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La voie du dialogue privilégiée pour un règlement de la crise au Niger : Le poids d’une médiation algérienne

L’option d’une intervention militaire au Niger suscite de plus en plus d’opposition au regard des risques qu’elle fait peser sur la région du Sahel déjà fragilisée par l’instabilité politique dans plusieurs de ses pays, de leurs difficultés économiques et de la propagation des groupes terroristes et des réseaux de crime organisé qui risque de profiter d’un éventuel embrasement. La voie du dialogue prônée par l’Algérie dès le début de la crise semble l’emporter sur les velléités des va-t’en guerre et est soutenue par Washington.

L’Algérie qui a d’ailleurs proposé sa médiation dans cette nouvelle crise qui a éclaté à ses frontières, pour jouer un rôle important pour trouver une issue pacifique au conflit, et ce  au regard de son expérience dans le règlement des conflits, notamment sur le continent, mais aussi regard de son attachement au respect de la légalité internationale et des droits des peuples. C’est ce qu’a d’ailleurs mis en avant l’analyste politique et expert en planification stratégique, Mohamed Cherif Deroui, dans un entretien à la Radio algérienne. Il a ainsi rappelé que « l’Algérie appelle au retour à la légitimité ou au moins à la transition vers une phase de dialogue pour résoudre cette crise, en évitant toute intervention militaire qui pourrait compromettre la situation à la fois sur le plan interne et régional. »

L’Algérie a réaffirmé son attachement aux principes fondamentaux qui guident l’action collective des pays africains au sein de l’Union africaine, y compris le rejet catégorique des changements anticonstitutionnels de gouvernement. Rappelons dans ce contexte que le président de la République a indiqué lors de l’entretien périodique avec les médias diffusé samedi qu’il ne peut y avoir de solution à la crise sans l’Algérie. « Nous sommes les premiers concernés. L’Algérie partage près d’un millier de kilomètres » de frontière avec le Niger, a-t-il souligné.  Abdelmadjid Tebboune a souligné que l’Algérie est pour « la légitimité institutionnelle. Il faut qu’ils reviennent à cette légitimité. Nous sommes prêts à les aider à s’unir ». Il faut dire que la diplomatie algérienne, sous la conduite du Président Tebboune, a pesé de tout son poids depuis le début de la crise pour favoriser la voie de la raison et du dialogue et soutenir la légitimité constitutionnelle au Niger.

Notons que sur le terrain, la situation reste tendue en attendant un nouveau sommet de la Cédéao prévu demain à Abuja. Un sommet qui intervient après l’expiration du délai accordé aux putschistes pour rétablir le président renversé Mohamed Bazoum dans ses fonctions, auquel cas la Cédéao menace de recourir à la force. Or, selon une source proche de la Cedeao, une intervention n’est pas envisagée à ce stade, et la voie du dialogue semble donc toujours sur la table. Cependant, les autorités ayant pris le pouvoir à Niamey ont également signifié leur indisposition à accueillir une délégation de l’organisation Ouest-africaine pour une éventuelle médiation. Washington a également tenté une médiation, avec l’envoi d’une émissaire américaine disant privilégier la voie diplomatique pour restaurer l’ordre constitutionnel, plutôt que l’intervention militaire un temps envisagée. Une haute responsable de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, a déclaré lundi avoir rencontré à Niamey les auteurs du coup d’Etat. « Ces discussions ont été extrêmement franches et par moment assez difficiles », a-t-elle dit à la presse par téléphone. Certains pays occidentaux, comme l’Allemagne et l’Italie, ont eux aussi plaidé pour une solution diplomatique.

Notons enfin que les nouvelles autorités au Niger ont annoncé lundi soir la nomination d’un Premier ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine, dans un communiqué lu à la télévision nationale.

Hocine Fadheli

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