajouter que les discussions ont également permis « l’étude de la faisabilité de réduire la taxation des intrants, notamment en provenance des marchés asiatiques en vue d’améliorer la compétitivité des entreprises nationales ».
Sur un autre registre, le dossier du foncier industriel a également été au centre des discussions, ainsi que la nécessité de diligenter la mise en place de l’Agence nationale du foncier industriel en vue de libérer les investissements en souffrance, selon la même source. A cet égard, souligne-t-on, « le ministre a fait savoir que le dossier est finalisé et programmé à l’étude lors d’un prochain conseil interministériel ». Les échanges ont aussi porté sur « la nécessité de prioriser les investissements et de les orienter vers les secteurs stratégiques générateurs de valeur ajoutée capables de se substituer à l’importation ainsi que l’utilité de mettre en place des barrières non-tarifaires à l’importation ce qui permettra de réguler le marché et contribuer au développement du secteur économique », selon le communiqué. Autant de thématiques qui seront étudiées et évaluées au sein de la commission d’écoute et de suivi installé au CREA et dont le ministère de l’industrie et de production pharmaceutique sera associé afin de permettre « une remontée d’information et une veille stratégique pour accompagner les investisseurs et lever les obstacles qui peuvent se dresser devant eux afin de contribuer efficacement à l’essor économique et industriel du pays », indique en outre le même communiqué.
Hocine Fadheli