Mort du petit Nahel : Le témoignage choquant de l’un des passagers de la voiture
Un nouveau témoignage met en lumière ce qui s’est passé mardi lorsqu’un policier a tiré sur bout portant sur un jeune franco-algérien de 17 ans, au volant d’une Mercedes de location, lors d’un contrôle routier. De nouveau éléments confortent le fait que le tir du policier, inculpé depuis pour homicide volontaire, était totalement injustifié. Si une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux sur les faits avait provoqué l’émoi, le témoignage de l’un des passagers de la voiture choque. Ce dernier raconte les derniers instants de vie de Nahel auprès du quotidien français « Le Parisien ». « Ils sont arrivés en courant (les policiers, NdlR). Ils nous ont dit de baisser la fenêtre. Nahel a baissé la fenêtre… Le motard qui était près de la fenêtre a dit : ‘Éteins le moteur !’ », raconte le jeune homme sous le nom d’emprunt de Fouad. « Nahel était paniqué et qu’il ne savait pas quoi faire », ajoute-il. « Il avait la tête qui tournait, il ne pouvait rien faire, même pas parler. Il était vraiment traumatisé », explique-t-il. Selon le même témoignage, les policiers auraient demandé à l’adolescent de couper le moteur en le menaçant de le “shooter” s’il ne le faisait pas. « Je vais te mettre une balle dans la tête ! », aurait alors assené l’un des policiers. Ce qui explique propos entendus dans la vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux. « Comme il était un peu sonné, son pied s’est enlevé de la pédale de frein. Comme la voiture, c’est une automatique, elle a avancé toute seule. Le policier situé près de la fenêtre a dit à son collègue : ‘Shoote-le !’… C’est là que le motard qui était à l’avant a tiré », témoigne le jeune homme. Il explique : “Le pied de Nahel s’est bloqué sur l’accélérateur. Il a réussi à être là encore pendant trois secondes. Et, d’un coup, il s’est mis à trembler. Il ne me répondait pas”. Pris par la peur, le passager prend la fuite en laissant derrière lui son téléphone qui se trouvait dans la Mercedes jaune. Le jeune devait se rendre aux autorités après l’enterrement de Nahel qui a eu lieu hier après-midi. Notons qu’une foule de plusieurs centaines de personnes s’est pressée au funérarium de Nanterre, dans une mosquée de la ville puis au cimetière du Mont-Valérien pour l’enterrement de Nahel.
Chokri Hafed
