Un cours moyen du pétrole à 82 dollars en 2024
L’agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) prévoit un prix moyen du pétrole de 82 dollars cette année, poussé par les coupes de l’Opep+ et une croissance de la production US plus lente, même si l’offre de pétrole de schiste américaine devrait atteindre un record cette année.
Dans un rapport sur les perspectives énergétiques à court terme, publié mardi l’agence qui dépend du département américain de l’énergie prévoit que le cours moyen de l’Opep cette année du Brent, indice mondial de référence, devrait se stabiliser. Elle prévoit un cours moyen de 82 dollars le baril proche de la moyenne de 2023. Cependant, et selon les même prévisions les cours devraient baisser à 79 dollars en 2025. Selon les dernières estimations, les prix du pétrole brut devraient augmenter de 78 dollars le baril en décembre 2023 à 85 dollars/bbl en mars 2024. Cette hausse est attribuée aux réductions de production de l’OPEP+, entraînant des baisses mondiales de stocks de 810 000 barils par jour au cours du premier trimestre de 2024.
Selon les mêmes prévisions, la production de pétrole brut aux États-Unis augmentera de 290 000 barils par jour (bpj) pour atteindre un record de 13,21 millions de bpj cette année. « Bien que nous nous attendions à ce que l’OPEP+ restreigne la production pour éviter une chute des prix, nous prévoyons toujours que la production mondiale dépassera la consommation d’ici mi-2025 et que les stocks de pétrole augmenteront en conséquence », a écrit l’agence dans son rapport.
Du côté de la demande, l’agence prévoit une croissance de la consommation mondiale de carburants liquides de 1,4 million de bpj en 2024 et de 1,2 million en 2025, inférieure à la croissance de 1,9 million de bpj en 2023 en raison d’une économie chinoise plus faible, d’une efficacité accrue de la flotte de véhicules et de la fin de la croissance liée à la reprise post-pandémie en 2023. Pour rappel, la banque britannique Standard Chartered a émis, au mois de décembre dernier, une prévision de cours du pétrole à 98 dollars en 2024 et à 105 dollars en 2025 face à une demande finalement toujours soutenue et une politique de l’offre très restrictive de l’Opep+. Goldman Sachs a récemment réduit sa prévision pour le prix moyen du pétrole l’année prochaine de 12 %, en raison d’une production abondante de pétrole aux États-Unis. La banque de Wall Street a écrit dans une note il y a quelques jours qu’elle s’attend maintenant à ce que le Brent, la référence mondiale du pétrole, ait une moyenne de 81 dollars le baril en 2024, contre une prévision précédente de 92 dollars le baril. Elle prévoit que le Brent atteindra son maximum à 85 dollars le baril en juin prochain.
Sur les marchés, les cours du brut marquaient hier une légère baisse, tiraillées entre d’un côté les premières données sur une hausse des stocks américains et les récentes baisses de prix de vente d’Aramco, et de l’autre les craintes autour de l’approvisionnement avec la fermeture d’un champ libyen et les tensions en mer Rouge.
Vers 10H30 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, perdait 0,37%, à 77,30 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, baissait de 0,39%, à 71,96 dollars.
Sabrina Aziouez