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Protection des ressources génétiques : Plaidoyer pour une position africaine unifiée

Des experts ont mis en relief la nécessité d’unifier la position africaine concernant la protection des ressources génétiques et des savoirs traditionnels associés lors de la Conférence diplomatique de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) prévue en Inde en 2024.

L’Afrique est un « viviers de savoirs traditionnels et de ressources génétiques, souvent exploitées (…) à des fins économiques, industrielles et autres, en l’absence d’un encadrement juridique », a tenu à rappeler, hier à Alger, le directeur général des relations multilatérales au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Mohamed Berrah, lors de la Conférence diplomatique de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) prévue en Inde en 2024.

C’est d’ailleurs, dans cette optique que des experts et des responsables qui ont pris part à cet évènement ont mis en relief la nécessité d’unifier la position africaine concernant la protection des ressources génétiques et des savoirs traditionnels associés lors de la Conférence diplomatique de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) prévue en Inde en 2024. Organisée par le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger en coordination avec l’OMPI, la réunion régionale d’Alger durera trois jours et regroupe près de 50 experts africains d’environ 30 pays membres de l’OMPI, ainsi que d’experts hors continent. Présidant l’ouverture de la réunion régionale africaine sur la propriété intellectuelle, les ressources génétiques et les savoirs traditionnels associés, Mohamed Berrah, a affirmé que cette rencontre visait à « unifier la position africaine lors de la Conférence diplomatique prévue en 2024, avec pour objectif d’adopter un système juridique devant assurer la protection des ressources génétiques et des savoirs traditionnels associés ». Berrah ajoutera, dans le même contexte, que le continent africain veillera, durant cette conférence diplomatique, « à jouer un rôle prépondérant dans  les négociations, afin de protéger les ressources génétiques des pays du sud et de prendre en compte leurs préoccupations et leurs intérêts ». Le directeur général des relations multilatérales au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger estimera, lors de la réunion d’Alger que c’« est une halte importante pour sortir avec des positions communes et unifiées pour tous les pays africains ». Berrah soulignera l’importance d’engager les négociations avec une position unifiée assurant la protection des ressources génétiques et des droits des pays d’origine. L’Afrique est un « viviers de savoirs traditionnels et de ressources génétiques, souvent exploitées (…) à des fins économiques, industrielles et autres, en l’absence d’un encadrement juridique », a-t-il ajouté. Cette réunion « reflète l’intérêt accordé par les autorités algériennes à cette question, elles, qui ont fournis de grands efforts pour coordonner le travail du groupe africain à Genève (siège de l’OMPI), qui ont été sanctionnés par l’adoption de l’Assemblé générale du WIPO en 2022, d’une résolution appelant à tenir cette conférence diplomatique en 2024 », dira Berrah. Cedant la parole au vice-directeur général de l’OMPI, Edouard Kouakou, ce dernier indiquera que « plusieurs pays africains disposent de savoirs traditionnels, d’expressions culturelles et de ressources génétiques, qui peuvent être exploités économiquement ». Il fera observer que la réunion d’Alger « s’inscrit dans le cadre des consultations régionales générales tenues également en Amérique latine et dans la région Asie-Pacifique ». Kouakou saluera le rôle pionnier de l’Algérie dans la coordination entre les membres du groupe Afrique. De son côté, la présidente du Comité intergouvernemental de la propriété intellectuelle relative aux ressources génétiques, aux savoirs traditionnels et au folklore de l’OMPI, Lily Claire Bellamy, a relevé l’importance de sortir, lors de la Conférence diplomatique de 2024, avec un accord reflétant les positions du groupe Afrique, et des pays du Sud. Cet accord devra être équilibré afin d’obtenir le vote de la majorité des pays, a-t-elle considéré. Soulignant « le rôle décisif de l’Algérie dans l’organisation de la conférence diplomatique de 2024 grâce aux efforts de sa représentation permanente à Genève », l’experte fera remarquer qu’« en l’absence de cet accord, les pays africains subiront de lourdes pertes en raison de l’exploitation gratuite de leurs ressources génétiques par les pays industrialisés ».

Lyes Saïdi

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