Le PLF 2024 adopté à la majorité à l’APN : Maintenir des indicateurs économiques positifs en 2024
Le projet de loi de finances pour 2024 a été adopté hier par les députés de l’Assemblée populaire nationale. Un projet de budget en hausse qui mise sur les mesures de consolidation du pouvoir d’achat des ménages et de soutien aux entreprises de production.
Le PLF2024 voté hier prévoit des dépenses de plus de 15.275 milliards (Mds) de DA. Un budget record qui doit permettre de maintenir l’action sociale de l’État, mais aussi de soutenir l’activité économique afin de maintenir des indicateurs économiques positifs stables. Des objectifs qui ont d’ailleurs été soulignés hier par le ministre des Finances à l’issue de la séance de vote en plénière. Laâziz Faïd a indiqué que le projet de loi de finances 2024 doit contribuer à stabiliser la situation économique, soulignant à la même occasionde l’amélioration des indicateurs économiques globaux et budgétaires, principalement grâce aux mesures prises par les autorités publiques sur le plan social et économique. Le premier argentier du pays qui a souligné que le PLF2024 est le deuxième projet de loi de finances préparé et débattu conformément aux règles et principes énoncés par la loi organique n° 18-15 en date du 2 septembre 2018, modifiée et complétée, relative aux lois de finances, a mis en avant la hausse des dépenses budgétaires. Une hausse justifiée par les mesures sociales notamment la prise en charge de l’impact financier de la seconde phase de la hausse des salaires dans le cadre de la révision de la grille indiciaire de la Fonction publique, ainsi que la prise en compte des besoins exprimés par certaines institutions et départements ministériels afin de mettre en œuvre les décisions des autorités publiques. Il a également indiqué que le projet de budget a également pour objectif de renforcer les investissements publics et le développement au niveau national, de même que certaines mesures législatives doivent contribuer à lutter contre la fraude fiscale, à élargir l’assiette fiscale et, en plus de préserver le pouvoir d’achat des citoyens et à promouvoir la numérisation et à étendre son utilisation.
700 milliards de dinars pour les subventions
En marge de la séance, le ministre des Finances a indiqué à la presse que le projet de loi de finances 2024 prévoit une enveloppe de 700 milliards de dinars pour financer la politique de soutien des prix des produits de large consommation et garantir la disponibilité des produits subventionnés. Interpellé sur la question du financement des collectivités locales, après la suppression de la Taxe sur l’activité professionnelle, considérée comme l’une des principales ressources de ces collectivités, le premier argentier du pays a indiqué que des mesures ont été prises pour compenser le manque à gagner, rappelant l’orientation de la taxe sur les produits pétroliers, dont le produit est estimée à 186 milliards de dinars au financement des collectivités locales.
Notons que PLF2024 prévoit des dépenses de 15.292,47 milliards de DA pour les autorisations d’engagement et 15.275,28 milliards de DA pour les crédits de paiement. Le budget de l’Etat pour l’année 2024 est réparti, selon la nature des dépenses, sur les dépenses dédiées aux personnels, de l’ordre de 5.155,67 milliards de DA, dépenses de gestion des services 632,87 milliards de DA, dépenses d’investissement estimées à 2.894,58 milliards de DA d’autorisation d’engagement et 2.809,36 milliards de DA de crédits de paiement. S’agissant du nouveau programme d’investissement public, l’enveloppe budgétaire prévue pour l’année 2024 dédiée aux nouvelles opérations est estimée à 2.405,33 milliards de DA d’autorisation d’engagement et 1.356,57 milliards de DA de crédits de paiement. Par ailleurs, les affectations prévues pour l’année 2024 à la réévaluation des opérations en cours de réalisation ont atteint 489,25 milliards de DA d’autorisation d’engagement et 396,82 milliards de DA de crédits de paiement.
Le cadrage macroéconomique du projet de budget est assis sur le maintien d’indicateurs positifs en 2024. Il prévoit ainsi une croissance économique de 4,2%.Il a été élaboré sur la base d’un prix référentiel du prix du baril du pétrole de 60 dollars durant la période 2024-2026, et 70 dollars pour le prix estimatif du baril de pétrole brut. Les exportations de biens devrait s’élever à 49,8 milliards USD en 2024, tandis que les importations devraient augmenter de 7,1% par rapport aux prévisions de clôture de 2023 et atteindront 43,5 milliards USD. Ainsi, la balance commerciale enregistrera un excédant entre 2024 et 2026 pour atteindre 6,3 milliards USD en 2024, 2,9 milliards USD et 4,2 milliards USD en 2025 et 2026. Notons que le PLF 2024 doit être examiné par la suite par le Conseil de la Nation. Le processus de débat parlementaire doit s’achever avant la fin du mois en cours pour permettre sa signature par le président de la République avant le 31 décembre et sa promulgation le 1er janvier.
Samir Benisid