Pour un nouvel ordre mondial
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a souligné mardi soir devant l’Assemblée générale de l’ONU que la multiplication des conflits aujourd’hui sont issus des déséquilibres du monde et des dysfonctionnements de l’ordre mondial actuel. Il a plaidé en ce sens pour un nouvel ordre mondial qui garantisse l’égalité entre les États, le respect de la charte de l’ONU et où le débat et le dialogue entre les peuples prime.
En avril 1974, le défunt président Houari Boumediène appelait devant l’ONU à la mise en place d’un nouvel ordre mondial plus juste. Un appel qui résonne aujourd’hui plus que jamais, alors que les déséquilibre du monde menacent la paix et la sécurité mondiales. Un appel que l’Algérie a réitéré mardi soir par la voix du président de la République Abdelmadjid Tebboune. Sans le discours qu’il a prononcé devant l’Assemblée générale des Nations unies, le Président Tebboune a plaidé pour un nouvel ordre mondial assurant l’égalité et la coopération entre nations, appelant par la même occasion à la résolution des conflits au Sahara occidental et en Palestine occupée. Le président de la République a rappelé pour l’occasion que l’Algérie avait milité, il y a 50 ans, depuis la tribune onusienne, « pour pallier les dysfonctionnements qui caractérisent l’actuel ordre mondial », en plaidant pour un nouvel ordre sous-tendu par l’égalité entre Etats, des principes pour lesquels a été créée l’ONU ». Le président de la République a affirmé que l’Algérie œuvrait pour que « le dialogue et le débat entre nous soient une revendication cruciale pour laquelle nos peuples ont lutté en vue d’un monde marqué par la coexistence, la solidarité, la coopération et l’égalité entre les nations ». En outre, il a mis en lumière les conséquences des conflits et des crises dans le monde, qui ont atteint un niveau « sans précédent », avec des millions de personnes déplacées et une transformation des relations internationales, passant de la coopération et de la convergence à l’affrontement, « mettant ainsi les organisations et les institutions internationales à l’épreuve dans un contexte mondial marqué par une urgence multidimensionnelle ». Dans ce contexte, le Président Tebboune a affirmé que l’accélération des négociations internationales concernant la réforme du Conseil de sécurité selon une approche globale et intégrée devrait être « une priorité pour la communauté internationale » afin d’aboutir à un consensus sur une véritable réforme garantissant « une représentation plus transparente ». Le président de la République a évoqué, en outre, « l’engagement de l’Algérie en faveur de la position africaine commune » pour « mettre un terme à l’injustice historique qui a touché le continent africain ».
Halte aux interventions militaires en Afrique !
Le président de République a également tenu à mettre en avant les priorités de l’Algérie lors de son mandat au conseil de sécurité, lequel doit commencer en janvier 2024. Il a ainsi souligné que « est pleinement consciente de la responsabilité dont elle est investie », eu égard aux défis qui se posent à la communauté internationale, soulignant qu’elle rejoindra le Conseil de sécurité porteuse d’espoirs des peuples africains et arabes. Il a affirmé, à cet égard, que le pays mettra à disposition « sa riche expérience en matière de médiation et de promotion du règlement pacifique des conflits », soulignant que « l’Algérie, mue par cet esprit, rejoindra le Conseil de sécurité, porteuse d’espoirs des peuples africains et arabes », sans cesser de prôner « l’approche basée sur des solutions définitives aux crises, en s’attaquant à leurs causes profondes ». Et de réaffirmer la position immuable de l’Algérie en faveur des causes justes et en soutien aux peuples opprimés qui luttent pour la liberté, en tête desquelles les questions palestinienne et sahraouie. Le président de la République a également souligné les défis en matière de sécurité au plan régional au Sahel à la lumière des crises en Libye, au Mali et au Niger notamment. Il a ainsi a mis en avant les efforts consentis par l’Algérie pour parvenir à des solutions pacifiques, rassembler les belligérants et rapprocher les positions et les vues,. Concernant le dossier libyen, il a rappelé le soutien aux efforts onusiens visant à trouver une solution politique inter-libyenne, à même de préserver l’unité de la Libye, sa souveraineté et son intégrité territoriale. En ce qui concerne la situation au Mali, le président de la République a réaffirmé la détermination de l’Algérie qui conduit la médiation internationale et la présidence du comité de suivi de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, de poursuivre ses efforts pour surmonter les difficultés que traverse ce pays voisin, tout en soulignant son rejet du recours à la force pour régler les conflits. S’agissant de la situation qui prévaut au Niger, le Président Tebboune a réaffirmé l’attachement de l’Algérie au retour à l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques et à la primauté des solutions politiques et diplomatiques, mettant en garde contre les desseins d’une intervention militaire étrangère en raison de ses conséquences graves. Une mise en garde qui a, également été notifiée aux parties soudanaises, lorsque le président de la République a exhorté toutes les parties à faire prévaloir la voie du dialogue et à mettre fin aux hostilités.
En ce qui concerne les Objectifs de développement durable qui sont au cœur de la semaine de haut niveau des Nations unies, le Président Tebboune, a mis en avant les acquis de l’Algérie en la matière ainsi qu’en ce concerne la promotion des droits de l’Homme. Il a ainsi affirmé que l’Algérie avait adopté « le plan de développement durable en tant que priorité nationale dans le cadre l’ensemble des stratégies et programmes du Gouvernement ». Evoquant la promotion des droits de l’homme, le président de la République a relevé que « l’Algérie, qui a eu le soutien et la confiance des pays membres au Conseil des droits de l’homme pour obtenir la qualité de membre, est partie aux traités internationaux des droits de l’homme. Elle œuvre à renforcer sa coopération et à poursuivre la coordination avec les différentes instances concernées par les droits de l’homme et les mécanismes d’examens périodiques universels (EPU) ». Il a rappelé, à cet égard, que l’Algérie avait soumis, en novembre 2022, son quatrième rapport national dans le cadre de ce mécanisme. L’Algérie « est profondément convaincue que le respect et la promotion des droits de l’homme sont la pierre angulaire de tout système politique crédible, et œuvre à les renforcer par tous les moyens possibles », a insisté le Président Tebboune qui a ajouté que cette conviction émane « de l’attachement du peuple algérien aux droits de l’Homme ».
Lyes Saidi