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Guerres de quatrième génération : L’Algérie affûte ses armes

Le gouvernement vient de renforcer l’arsenal juridique destiné à faire aux nouveaux défis imposés par la propagation de la cybercriminalité et les guerres de quatrième génération.

Ainsi et après avoir institué un pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre la cybercriminalité sous toutes ses formes et mis en place un cadre juridique spécifique destiné à protéger les données et documents classifiés de l’État, voilà qu’il complète le dispositif en réorganisant les missions et modes de fonctionnement de l’organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication. En effet, le décret présidentiel n° 21-439 du 2 Rabie Ethani 1443 correspondant au 7 novembre 2021 portant réorganisation de l’organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication apporte des instruments juridiques supplémentaires visant à plus d’efficacité et d’efficience de cet organe et l’adapter aux défis de l’heure. Cet organe, placé sous l’autorité du président de la République, devient ainsi un dispositif central dans les stratégies de défense contre la subversion, la prévention aux actes terroristes, les cyberattaques et les guerres de quatrième génération, est ainsi chargé de définir la stratégie nationale de prévention et de lutte contre les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication et sa mise en application,d’animer. Il a surtout pour mission de « coordonner les opérations de prévention et de lutte contre les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication, d’assurer la surveillance préventive des communications électroniques, sous l’autorité du magistrat compétent, en vue de détecter les infractions liées aux actes terroristes, subversifs ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat ».

L’organe assure, en coordination avec les services compétents du ministère de la Défense nationale, « la surveillance électronique quand il s’agit de la sécurité de l’armée, dans les mêmes conditions prévues par la législation en vigueur,de collecter, d’enregistrer et de sauvegarder les données numériques des systèmes informatiques et d’en déterminer la source et la traçabilité en vue de leur utilisation dans les procédures judiciaires,de contribuer à la formation d’enquêteurs spécialisés en matière d’investigations techniques liées aux technologies de l’information et de la communicationet enfin de contribuer à l’actualisation des normes juridiques dans son domaine de compétence ». Des missions qui sont à la hauteur des objectifs qu’il se doit de concrétiser. D’ailleurs cet organe compte en son sein les représentant des institutions souveraines. Outre le représentant de la présidence de la République, l’instance compte les secrétaires généraux du ministère des Affaires étrangère, du département de l’Intérieur et des Collectivités locales et de l’aménagement du territoire ; du ministère de la Justice et du ministère de la poste et destélécommunications. Elle compte également le Directeur général de la sûreté nationale,le Commandant de la Gendarmerie nationale, le Directeur général de la Sécurité intérieure ;le Directeur central de la Sécurité de l’Armée del’Etat-major de l’Armée Nationale Populaire  etle chef de service cyber-défense et contrôle de la sécuritédes systèmes de l’Etat-major de l’ANP. Cet organe comptera pour son fonctionnement sur la contribution de magistrats, d’officiers de police judiciaire et de personnels de soutien technique et administratif desservices militaires de sécurité compétents, de la gendarmerienationale et de la sûreté nationale. Il comptera également une direction de la surveillance préventiveet de la veille électronique, qui aura pour mission, entre autres d’exécuter les opérations de surveillance préventive descommunications électroniques en vue de relever lesinfractions liées aux technologies de l’information et de lacommunication, sur autorisation écrite de l’autorité judiciaireet sous son contrôle, d’exécuter les demandes d’entraide judiciaireétrangères dans le domaine d’intervention de l’organe et decollecter les données utiles à la localisation et àl’identification des auteurs des infractions liées auxtechnologies de l’information et de la communication  et de collecter, de centraliser, d’exploiter et de conservertoute information permettant de détecter et de lutter contreles infractions liées aux technologies de l’information et dela communication. L’organe disposera également d’antennes régionales pour la surveillance préventive.

Il faut dire que la réorganisation de cet organe intervient pour répondre aux défis de l’heure. Des défis imposés par les nouvelles guerres assises sur les guerres psychologiques, la déstabilisation la subversion et la manipulation des populations par le biais des médias, et notamment les réseaux sociaux, ainsi que l’alimentation des réseaux terroristes et des groupes visant la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale des pays. Des éléments qui sont le socle des guerres de quatrième génération et la nouvelle forme de néocolonialisme qui ont remplacé les confrontations directes lesquelles avaient cours par le passé.

Akli Amor

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