Complexe Sider El Hadjar : La justice ordonne la saisie des bus des prestataires
Les enquêteurs se sont installés dans le complexe sidérurgique afin d’être sur place pour pouvoir passer au peigne fin les volumineux dossier du complexe d’El-Hadjar. Les vérifications ont ciblé, entre autres, la destination des fonds débloqués par l’État pour la réhabilitation et la modernisation des équipements du complexe.
En effet, en application de la décision du juge d’instruction de la 8e chambre, près le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’Hamed d’Alger, tous les bus appartenant à deux prestataires du complexe Sidérurgique d’ El-Hadjar, ont fait l’objet d’une saisie, ce jeudi, préventive, nous confie une source sécuritaire. Une saisie qui, convient-il de le rappeler, est étroitement liée aux enquêtes en cours, menées par les éléments de la Gendarmerie nationale, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du complexe sidérurgique, a souligné la même source. Il est utile de rappeler que la décision de saisir des deux flottes de bus des deux opérateurs versés dans le transport du personnel du complexe d’El Hadjar est intervenue, quelques jours après, le placement sous mandat de dépôt, avec une Interdiction de Sortie du Territoire National (ISTN), des deux prestataires de servicesdétenant des années durant, le monopole du transport du personnel du complexe. Les deux prestataires sont soupçonnés d’enrichissement illégal auprès de l’EPE Sider El-Hadjar. Par ailleurs, selon certaines indiscrétions, les services de sécurité chargés de l’enquête, à savoir les enquêteurs de la Gendarmerie nationale et des inspecteurs de la Brigade centrale de lutte contre les crimes économiques et financiers au service central de lutte contre le crime organisé de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), se sont installés dans le complexe où ils ont crée un véritable quartier général (QG) , afin d’être sur place pour pouvoir passer au peigne fin les volumineux dossier du complexe d’El-Hadjar. Les vérifications en profondeur menées par les services de sécurité ont ciblé, entre autres, la destination des fonds débloqués par l’État, pour la réhabilitation et la modernisation des équipements du complexe. Des enveloppes financières, estimées à coup de centaines de millions de dollars, octroyées à Sider El-Hadjar, dans le cadre du plan d’investissement global, convient-il de le rappeler. Des actions de réhabilitation qui ont ciblé le HF n°2, les aciéries électriques, les laminoirs à chaud et à froid et l’unité de Préparation des Matières et Aggloméré (PMA). Notons que ces investigations et ces opérations de vérifications ciblant les dossiers de la gestion du complexe Sider El Hadjar, font suite à une enquête préliminaire sur des faits de corruption ouverte, suite à un rapport sécuritaire concernant des dépassements dans la gestion du Groupe public des industries métallurgiques et sidérurgiques (IMETAL). Une affaire impliquant plusieurs cadres des deux institutions économiques. De lourdes accusations sont retenues à l’encontre des prévenus, dont entre autres : la complicité pour détournement de fonds publics, passation de marchés et de contrats en violation des lois et réglementations au niveau des deux principales filiales du Groupe à savoir le Complexe sidérurgique d’El Hadjar (SIDER El Hadjar) et l’Entreprise nationale de récupération (ENR), en vue d’octroyer des indus avantages à autrui, ce qui a causé la réduction de la capacité de production du Complexe dont les infrastructures sensibles ont été affectées, ainsi que les arrêts fréquents de la chaîne de production et des dégâts financiers tant pour le groupe que pour le Trésor public . Des faits suite auxquels et après finalisation de l’enquête par la Brigade centrale de lutte contre les crimes économiques et financiers au Service central de lutte contre le crime organisé de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), le juge d’instruction près le pôle pénal économique et financier de la Cour d’Alger a ordonné, le 14 mars dernier, le placement en détention provisoire du PDG du Groupe IMETAL, du PDG du Groupe SIDER et de trois autres mis en cause, en plus du placement sous contrôle judiciaire d’autres accusés, dans le cadre d’une enquête sur des faits liés à la corruption.
Sofia Chahine