Les nombreuses victimes civiles à Ghaza suscitent l’indignation : L’urgence de mettre fin au génocide
L’occupation israélienne multiplie les massacres de civils dans la Bande de Ghaza. Hier les bombes de l’armée sioniste ont tué 50 personnes au moins dans l’attaque de deux écoles. Une situation qui inquiète au plus haut point les responsables onusiens, les ONG qui appellent à la fin du génocide, mais commence à faire réagir des dirigeants occidentaux, dont certains dépassent déjà l’appel timoré à préserver la vie des civils et à mettre fin au conflit.
Le bilan des agressions de l’occupation sur la Bande de Ghaza est lourd, très lourd. L’armée sioniste a intensifié les bombardements depuis la fin de la trêve vendredi matin. Celle-ci a elle-même reconnu hier avoir bombardé 200 sites en 24 heures. Aucun lieu n’est plus sûr à Ghaza. L’agression cible particulièrement les hôpitaux et les écoles, devenues des refuges pour la population civile terrorisée. Selon l’agence de presse palestinienne Wafa qui cite des témoins sur place, des raids de l’aviation sioniste ont ciblé, hier après-midi, deux écoles dans la bande de Ghaza, servant de lieux de refuges à des centaines de Palestiniens, et ont fait au moins 50 martyrs et des dizaines de blessés. La même source a ajouté que des dizaines de blessés avaient été transférés à l’hôpital dans un quartier voisin. « Les écoles Salah Al-Dein et Shahid Asad Al-Saftawi, situées au centre de Ghaza, ont été transformées en lieux de refuge au lendemain du début de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza, le 7 octobre dernier », précise-t-on de mêmes sources. Pour rappel, au moins 30 autres Palestiniens sont tombés en martyrs, plus tôt dans la journée, dans de nouveaux bombardements visant des habitations dans les quartiers d’Al-Zaytoun et d’Al-Shujaiya, à l’est de Ghaza.
Le ministère palestinien de la Santé à Gaza a d’ailleurs annoncé, hier, que le bilan des victimes des raids israéliens sur l’enclave depuis le 7 octobre s’élevait à 15 899 morts et de 42 000 blessés. Au-delà des massacres de masses systématiques commis par l’occupation, l’autre crime de guerre que celle-ci continue de perpétrer et celui du déplacement forcé des populations qui cherchent à fuir les attaques préméditées des forces sionistes. Ainsi, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a annoncé, hier, que près de 1,9 million de personnes ont été déplacées dans toute la Bande de Ghaza, depuis le début de l’agression israélienne le 7 octobre. Dans un communiqué, l’organisation onusienne a précisé que le bilan des morts parmi ses employés, tués lors des frappes israéliennes, s’est élevé à 111. Le rapport a, également, noté que près de 1,9 million de personnes, soit plus de 80% de la population ont été déplacées dans toute la Bande de Gaza et ce, depuis le 7 octobre dernier.
Campagne pour un cessez-le-feu
Une situation qui inquiète au plus haut point les responsables onusiens. Ainsi, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a appelé Volker Türk, a appelé à la fin de l’agression sioniste à Ghaza et à la reprise du dialogue, soulignant que sans accès à l’aide humanitaire, la région est confrontée à de graves pénuries de nourriture et de produits de base. « Faire taire les armes et reprendre le dialogue », a déclaré Volker Türk, ajoutant que « plus de violence n’est pas la solution » et que cela « n’apportera ni la paix ni la sécurité ». Aussi lors d’une réunion tenue hier à Genève il a tenu un propos qui souligne la nature génocidaire de ce qui se passe à Ghaza. Il a ainsi souligné que le monde doit se rappeler que le génocide est souvent précédé ou accompagné de déclarations de dirigeants politiques et d’autres personnalités publiques qui déshumanisent et diabolisent les membres des communautés ciblées. « Les leçons importantes de l’Holocauste, dont les crimes indescriptibles ont conduit à la Convention – et les leçons du Cambodge, du Rwanda, de l’ex-Yougoslavie et d’autres – ont clairement montré que la prévention des génocides et l’obligation pour leurs auteurs de rendre compte de leurs actes devant toute l’humanité sont essentielles pour faire progresser les droits de l’homme », a déclaré Volker Türk. « La convention appelle tous les États et tous les peuples à la vigilance et exige que des mesures soient prises pour prévenir et punir le génocide », a ajouté le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. « Le génocide est toujours l’aboutissement de schémas antérieurs et identifiables de discrimination systématique – fondée sur la race, l’appartenance ethnique, la religion ou d’autres caractéristiques – et de violations flagrantes des droits de l’homme, visant de manière systématique un peuple, une minorité ou une communauté », a déclaré Türk. « L’impunité favorise le génocide. L’obligation de rendre des comptes est son ennemi juré », a conclu le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
De son côté, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a exprimé sa profonde préoccupation face à l’escalade de la violence à Ghaza . « Malgré ce qui a été assuré, les attaques dans le sud de Gaza sont tout aussi cruelles que celles subies par le nord. D’une manière ou d’une autre, la situation empire pour les enfants et les mères », a déclaré le porte-parole de l’UNICEF, James Elder, sur X.De son côté, l’organisation internationale Médecins sans frontières (MSF) a annoncé, lundi, le lancement d’une campagne pour exiger un cessez-le-feu immédiat, dans la Bande de Gaza. MSF a appelé les gouvernements à »faire pression sur Israël pour qu’il cesse les attaques contre les civils et mette fin à son siège sur Gaza ». « Aujourd’hui, nous lançons une campagne pour un cessez-le-feu immédiat dans la Bande de Gaza », a écrit l’organisation, basée en France. Et d’ajouter: »Tout cela doit cesser maintenant ». Enfin, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a réaffirmé que la multiplication des victimes civiles des attaques israéliennes incessantes contre la Bande de Ghaza assiégée était absolument inacceptable, ont rapporté les médias locaux ce lundi.
Sanchez a également souligné qu’il était dans l’intérêt de l’UE d’assurer une paix durable au Moyen-Orient et de garantir la stabilité dans la région méditerranéenne. Selon lui, les pays du Sud ne doivent pas penser que l’UE mène une politique de deux poids, deux mesures. Cela nuirait à la crédibilité de l’Union, a fait remarquer Sanchez.
Lyes Saïdi
La résistance palestinienne étruit 28 engins militaires israéliens dans la Bande de Ghaza
Les Brigades al-Qassam, la branche militaire du mouvement palestinien Hamas, ont annoncé,hier, avoir détruit totalement ou partiellement 28 engins militaires de l’occupation sioniste sur tous les fronts de combat dans la Bande de Gaza, au cours des dernières 24 heures. Dans un communiqué partagé sur la plateforme Telegram et cité par l’agence Anadolu, le mouvement de résistance palestinienne a affirmé avoir « ciblé les forces sionistes pénétrant dans les zones de concentration et de positionnement avec des obus anti-fortifiés et des dispositifs antipersonnel ». D’après la même source, »des affrontements ont opposé al-Qassam aux forces sionistes, faisant plusieurs morts parmi les militaires israéliens ».
R.N.