Riadh Sidaoui, Directeur du Centre arabe des études politiques et sociales de Genève : « L’Algérie s’impose en tant que porte-parole des pays marginalisés »
Le Directeur du Centre arabe des études politiques et sociales de Genève, Riadh Sidaoui, s’attend à ce que l’Algérie soit « le porte-parole du Monde arabe, du continent africain et de tous les pays du tiers monde qui ont souvent été marginalisés par le Conseil de sécurité ». Réagissant à l’élection de l’Algérie par l’Assemblée générale des Nations unies en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité pour la période 2024/2025, a déclaré à l’Agence algérienne de presse, APS, que cela reflétait le poids de l’Algérie « sur la scène internationale » ajoutant que « cette élection avec une majorité écrasante dénote d’un consensus de la communauté internationale (et) reflète le poids de l’Algérie sur la scène internationale notamment africaine, dans le monde arabe et à l’échelle du tiers monde ». Riadh Sidaoui estime que l’Algérie est confortée par son « capital symbolique » depuis sa révolution jusqu’à nos jours et est considérée comme « un pays sérieux qui a toujours défendu et continue de défendre les causes nobles, comme le droit des peuples à l’autodétermination ». Proche de l’Algérie qu’il défend lors de ses émissions « youtube » et fervent défenseur de la cause palestinienne et sahraouie, le directeur du Centre arabe des études politiques et sociales basé à Genève, en Suisse, s’attend à ce que l’Algérie soit « le porte-parole du Monde arabe, du continent africain et de tous les pays du tiers monde qui ont souvent été marginalisés par le Conseil de sécurité ». Sidaoui a souligné à cet effet que « l’élection de l’Algérie au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent va redonner de la visibilité aux causes palestinienne et sahraouie. « Comme lors du sommet arabe tenu à Alger en novembre 2022, la cause palestinienne va être à la une du Conseil de sécurité », a estimé l’expert, relevant que l’Algérie va certainement rappeler à la communauté internationale que les Palestiniens sont toujours victimes de l’entité sioniste et qu’il faudra discuter de ce qui se passe dans ce pays pour ne pas marginaliser sa noble cause. Sidaoui a mis l’accent, en outre, sur le fait que « l’Algérie (ait) toujours défendu la légitimité internationale » et qu’elle allait sans doute rappeler à la communauté internationale que le Maroc n’a pas respecté les résolutions du Conseil de sécurité concernant la question sahraouie. Pour rappel, l’Algérie, le Guyana, la République de Corée, la Sierra Leone et la Slovénie rejoindront le premier organe de maintien de la paix et de la sécurité internationales à partir de janvier, pour une période de deux ans, rapporte le site officiel de l’ONU. Ils faisaient partie des six pays en lice pour les cinq sièges non permanents du Conseil. Le vote a eu lieu au scrutin secret et les candidats devaient obtenir une majorité des deux tiers, soit 128 voix. Au total, les pays membres ont voté pour pourvoir trois sièges au Conseil de sécurité attribués aux groupes Afrique et Asie-Pacifique, un pour l’Europe de l’Est et un autre pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Le Conseil de sécurité est composé de 15 pays, dont cinq – la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis – sont des membres permanents, jouissant du droit de veto sur toute résolution ou décision. Les 10 membres non permanents sont élus par l’Assemblée générale qui comprend les 193 Etats membres de l’ONU, et conformément à la répartition géographique par région. A noter qu’il s’agit de la quatrième fois de son histoire que l’Algérie occupe un siège non permanent au Conseil de sécurité, après les mandats de 1968-1969, 1988-1989 et 2004-2005.
R.N.