Pétrole : Un baril à près de 100 dollars en 2024 ?
Les cours du pétrole continuent de progresser, grâce aux mesures prises par l’Arabie saoudite et la Russie afin de restreindre l’offre sur le marché. Selon les dernières prévisions de la banque britannique Barclays, les cours du brut pourraient atteindre près de 100 dollars en 2024.
Selon les prévisions de la Barclays, citées par l’agence de presse britannique Reuters, une hausse des cours du pétrole est prévisible en 2024. Une hausse qui sera alimentée par la contraction de l’offre du brut sur le marché sous le double effet des mesures prises par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et des alliés signataires de la déclaration de coopération, mais aussi de la décélération de l’offre de pétrole hors-Opep+, principalement celle émanant de la production américaine. La Barclays prévoit un déficit d’approvisionnement de 670 000 barils par jour en 2023 et de 250 000 barils par jour en 2024. La banque britannique a ainsi a revu à la hausse sa prévision du prix du Brent pour l’année 2024 de 8 dollars par baril, le fixant à 97 dollars par baril.
La semaine dernière, la banque d’affaires américaine Goldman Sachs a évoqué la possibilité de réviser sa prévision des cours de pétrole pour la fin 2023 à plus de 86 dollars. Goldman Sachs a estimé que le risque de baisse des prix du pétrole lié à des stocks plus élevés que prévu est moindre, notant que la baisse des stocks commerciaux de l’OCDE pourrait ajouter 2 dollars à ses prévisions pour le Brent à la fin de 2023, soit 86 dollars le baril.
Sur les marchés, les cours du pétrole ont accéléré leur hausse vendredi, en prévision d’un maintien des coupes opérés par l’Arabie saoudite sur la production et la Russie sur les exportations. Le Baril de pétrole américain, le West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en octobre, a bondi de 2,29% à 85,55 dollars, proche de son plus haut niveau de prix de l’année. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, a gagné 1,98% à 88,55 dollars, son plus haut prix depuis novembre. Les deux références mondiales du pétrole sont en passe ont réalisé un fort gain hebdomadaire et évoluent à des niveaux proches de leurs plus hauts prix de l’année. « Ce niveau de prix donnerait théoriquement à l’Arabie saoudite la possibilité d’annuler au moins une partie de sa réduction volontaire de production d’un million de barils par jour », fait remarquer Barbara Lambrecht, analyste de Commerzbank. Mais « les dernières remarques du vice-Premier ministre russe Novak s’opposent » à ce scénario, souligne-t-elle. Il a en effet assuré que la Russie et les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+) sont tombés d’accord sur de nouvelles réductions de production. « Nous annoncerons publiquement les principaux paramètres la semaine prochaine », a-t-il précisé face au président russe Vladimir Poutine lors d’une réunion gouvernementale télévisée jeudi. « La plupart des acteurs du marché et des analystes supposent également que les réductions seront prolongées », rappelle aussi Mme Lambrecht. Les attentes d’une prolongation des réductions de l’offre se sont cumulées à « une impressionnante réduction des stocks aux États-Unis, qui a révélé une forte demande à l’approche du week-end de Labor Day », commente Neil Wilson, analyste chez Finalto. Les réserves américaines de brut ont diminué de 10,6 millions de barils la semaine dernière alors que les analystes s’attendaient à une réduction de 2,2 millions, selon les chiffres de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) publiés mercredi.
Samira Ghrib