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67 pays conviés au Sommet des BRICS à Johannesburg : Un tournant vers un monde multipolaire

Pas moins 67 pays d’Afrique et du Sud global ont été invité à prendre part au 15e Sommet des BRICS prévu du 22 au 24 août prochain à Johannesburg en Afrique du Sud. Un Sommet qui doit se pencher sur l’élargissement du groupe des pays émergents, la dédollarisation des transactions financières internationales, le renforcement de la coordination énergétique et technologique, mais aussi et surtout la consolidation de la coopération avec l’Afrique.

Le groupe des BRICS est appelé à prendre une dimension plus inclusive et plus orientée vers le Sud global. Le prochain Sommet des BRICS doit ainsi une dimension plus géo-économique et géopolitique. Un Sommet que l’Afrique du Sud, pays hôte, veut plus tourné vers l’Afrique. C’est dans ce sens que les pays du continent constitueront la majorité des 67 nations conviées au rendez-vous de Johannesburg. Ainsi, la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor, a indiqué hier au cours d’une conférence de presse que 67 pays d’Afrique et du Sud global ont été invitées à prendre part au Sommet, parmi lesquels 34 ont déjà confirmé leur participation. Elle indiquera aussi en réponse à une question à ce propos, que le président français Emmanuel Macron qui a exprimé le souhait de prendre part à la réunion de BRICS, n’y a pas été convié.

Le prochain rendez-vous des BRICS sera d’ailleurs consacré a des questions centrales pour la nouvelle orientation du groupe. Il se penchera sur le projet d’élargissement proposé par la Chine selon la formule BRICS+, sur le projet de dédollarisation des transactions internationales et sur le renforcement de la coopération avec l’Afrique.

Élargissement des BRICS et contexte géopolitique

La question de l’élargissement des BRICS s’impose d’ailleurs comme une question centrale. D’ailleurs la cheffe de la diplomatie sud-africaine a affirmé hier que « le contexte géopolitique actuel a suscité un intérêt renouvelé pour l’adhésion aux Brics alors que les pays du Sud global cherchent des alternatives dans un monde multipolaire ». Elle a également précisé que le groupe a reçu des demandes d’adhésion formelle de 23 pays, dont de l’Algérie, de l’Argentine, du Bangladesh, de Bahreïn, du Bélarus, de la Bolivie, de Cuba, de l’Égypte, de l’Éthiopie, du Honduras, de l’Indonésie, de l’Iran, du Kazakhstan, du Koweït, du Nigeria, de la Palestine, de l’Arabie saoudite, du Sénégal, de la Thaïlande, des Émirats arabes unis, du Venezuela et du Vietnam, ainsi que de nombreux contacts informel concernant les possibilités d’adhésion. Pandor a déclaré que les BRICS devraient ouvrir la voie à l’inclusion de l’Afrique et du Sud global dans un monde plus équitable et juste, basé sur le respect mutuel et la souveraineté des nations et d’ajouter que la question d’élargissement fera l’objet de discussions dans un cadre privé entre les dirigeants des BRICS. Il faut dire qu’en prévision de ce sommet, l’Algérie a mené une offensive diplomatique d’envergure pour appuyer sa demande d’adhésion. C’est ainsi que le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, reçu, dimanche au siège du ministère, successivement les ambassadeurs et représentants des cinq Etats membres du groupe des BRICS accrédités en Algérie, a indiqué un communiqué du ministère. « Il s’agit des ambassadeurs de la Chine, de la Russie, de l’Inde, ainsi que des chargés d’affaires aux ambassades du Brésil et de l’Afrique du Sud en Algérie. Mercredi passé, le ministre des Finances, Laaziz Faid, avait reçu à Alger, l’ambassadeur de l’Inde en Algérie, Gaurav Ahwalia. Cette rencontre dont l’objet des discussion à propos des moyens de renforcement des relations économiques et  financières bilatérales ainsi que « (…) pour examiner l’état des relations économiques et financières bilatérales, les perspectives de leur développement et le renforcement dans le secteur financier », a été l’occasion pour le ministre des Finances de revenir sur la demande exprimée par l’Algérie pour son adhésion à la nouvelle banque de développement (NDB), institution financière mise en place par les pays des BRICS. A travers les discussions menées, l’Algérie a fait valoir son potentiel économique qu’elle compte valoriser à travers la dynamique économique mue par les réformes engagées, et le partenariat, notamment avec les pays des BRICS, mais aussi son poids géopolitique et diplomatique et son militantisme politique connu pour promouvoir les valeurs et les principes sur lesquels et pour lesquels l’organisation des BRICS a été fondée.

Partenariat avec l’Afrique

Notons que le sommet des BRICS sera tourné vers le partenariat avec l’Afrique. Dans ce sens la ministre sud-africaine des Affaires étrangères que l’un des objectif du Sommet de Johannesburg est de mettre en place des plans concrets, pratiques et réalisables pour renforcer le partenariat Brics-Afrique et avancer vers une plus grande inclusion du Sud global dans les avantages de la reprise économique mondiale et d’un ordre mondial transformé.

L’ordre du jour du Sommet prévoit également un forum de coopération énergétique ; des discussions sur le développement accéléré des infrastructures par le biais de partenariats public-privé ainsi que la transformation numérique, la gestion des compétences pour les emplois émergents et futurs ; ainsi que le rôle de la Nouvelle Banque de développement en en tant qu’instrument de financement, entre autres.

Lyes Saïdi

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