Soudan : Les paramilitaires FSR endommagent le pont du barrage de Jebel Awlia lors d’une frappe
L’armée soudanaise a déclaré samedi dans un communiqué que les Forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) avaient endommagé le pont du barrage de Jebel Awlia, au sud de Khartoum, lors d’une frappe. L’impact de la destruction du barrage n’est pas clair, mais de graves dommages au barrage risquent d’entraîner des inondations majeures.
Sur le plan diplomatique, rappelons que le Soudan a réclamé au secrétaire général de l’ONU la fin « immédiate » de la mission politique des Nations unies dans le pays, selon un courrier de Khartoum adressé jeudi soir au Conseil de sécurité des Nations unies. Dans ce courrier officiel daté du 16 novembre, le ministre des Affaires étrangères Ali Elsadig Ali fait part à Antonio Guterres de « la décision du gouvernement soudanais de mettre un terme avec effet immédiat à la Mission intégrée des Nations unies pour l’assistance à la transition au Soudan (Minuats) » qui emploie des centaines de civils depuis 2020. Ces lettres ont circulé jeudi soir entre les membres du Conseil de sécurité qui était justement réuni pour débattre du conflit au Soudan. En toute fin de réunion, le représentant du Soudan a annoncé « la décision du gouvernement soudanais, à savoir que la Mission prend fin ». D’après l’ambassadeur du Soudan à l’ONU, Al-Harith Idriss Al-Harith, la Minuats « ne répond plus aux besoins et priorités » de son pays. Il a toutefois assuré que Khartoum « continuera à travailler de manière constructive avec les Nations unies ». Jeudi soir, devant le Conseil de sécurité, la sous-secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique, Martha Ama Akyaa Pobee, avait dénoncé l’élargissement du conflit au Soudan à d’autres régions du pays, qui détient déjà le nombre le plus élevé au monde de personnes déplacées. Après près de sept mois de conflit entre l’armée soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, « presque 25 millions de personnes au Soudan ont désormais besoin d’aide humanitaire », avait relevé lundi le chef des opérations humanitaires de l’ONU Martin Griffiths.
R.I.