Le président de la République achève un périple diplomatique au Qatar, en Chine et en Turquie : Les enjeux d’un redéploiement
Le long périple entamé dès le 15 juillet par le Président Abdelmadjid Tebboune et qui l’a mené d’abord au Qatar où il a passé deux jours, et cinq autres ensuite en Chine pour enfin terminer son voyage par la visite de travail de deux jours qu’il achevée hier en Turquie, semble être celui d’un renouveau dans les relations extérieures algériennes. Tebboune qui a fructifié ce déplacement compte profiter de l’alignement des astres et mettre l’Algérie sur orbite. Mais au-delà de cette expédition et bien au-delà même de l’ambition affichée par l’Algérie de rejoindre le groupe des BRICS, l’on assiste surtout au redéploiement de la diplomatie algérienne qui sera soutenue par l’action économique, avec pour trame de fond un monde multipolaire en gestation. L’actualité et le contexte, favorables, offrent à notre pays l’opportunité de s’imposer en tant que leader incontestable et incontournable au sein de la région du Maghreb, mais aussi et surtout celle d’un géant qui se réveille sur le plan africain et méditerranéen. Un géant qui consolide ses facteurs de puissance à travers la valorisation, d’abord de ses atouts naturels et économiques à travers le développement de l’investissement notamment dans le cadre du développement de nouveaux axes de coopération avec ses partenaires. Et si la diversification économique est un objectif, la finalité est de mettre en place les conditions du décollage économique et d’asseoir le poids de l’Algérie en tant que puissance régionale sur sa puissance économique. Un objectif qui a été clairement affiché par le président de la République lors de diverses occasions.
D’ailleurs et au cours de sa visite en Chine, le Président Abdelmadjid Tebboune l’avait déclaré, « l’Algérie dispose aujourd’hui de plusieurs atouts et avantages qui font d’elle une destination d’investissement prometteuse dans des domaines vitaux, tels que l’agriculture, l’énergie, l’agroalimentaire et l’industrie pharmaceutique » et des secteurs « du tourisme, des transports, des services, des énergies renouvelables et des infrastructures » qui restent également ouverts. La position géostratégique de l’Algérie qui fait d’elle la porte de l’Afrique mais surtout celle de l’Europe favorise notre pays. A l’ombre du contexte international et du conflit russo-ukrainien, l’Algérie a embrassé le rôle qui lui est de facto dévolu et compte bien l’endosser. L’Algérie est un important pôle énergétique appelé à peser encore plus dans un contexte de transition. Tebboune qui a rappelé que « l’Algérie poursuit le développement du secteur de l’énergie à travers les opérations d’exploration et de production du pétrole et du gaz pour assurer de hauts niveaux de transformation » a compris que les terres rares, les potentiels minier et agricole notamment dont dispose notre pays sont susceptibles de catapulter l’Algérie au rang des pays émergents les plus attrayants et intéressants en termes d’opportunités. Et l’Algérie compte bien sur capitaliser sur ces potentialités pour développer différents segments et consolider sa souveraineté dans divers domaines. Conforter la souveraineté alimentaire à travers le développement des cultures stratégiques et la préservation des ressources végétales et animales, la souveraineté sanitaire via le développement de l’industrie pharmaceutique, garantir l’autonomie dans des domaines stratégiques à l’image de l’industrie navale, l’industrie spatiale, les industries technologiques et des télécommunications ou l’industrie mécanique, et consolider la place de l’Algérie en tant qu’acteur majeur des marchés énergétiques à travers son redéploiement sur le marchés gaziers, le développement de la pétrochimie, des énergies renouvelables, de l’hydrogène vert et de l’industrie nucléaire à des fins pacifiques, dans le cadre d’une approche globale assise sur l’exploitation et de la valorisation de son incroyable potentiel minier, en métaux critiques et en terres rares. Voilà la finalité du redéploiement que le Chef de l’État recherche à travers ce redéploiement diplomatique sans précédent. D’ailleurs, les facilitations et l’assouplissement des lois favorisant l’investissement étranger s’inscrivent dans ce cadre, faciliter les IDE qui collent à ces objectifs de diversification. Une démarche assise ainsi sur la consolidation du partenariat avec des pays amis à l’instar de la Russie, de la Chine, du Qatar et de la Turquie et ainsi que d’autres partenaires européens comme c’est le cas de l’Italie. Une bonne note qu’aura marqué Tebboune pour son premier mandat et qui pourrait d’ailleurs lui ouvrir des horizons pour 2024 vers une voie lactée, méritée, faut-il le reconnaître.
Azzedine Belferag