Économie

Développement des énergies renouvelables en Algérie : Comment garantir la continuité de l’approvisionnement ?

L’Algérie déploie un important programme de développement des énergies renouvelables. Au-delà de la mise en place d’importantes capacités de production d’électricité d’origine renouvelable, les experts mettent en avant les défis qu’impose l’intégration de ces énergies au réseau national de distribution d’électricité.

Un programme national de développement des énergies renouvelables, avec l’objectif de mettre en place une capacité de 15 gigawatts d’électricité solaire a été lancé. Les premières phases du programme ont déjà d’ailleurs commencé à être mise en œuvre. La Sonelgaz a déjà finalisé les processus d’appels d’offres pour deux projets, le premier concerne la réalisation de 15 centrales solaires pour une capacité de 2.000 MW et dont les lots ont été attribués, et le second concerne le projet Solar 1.000. Sonelgaz prévoit aussi le lancement prochain d’un troisième appel d’offres pour un projet de 3.000 MW. Les pouvoirs publics entendent ainsi accélérer la réalisation de ce programme et compte, au-delà, développer la filière hydrogène vert, dans le cadre d’une feuille de route déjà mise en place. Il est vrai que le potentiel dont dispose l’Algérie, avec plus 3.000 d’ensoleillement, sans oublier son potentiel éolien, constitue un véritable atout pour en faire un acteur incontournable en matière d’électricité renouvelable et en hydrogène vert. Encore faut-il mettre les moyens économiques et technologiques nécessaires pour parvenir à cet objectif, mais aussi pour permettre l’intégration de ces énergies aux réseau national de distribution d’électricité et garantir la continuité des approvisionnements. La question a d’ailleurs constitué le cœur des débats menés par plusieurs experts internationaux lors d’un workshop sous le thème de l’intégration de l’énergie solaire et le développement de l’hydrogène vert organisé par le Club algérien d’excellence et de hautes compétences (ACEHC). L’importance du transfert des technologies liées aux énergies renouvelables et de l’innovation ont d’ailleurs constitué des axes de discussions qui ont permis à des spécialistes établis à l’étranger de mettre en avant la nécessité de disposer de technologies spécifiques. C’est le cas de l’expert algérien établi en Allemagne, Mohamed Ghazli, a souligné que pour réussir l’intégration des ENR au réseau national nécessite des technologies spécifiques permettant d’assurer la continuité de l’approvisionnement. De son côté, le professeur Kamel Youcef Toumi, de l’université du Massachussetts aux Etats-Unis, a estimé aussi nécessaire de saisir les opportunités offertes par la recherche scientifique et l’innovation pour produire une énergie renouvelable fiable en matière d’approvisionnement.Il a également mis en avant le facteur humain, soulignant l’importance des compétences au sein de l’Université algérienne.Selon lui, la ressource humaine a un rôle très important, estimant qu’il ne faudrait pas uniquement se concentrer sur l’aspect technique « mais bâtir une jeunesse consciente des défis liés à la nécessité du développement des énergies alternatives ». De son côté, l’expert en énergie renouvelable, Ali Chaknane, a souligné que les infrastructures énergétiques nationales doivent offrir des solutions techniques conformes aux standards internationaux pour intégrer les ENR au réseau. Selon lui, l’Algérie a l’ambition d’investir dans le secteur des ENR car elle possède plusieurs atouts que ce soit dans le Sud, à travers un haut niveau d’ensoleillement ou à travers son réseau de transport de gaz naturel pouvant également transporter l’hydrogène vert. Pour sa part, le professeur Nouar Tabet, a plaidé pour réduire les manques et les retards dans le développement des projets dans le secteur.Cela d’autant plus, a-t-il dit, que l’Algérie possède depuis plusieurs années la capacité de produire des cellules photovoltaïques et des équipements spécifiques au secteur. Notant la disponibilité des ressources en ENR, le professeur Tabet a plaidé pour que les opérateurs nationaux collaborent avec l’Europe, partenaire important de l’Algérie en matière d’énergie, pour acquérir les technologies nécessaires au développement de l’hydrogène vert à travers le pays.

Sabrina Aziouez

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