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Manifestations et interpellations en France et en Belgique : La colère se propage

La colère provoquée par la mort du jeune franco-algérien, Nahel, par le tir d’un policier lors d’un contrôle routier ne s’apaise pas. Elle semble même se propager et atteint même la Belgique.

La France se préparait hier à faire face à une cinquième nuit de révolte dans plusieurs villes après l’enterrement du jeune Nahel à Nanterre. Des couvre-feux et des interdictions de manifester ont été imposées dans plusieurs villes, alors que le président français, Emmanuel Macron a annulé une visite en Allemagne en raison des tensions qui persistent en France. Des tensions qui se propagent et qui touchent aujourd’hui un autre pays européen. Alors qu’en France, 1 311 personnes ont été interpellées dans la nuit de vendredi à samedi, en Belgique, la police « a procédé à l’arrestation administrative de 94 personnes, soit 80 mineurs et 14 majeurs » à Bruxelles, selon le journal Le Soir, lors de rassemblements dans le centre-ville de la capitale, initiés pour protester contre le décès de Nahel. Sept autres arrestations administratives ont eu lieu sur le territoire de la zone de police Bruxelles-Nord et une trentaine à Liège, précise le quotidien.

Une colère qui ne s’apaise pas, d’autant plus qu’un communiqué du syndicat de la police d’une extrême violence l’alimente et a été vivement dénoncé. Le syndicat de la police évoque une situation de guerre. La gauche française s’est indignée. Jean-Luc Mélenchon, notamment, selon qui « les ‘syndicats’ qui appellent à la guerre civile doivent apprendre à se taire ».

Les images de scènes d’émeutes en France ont fait le tour du monde après la mort de Nahel. Un drame, qui replace au cœur du débat les pratiques de la police, notamment aux Nations unies où les autorités françaises sont pointées du doigt.

Un moment « George Floyd » en France

Pour sa part, le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a déploré le « mal-être évident » régnant dans les banlieues françaises. « Il s’agit d’une question qui regarde exclusivement la France », a d’abord affirmé prudemment Antonio Tajani, également vice-Premier ministre dans le gouvernement d’extrême droite dirigé par Giorgia Meloni, qui était interrogé à propos de la situation en France sur les ondes de Radio 1. Pour sa part le quotidien britannique « The Guardian » a mis à l’index le racisme au sein des forces de l’ordre en France. Dans une tribune, la militante et journaliste Rokhaya Diallo a mis en avant le profilage racial, la discrimination et les délits de faciès systémiques, ainsi que le recours « disproportionné au ciblage des minorités » au sein des forces de l’ordre en France. Elle dénonce également les méthodes chaotiques et la brutalité des forces de l’ordre en France. Celle-ci évoque aussi un moment « George Floyd » en France qui doit mener à un débat sur les pratiques au sein de la police française, estimant que le cas de l’assassinat de jeune Nahel ne doit en aucun cas être réduit à une exception. Notons que RFI a également mis en avant la mort d’un jeune Guinéen de 19 ans, sans casier judiciaire, dans des circonstances similaires à celles de Nahel, il y a deux semaines. Ce avait été touché par un tir lors d’un contrôle routier.

Hocine Fadheli

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