Économie

Régulation de l’économie : La voie de la numérisation

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a une nouvelle fois assuré que la seule la numérisation permettra d’assainir l’économie nationale et de lutter contre certaines pratiques délictuelles contre lesquelles les mécanismes de contrôles ont été renforcées. Au cours de son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, diffusée samedi soir sur les chaînes de télévision et stations de radio nationales, le Chef de l’État a annoncé la création prochaine du Haut Commissariat à la numérisation qui « sera placé sous la tutelle de la Présidence de la République » et lequel jouera un rôle crucial dans la régulation de l’économie algérienne. Le Président Tebboune a affirmé que la numérisation complète de l’économie permettrait de fournir toutes les données nécessaires à la prise de décision, à même de permettre un accès précis à la liste des producteurs et de leurs produits, ainsi qu’aux quantités qu’ils produisent, et aux filières dans lesquelles il faudrait investir. De plus, le recours à la numérisation offrira une vision plus précise sur les capacités de l’économie nationale, a ajouté le Président Tebboune qui rappelle que l’Algérie n’a pas voulu déclarer plus de 225 milliards USD, comme chiffre officiel du produit intérieur brut (PIB) en 2022, alors qu’en réalité, il pourrait se situer entre 240 ou 245 milliards USD. Le président de la République a rappelé que le PIB n’avait pas dépassé 100 milliards USD en 2009, « et aujourd’hui, sans même aborder le marché et la production parallèles, nous sommes parvenus à 225 milliards USD comme chiffre officiel ». Le président de la République a d’ailleurs affirmé que l’État est aux aguets pour contrer certaines pratiques délictuelles, notamment les surfacturations. Il a ainsi affirmé que le phénomène de la surfacturation pour le transfert illégal des devises avait, sensiblement, reculé ces dernières années, grâce aux efforts consentis en termes de contrôle du commerce extérieur. De 2020 à ce jour, le montant global de la surfacturation est estimé à moins de 400 millions USD, une baisse sensible en comparaison avec les années précédentes, a précisé le Président Abdelmadjid Tebboune. Le phénomène de la surfacturation avait pris des proportions dangereuses durant la période allant de 2009 à 2019, dépassant 30% des factures déclarées, selon des rapports d’instances internationales, a-t-il ajouté. Le recul du phénomène de la surfacturation ces dernières années est du à l’efficacité des mécanismes de contrôle du commerce extérieur qui, auparavant, étaient absents, en plus de l’abrogation des lois ouvrant des brèches permettant des dépassements  en matière d’importation. Et d’ajouter que l’Etat demeure « aux aguets » de ces pratiques, faisant observer qu’une nouvelle approche avait été adoptée, pour traiter avec les personnes précédemment impliquées dans le phénomène de la surfacturation, celle-ci étant axée sur des compromis pour recouvrer les fonds détournés et enfin, tourner la page. A une question sur le Haut conseil de régulation des importations, le président a souligné qu’il constituera un espace de coordination et de concertation entre les différents secteurs concernés par la régulation du domaine de l’importation, évitant les décisions individuelles qui pourraient engendrer des fluctuations sur le marché. L’objectif est de protéger la production nationale sans créer de pénurie sur le marché, a soutenu le président de la République, soulignant que les quantités à importer seront déterminées de manière complémentaire aux quantités produites localement. A cet égard, le président de la République a souligné l’importance de préserver les acquis réalisés dans le domaine de la production nationale, afin de préserver « l’autonomie du pays ». « Nous ne recourrons ni au Fonds monétaire international ni à la Banque mondiale », a-t-il souligné. Evoquant les investissements productifs réalisés, le président de la République a cité le projet de production locale d’huile de table, premier du genre, tandis que la production de sucre à partir de matières premières produites localement sera lancée « l’année prochaine ». Après avoir rappelé l’évolution positive du climat des affaires, le Président Tebboune a indiqué que la porte de l’investissement était ouverte à ceux qui investissent avec leurs propres fonds, ou ceux qui investissent avec des fonds publics, ces derniers étant soumis à des conditions précises, soulignant que la plupart des investissements réalisés répondaient aux besoins du marché national. Le président de la République a également affirmé que l’Algérie avait franchi de grands pas dans le domaine des start-up, indiquant que l’objectif des pouvoirs publics constituait en la mise en place d’un climat favorisant l’émergence d’une génération d’entrepreneurs universitaires « nationalistes », capables de contribuer à la croissance économique de l’Algérie.Il a expliqué que l’Algérie, qui est partie « de rien » dans le domaine des start-up, de l’entrepreneuriat et de l’innovation, est aujourd’hui classée sixième ou septième en Afrique, avec environ 5000 à 6000 start-up. Qualifiant ce nombre de « minime », le président de la République a indiqué que l’objectif était de « créer une nouvelle génération d’entrepreneurs, une génération universitaire intègre et nationaliste, laquelle mènera l’Algérie vers la mondialisation », mettant en avant les capacités dont ont fait montre ces entreprises dans le domaine des services innovants et leur contribution au développement des exportations du pays.

Samir Benisid

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