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Soudan: Les combats reprennent après l’expiration de la trêve

Les combats ont repris hier dans la capitale soudanaise Khartoum, peu après l’expiration d’une trêve de 24 heures.

Les habitants de cette ville de cinq millions d’habitants ont été réveillés par les tirs d’artillerie et le bruit des combats dans plusieurs quartiers, selon plusieurs témoins.

Les violences ont repris dix minutes après la fin de la trêve de 24 heures qui avait commencé samedi à 06H00 (04H00 GMT). Des pilonnages d’artillerie lourde ont été entendus à Khartoum et dans la ville jumelle d’Omdourman. Des tirs avec « divers types d’armes » ont été signalés dans la rue Al-Hawa, dans le sud de la capitale tout comme dans la banlieue est, également frappée « par des raids aériens », selon des habitants. Cette nouvelle trêve, globalement respectée, avait permis aux habitants de Khartoum de profiter d’un répit pour se ravitailler ou fuir la capitale, en proie depuis le 15 avril à un conflit armé qui a conduit à une grave crise humanitaire. Pour le cinquième jour consécutif, des nuages de fumée se dégageaient dimanche des réservoirs de l’installation pétrolière d’Al-Shajara, près de l’usine militaire de Yarmouk à Khartoum. Les combats se déroulent principalement à Khartoum et dans la vaste région du Darfour, dans l’ouest du Soudan. Vendredi, le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Soudan, Alfonso Verdu Perez, a déploré que « seuls 20% des établissements de santé fonctionnent encore à Khartoum ». « Ces dernières semaines, nous avons réussi à livrer du matériel chirurgical à dix hôpitaux » de la capitale, « mais les besoins sont immenses et il reste encore beaucoup à faire », a-t-il ajouté, signalant de graves pénuries d’eau, d’électricité, de nourriture et de fournitures médicales. Le conflit oppose l’armée commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, son adjoint devenu son rival. Les précédentes trêves avaient été généralement violées dès leur entrée en vigueur. La guerre a déjà fait plus de 1.800 morts, selon l’organisation ACLED, spécialisée dans la collecte d’informations dans les zones de conflit, ainsi que deux millions de déplacés et réfugiés selon l’ONU. L’Egypte, frontalière du Soudan au nord, a annoncé samedi le durcissement des formalités d’entrée sur son territoire pour les Soudanais fuyant la guerre. Depuis le début du conflit, plus de 200.000 Soudanais sont entrés en Egypte, la plupart par voie terrestre. Ces mesures ne visent pas à « empêcher ou limiter le nombre des citoyens soudanais entrant » sur le territoire égyptien, mais plutôt à mettre fin aux « activités illégales d’individus et de groupes du côté soudanais de la frontière, qui falsifient des visas d’entrée » à des fins lucratives, a expliqué le ministère égyptien des Affaires étrangères.

R.I. avec agences

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