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Soudan : Poursuite des combats avant l’expiration d’une trêve jamais respectée

Les combats ont encore fait rage hier au Soudan, où les appels aux armes se multiplient, au dernier jour d’une trêve d’une semaine jamais respectée et que les médiateurs internationaux veulent prolonger. Des habitants de Khartoum ont raconté à l’AFP que des combats se déroulaient dans la banlieue nord et que des tirs d’artillerie étaient entendus dans le sud de la capitale, une ville de plus de cinq millions d’habitants. Depuis le début de la trêve le 22 mai, certains parviennent à sortir rapidement pour acheter de quoi manger ou boire, pour deux fois plus cher qu’avant la guerre. Mais des milliers de familles continuent à se terrer chez elles, sans eau courante ni électricité pour beaucoup, par peur des balles perdues. Selon l’ONU, 25 des 45 millions de Soudanais dépendent désormais de l’aide humanitaire, dans ce pays qui est l’un des plus pauvres du monde. Depuis le début de la guerre le 15 avril, plus de 1.800 personnes ont été tuées, selon l’ONG ACLED, spécialisée dans le recueil d’informations dans les zones de conflit, dont 18 humanitaires. Plus d’un million d’autres ont été forcées de se déplacer ailleurs au Soudan et près de 350.000 en dehors du pays, selon l’ONU. Les Etats voisins redoutent une contagion et réclament des aides à l’ONU, qui en retour répète n’avoir reçu qu’une infime part des fonds de ses bailleurs. Lundi, l’ONU a prévenu qu’avec la guerre, le Soudan a rejoint la liste des dix pays qui pourraient connaître sous peu la famine. Dans quelques jours, la saison des pluies commencera et avec elle sa cohorte d’épidémies, du paludisme au choléra. Le pays devra faire face avec les trois quarts des hôpitaux hors service dans les zones de combat, selon le syndicat des médecins, et d’autres débordés dans les zones épargnées mais où s’entassent les déplacés. Les belligérants laissent entendre qu’ils pourraient prolonger leur trêve comme le réclament les médiateurs saoudiens et américains qui ont négocié ce cessez-le-feu avec les deux camps. Mais sur le terrain, les signaux ne sont pas à l’apaisement. Que la trêve soit prolongée ou pas, un nouveau danger restera présent: de plus en plus de projectiles n’ayant pas explosé jonchent les routes et même les immeubles, a averti l’ONU.

R.I. avec agences

Brève

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