Le Dr. Elias Akhamoukh avertit : « Il faut se préparer aux nouvelles menaces sanitaires »
Le changement climatique induit une multiplication des menaces d’ordre sanitaire. Les scientifiques n’écartent pas d’ailleurs le risque de survenue de nouvelles pandémies à l’avenir. Dans ce sens, l’Organisation mondiale de la santé recommande la consolidation des systèmes de vigilance et de surveillance épidémiologique.
Ainsi, le Dr. Elias Akhamoukh, Chef de service des maladies infectieuses au niveau de l’Etablissement public hospitalier de Tamanrasset, a souligné hier la nécessité pour l’Algérie de s’adapter aux nouvelles menaces sanitaires et à la multiplication des risques induits dans le contexte actuel. « Il est plus que ncessaire aujourd’hui de réadapter notre système de santé, notamment dans son volet prévention », car la conjugaison de plusieurs facteurs nouvellement apparus peut constituer de sérieuses menaces, et « une épidémie peut nous surprendre à tout moment et venant de n’importe où », a indiqué le spécialiste lors d’une émission de la Radio algérienne. Celui-ci a expliqué dans ce sens que les mouvements massifs de populations fuyant des zones de conflits et les changements climatiques donnant lieu à des catastrophes naturelles favorisent fortement le développement de maladies précédemment éradiquées ou de nouvelles affections nées des conditions favorables à leurs apparition et développement. Il citera dans ce contexte l’exemple très concret de la Libye qui vient d’être touchée par des inondations meurtrières et où l’apparition et la propagation de maladies fait l’objet de sérieuses inquiétudes de la part des structures onusiennes. Il a affirmé que de tels événements peuvent être des sources de maladies notamment le choléra qui se transmet par les cadavres en cas de grandes inondations. Selon lui, «aucun pays n’est à abri de ce que la Libye vit actuellement».
Le Dr. Lyes Ahamoukh avertit également contre les risques de maladies tropicales qui menacent l’Algérie en raison du voisinage. Notre pays fait face à l’émergence de maladies tropicales et le risque diffère d’une région à une autre, d’où l’urgence de revoir le système de formation», a-t-il fait remarquer. Il recommande ainsi de renforcer les systèmes de surveillance épidémiologiques notamment aux frontières. Pour prévenir les pandémies ou les épidémies, le dépistage reste le meilleur moyen pour éviter et lutter contre leur propagation. A cet effet, des professionnels doivent être formés sur les risques sanitaires en fonction des spécificités de chaque région. Ainsi, dans la région Nord, plus touchée par la fièvre méditerranéenne, et au Sahara où le risque de maladies tropicales est très important, les méthodes et les priorités doivent différer.
«La révision de la carte sanitaire nationale est une urgence pour se préparer à toute éventuelle catastrophe naturelle ou sanitaire», a-t-il recommandé. Et d’ajouter : «Le secteur de la santé doit s’inspirer de la Protection civile».
Chokri Hafed