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Une conférence ouverte, hier, à l’École nationale supérieure de biotechnologie : La sécurité alimentaire dans le monde arabe en débat

Les travaux de la première conférence scientifique sur la sécurité alimentaire dans le monde arabe se sont ouverts hier à l’Ecole Nationale Supérieure de Biotechnologie (ENSB) de Constantine. L’occasion de se pencher sur les défis de la sécurité alimentaire dans le monde arabe.  Dans ce contexte, le Directeur général de l’Organisation  arabe pour le développement agricole (AOAD), Ibrahim Adam Ahmed Al-Dakhiri,  a insisté  sur « l’importance pour les pays arabes de déployer des efforts inlassables  pour renforcer la sécurité alimentaire dans la région au moyen d’une  coopération étroite et d’efforts concertés », d’autant plus que la sécurité  alimentaire est devenue « une arme économique importante qui peut aboutir à  une indépendance totale en matière de production alimentaire, en  particulier agricole ». M. Al-Dakhiri a insisté sur l’intensification de la coopération avec les  partenaires au développement relevant des organisations arabes et  internationales, en particulier le Centre arabe pour l’étude des zones  arides et des terres sèches (ACSAD), pour « faire face aux défis qu’affronte  le monde arabe ». Il a cité, à ce propos, l’éradication de la faim, la sécurisation de  l’accès à une alimentation permanente, la lutte contre l’instabilité dans 7  pays arabes, en plus de faire face à la rareté des ressources naturelles,  d’où la nécessité, selon lui, de « renforcer la durabilité agricole et de  développer la recherche et les technologies orientées vers ce domaine ». Le DG de l’AOAD a également indiqué que les différentes crises que le  monde a traversées récemment, telles que la pandémie de la Covid-19 et la  crise ukrainienne, ont eu pour conséquences la hausse des prix des matières  premières, des coûts de production, du transport des marchandises, du coût  des assurances, affectant ainsi le prix des aliments sur les marchés  mondiaux et créant une perturbation de l’offre de ressources essentielles  dans un contexte de croissance démographique, et d’incapacité de la  production à suivre le rythme de cette croissance.  Il a également estimé que la sécurité alimentaire est une « responsabilité partagée qui ne relève pas seulement de certains pays arabes ». Il est donc nécessaire, a-t-il dit, « d’intensifier les échanges à  différents niveaux de recherche pour surmonter les multiples conséquences  et risques, en exploitant les technologies modernes et la recherche  scientifique, et en renforçant le dialogue et la coopération entre les pays  arabes ». Cette conférence est le fruit des résultats du sommet arabe qui s’est tenu  en novembre dernier à Alger, et illustre la forte volonté des dirigeants  arabes qui ont senti le danger des transformations vécues aujourd’hui,  menaçant la sécurité alimentaire arabe.

L’événement a été rappelons-le,  annoncé par le président de la République Abdelmadjid Tebboune dans son allocution lue en son nom par le Premier ministre Aimene Benabderrahmane, à l’ouverture des travaux de la 32e session ordinaire du Conseil de la Ligue arabe au niveau du sommet, à Djeddah (Arabie saoudite).  Des spécialistes et experts arabes  ont pris part à cette rencontre ‘’en vue de sortir avec des propositions scientifiques et pratiques, et des projets concrets en soutien à la sécurité alimentaire de nos peuples’’. Selon les organisateurs, la conférence va  examiner les propositions et projets communs qui répondent aux défis de la sécurité alimentaire dans la région. Au-delà, la rencontre a pour objectif de renforcer les efforts, les capacités scientifiques communes et de recouper les expériences arabes, afin de proposer des projets de recherches innovants communs, réalisables à moyen terme, pour répondre aux défis de la sécurité alimentaire dans la région arabe. Au final, les organisateurs cherchent  à travers cette  conférence  à formuler et présenter des projets sélectionnés, innovants et relatifs au développement, qui seront inscrits aux discussions entre les pays participants par rapport aux modes de leurs financements et la fixation des mécanismes de suivi et d’évaluation.

L’ouverture de ce colloque scientifique a été marquée par la présence du  directeur général des pays arabes au ministère des Affaires étrangères et  de la communauté nationale à l’étranger, M. Noureddine Khendoudi, ainsi que  celle de représentants d’universités des pays arabes, des directeurs  généraux de l’AOAD et du Centre Arabe pour l’étude des zones arides et des  Terres sèches (ACSAD) et d’experts de divers pays arabes.

Sofia Chahine

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