La BAD prévoit un taux de croissance en hausse en Algérie pour 2023 : Les indicateurs sont au vert
Les indicateurs économiques en Algérie ont été globalement positifs en 2022, tandis que la croissance économique demeurera solide cette année, a indiqué hier le rapport sur les perspectives économiques 2023-2024 dévoilé hier à Charm El-Cheikh lors des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement.
Le rapport sur les perspectives économiques africaines de la BAD souligne ainsi que la reprise économique s’est confortée en Algérie en 2022 et devrait l’être encore plus en 2023, même si elle adresse certaines recommandations préserver la dynamique de croissance en 2024. Le bailleur de fond africain a indiqué que le PIB réel de l’Algérie a augmenté de 3,0 % en 2022, contre 3,4 % en 2021. La croissance économique devrait se maintenir à 3,1 % en 2023, avant de ralentir à 2,1 % en 2024, ajoute-elle. Le rapport de la BAD a également mis en avant les efforts des pouvoirs publics pour maintenir la dynamique économique et stimuler la reprise post-covid. Elle a ainsi souligné que «les autorités monétaires ont mis en œuvre un programme de refinancement permettant d’accorder de nouveaux prêts à l’État et au reste de l’économie (représentant près de 9,3 % du PIB) ». Le rapport souligne aussi le défi que représente l’inflation en Algérie, comme dans tous les pays du monde. « La tendance à la hausse de l’inflation s’est poursuivie en 2022 (9,3 %, contre 7,2 % en 2021), également alimentée par l’inflation mondiale », a indiqué la BAD. Et de souligner que Le déficit budgétaire s’est réduit de 6,9 % du PIB en 2021 à 0,2 % du PIB en 2022, et les recettes budgétaires ont augmenté, en particulier celles liées au secteur des hydrocarbures. Le compte courant a dégagé un surplus de 7,8 % du PIB en 2022, contre un déficit de 2,8 % en 2021, grâce à la hausse du volume et des prix des exportations d’hydrocarbures et aux mesures de réduction des importations. Autre évolution notée par la BAD, celle du niveau des réserves de change qui ont atteint en 2022, 18 mois d’importations, contre 11,1 mois d’importations en 2021. Elle note également que la dette publique essentiellement intérieure, a enregistré une baisse à 52,4 % du PIB, contre 62,1 % du PIB en 2021, favorisée par la réduction du déficit budgétaire et la croissance du PIB nominal. Elle note aussi des progrès ont été réalisés en 2022 dans la modernisation du système financier avec la densification du réseau des sociétés d’assurances et l’amélioration de l’inclusion financière, notamment le déploiement de produits de la finance islamique. L’institution financière africaine note aussi des avancées en matière de développement humain, avec la baisse du taux de pauvreté multi-dimensionnelle déjà marginal malgré un taux de chômage de 14,9 % en 2022. Elle souligne dans ce sens l’instauration d’une allocation chômage.
En ce qui concerne les perspective, la BAD indique le taux d’inflation pourrait s’atténuer en 2023 à 7,7 % en 2023 et 6,7 % en 2024. Elle adresse aussi des recommandations en ce qui concerne la diversification de l’économie nationale, la gestion du déficit budgétaire, mais aussi en matière de lutte contre le changement climatique. La BAD estime que pour répondre de manière adéquate aux changements climatiques, les besoins de financement de l’Algérie sont estimés en moyenne à 22 milliards USD sur la période 2020–2030. Elle recommande dans ce contexte d’associer le financement privé dont la part « reste faible dans la transition énergétique et la croissance verte ». Plus globalement, et à l’échelle du continent, la BAD estime que le PIB de l’Afrique devrait croitre de 4% durant l’année en cours, une croissance qui devrait se consolider en 2024, avec un taux de 4,3%. Le rapport, axé sur le thème choisi pour cette édition des Assemblées, à savoir « Mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte en Afrique », souligne que le continent, avec une hausse de 3,8% du PIB en 2022, a réussi à réaliser une croissance supérieure à la moyenne mondiale durant la même année (3,4%), avec une augmentation du Produit intérieur brut dans tous les pays africains, sauf deux.
Samira Ghrib