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La politique de Sanchez dénoncée par les Espagnols : La bévue diplomatique

Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, continue à faire l’objet d’acerbes critiques

lancées à son encontre par des députés, des partis politiques, et d’acteurs de la société civile de la péninsule ibérique. La dernière remonte à hier. Elle a émané du professeur de relations internationales à l’Université Complutense de Madrid (UCM), Isaias Barrenada, qui a tancé aussi bien Sanchez que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, expliquant que «le récent changement de position du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez concernant la question sahraouie est une «bévue diplomatique». S’exprimant à travers les colonnes du journal espagnol «Publico», Isaias Barrenada a fustigé  les deux hauts responsables en leur expliquant : «soit ils ne connaissent pas les pratiques, soit ils ont eu une attitude arrogante dans la prise de décision, soit ils ont mal calculé». Signalant que «le changement de la position du gouvernement espagnol intervenait dans un contexte marqué par la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste», le professeur Isaias Barrenada a insisté sur «les retombées de la décision de Madrid sur ses relations avec l’Algérie». «Ne pas comprendre que cette décision a des conséquences est une bévue », a-t-il stigmatisé, ajoutant qu’il s’«agit, d’une erreur  grossière de la part de la politique étrangère espagnole». Si l’Algérie a décidé mercredi de suspendre «immédiatement» le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne, la classe politique n’est pas restée sans réagir en endossant cette responsabilité au gouvernement espagnol, lui reprochant «sa faillite». Le parti d’opposition (le parti Populaire) estime que cette suspension est la conséquence de l’absence d’une politique d’Etat du côté de Madrid, est une très mauvaise nouvelle pour les Espagnols».  Le seul résultat du revirement du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, sur le conflit au Sahara occidental a été « la plus grande crise diplomatique avec l’un des pays stratégiques pour l’Espagne, qui est l’Algérie », a regretté hier le président du Parti populaire (PP, opposition), Alberto Nunez Feijoo. « Il (Sanchez) nous a dit qu’il avait un accord (avec le Maroc), dont on ignore toujours le contenu, qui allait donner de grands résultats. Cependant, le résultat a été la plus grande crise diplomatique avec l’un des pays stratégiques pour l’Espagne, qui est l’Algérie », a lancé M. Feijoo dans une allocution lors d’un rassemblement à Cordoue. Le gouvernement de Sanchez « a porté un coup sans précédent à la politique étrangère de l’Espagne », a encore critiqué le dirigeant du PP, assurant qu’il allait continuer de « dire la vérité, même si c’est inconfortable » pour le Premier ministre. Ce dernier « a dit qu’il allait régler les problèmes avec le Maroc. Non seulement il ne les a pas réglés, mais il a gâché la relation avec l’Algérie », a ajouté le président du PP, regrettant que « ce sont les Espagnols qui iront payer les conséquences de la mauvaise gestion de la politique étrangère de Sanchez ».

Une mauvaise nouvelle pour les Espagnols

Montant au créneau, le Groupe parlementaire du Parti populaire a demandé «la comparution au Congrès des députés du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, afin qu’il s’explique au siège du Parlement sur la suspension par l’Algérie du Traité d’amitié avec l’Espagne». Pour cette formation politique, cette suspension est « une très mauvaise nouvelle pour notre pays et est due à l’absence d’une véritable politique étrangère, ainsi qu’aux revirements unilatéraux du Premier ministre, Pedro Sanchez ». D’ailleurs, le secrétaire général du Parti Populaire, Cuca Gamarra, asévèrement critiqué le premier ministre du gouvernement espagnol. «Pedro Sanchez l’a encore fait », a-t-il déplorédans un de ses Tweets, soulignant que «l’Algérie rompt le traité de bon voisinage avec l’Espagne. Une autre conséquence de l’absence d’une politique d’Etat». Des sources du principal parti d’opposition, citées par le très sérieux «El Mundo», assurent que «là où il y a un problème, au lieu de le résoudre, Sanchez en génère trois». La même source a expliqué que «le gouvernement espagnol a adopté une attitude qui s’inscrit en violation de la légalité internationale que lui impose son statut de puissance administrante et aux efforts des Nations unies et du nouvel envoyé personnel du secrétaire général et contribue directement à la dégradation de la situation au Sahara occidental et dans la région». Lors d’une session du Congrès qui été consacrée à tenir Pedro Sanchez, responsable du changement de position de l’Espagne sur le Sahara Occidental, ce dernier avait tenté de justifier sa décision. 

La Parlement tance Sanchez

Mais, elle avait été fortement critiquée par la plupart des blocs parlementaires, notamment la détérioration des relations avec l’Algérie. La deuxième force politique du pays, représentée par le groupe parlementaire du Parti populaire  a estimé que «la position de l’Espagne était en dehors du consensus politique», une position personnelle du Premier ministre et de son parti au pouvoir, appelant  Pedro Sanchez à arranger « au plus vite les relations diplomatiques avec l’Algérie, en tant que partenaire économique et politique fiable». La troisième force politique de l’Espagne, symbolisée par le  groupe parlementaire du parti Foxx  a fait basculer un nouveau changement de position espagnole, qu’il a décrit comme un «changement circonstanciel avec le prochain gouvernement», estimant que «les dommages causés par les relations diplomatiques entre l’Espagne et l’Algérie compromettraient la sécurité nationale énergétique et économique du pays». Inversement, les députés du groupe parlementaire du Parti uni Podemos ont désavoué la position de Pedro Sanchez, déclarant qu’«il était inacceptable et incompatible avec les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’ONU». Le Président du Groupe parlementaire du Parti Ciudadanos a estimé, lui aussi, que «la position de l’Espagne sur la question du Sahara occidental et les dommages causés aux relations diplomatiques avec l’Algérie, souligne l’échec de la politique étrangère de l’Etat espagnol sous le règne du Parti socialiste», rappelant que «le Parlement espagnol avait rejeté le 27 mai la décision du Président du Gouvernement Sanchez sur le Sahara Occidental, exigeant un retour au soutien de l’autodétermination». Pedro Sanchez continue à faire l’objet d’intenses et acerbes critiques formulées à son encontre, et pour la troisième fois en deux mois, par le Parlement qui a critiqué le rôle de Pedro Sanchez, alors que les partis espagnols, y compris le parti de gauche Podemos de la coalition gouvernementale, ont exprimé leur rejet de la récente décision du président du gouvernement sur le Sahara occidental. Le débat sur le dossier du Sahara Occidental a coïncidé avec la découverte d’espionnage étranger utilisant le programme sioniste de Pegasus sur des responsables gouvernementaux, y compris Pedro Sanchez lui-même, ainsi que la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Grande Marlaska.

Amar Malki

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