La Route transsaharienne est achevée à 90% : Un corridor économique majeur en Afrique
Achevée à 90%, la Route transsaharienne est appelée un corridor économique majeur. Cette artère doit relier l’Afrique subsaharienne au bassin méditerranée, tout en assurant des liaisons avec plusieurs pays du Sahel.
Infrastructure appelée à devenir l’une des dorsales de l’intégration économique et commerciale de l’Afrique et servir les objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine, la Route transsaharienne aura des retombées positives en matière de croissance et de prospérité sur l’ensemble des pays qu’elle traversera.
C’est sur ce point qu’a insisté hier le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh à l’ouverture de la 75e session du Comité de liaison de la Route transsaharienne. Le ministre a d’ailleurs appelé les pays concernés par cette infrastructure a faire de cet axe continental un corridor économique par excellence et ce en « élargissant le cadre de consultation avec les autres secteurs concernés, notamment les finances, le commerce et le transport, afin de promouvoir les échanges et faciliter les opérations commerciales » entre les pays traversés par la route. Le ministre a ajouté que les six pays concernés par ce projet se sont accordés lors de la réunion du comité en Algérie en juin 2022 sur « la transformation de la route en un corridor économique dans un démarche qui doit assurer intégration et développement partagé, et avec des méthodes de gestion modernes qui consistent à exploiter de manière optimale ce projet et à le valoriser, notamment dans le domaine de la facilitation et de la promotion des échanges commerciaux ». La réunion du comité, qui réunit des représentants de l’Algérie, de la Tunisie, du Mali, du Niger, du Nigeria et du Tchad, a également marquée par la présence du ministre des Finances, Laâziz Faïd, du ministre du Commerce et de la Promotion des Exportations, Tayeb Zitouni, et du ministre des Transports, Youcef Cherfa.
Le ministre des Travaux publics a aussi indiqué concernant les tronçons de la route qui n’ont pas été achevés, notamment au Mali que « l’Algérie peut contribuer à son achèvement, en particulier pour la section reliant la frontière algérienne et la région de Kidal ». En soulignant l’importance de la route transsaharienne en tant que « principal vecteur de développement économique et social, d’amélioration des conditions de vie et de stabilité et de développement » dans les pays concernés, le ministre a mis en avant que « le soutien continu de l’Algérie à la réalisation de la route transsaharienne « . Il a mis en avant les projets structurants portés par l’Algérie est destinés à stimuler le développement en Afrique. Au-delà de la transsaharienne, le ministre a évoqué la dorsale en fibre optique et gazoduc transsaharien reliant l’Algérie au Nigeria lesquels, ajoute-il, « témoignent de la volonté de l’Algérie et de son engagement à réaliser l’intégration régionale sur le continent.
La réunion de deux jours doit se pencher sur les progrès réalisés dans la réalisation de cette « route stratégique » et cherche à trouver des mécanismes pour la transformer en un corridor économique, conformément à ce qui a été convenu lors de la 73e session du comité tenue en juin 2022 en vue de promouvoir les échanges commerciaux.
La réunion est également animée par des représentants de la Banque islamique de développement et de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Profondeur africaine, accès à la Méditerranée
Il est vrai que l’Algérie mise sur le développement des corridors économiques et des routes commerciales, qui doivent favoriser l’intégration africaine dans le cadre de la Zlecaf. Des routes qui permettent l’Algérie perçue comme porte de l’Afrique, d’ouvrir l’accès à la Méditerranée pour les pays africains. Une démarche qui s’inscrit aussi dans le cadre de la volonté de l’Algérie de se tourner vers sa profondeur africaine et de jouer un rôle central dans l’intégration continental et le développement économique en Afrique. Ainsi, et au-delà de la Transsaharienne, l’Algérie ouvre des accès vers l’Afrique de l’Ouest. C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet de réalisation de la Route Tindouf-Zouérate qui doit relier l’Algérie et la Mauritanie par une nouvelle voie terrestre.
Le ministre des Travaux publics a ainsi souligné que la route transsaharienne, qui est « une priorité stratégique de l’Algérie », est liée à d’autres projets tels que la route reliant Tindouf à Zouérat (Mauritanie) sur une distance d’environ 800 km, car elle constitue un point de passage très important vers l’Afrique de l’Ouest.
À cet égard, il est prévu que les « travaux de réalisation commencent prochainement », et seront pris en charge par un consortium d’entreprises algériennes, après la fin des études techniques en septembre prochain, sous la supervision d’un bureau d’études algérien. Il a précisé que ses services étudient la possibilité de relier cet axe à la route transsaharienne.
Lyes Saïdi