Sahara occidental : La complicité des Occidentaux a retardé la résolution du conflit
Le représentant-adjoint du Front Polisario en Allemagne, Saleh Sidmustfa, a affirmé que le Maroc « n’avait aucun moyen de gagner militairement la guerre au Sahara occidental », soulignant que la complicité de certains Etats occidentaux avec le royaume « est l’une des raisons pour lesquelles le conflit n’est pas encore résolu ».
« Le Maroc n’a aucun moyen de gagner militairement la guerre », a déclaré Saleh Sidmustfa dans une intervention à l’occasion de la tenue d’une conférence internationale sur le parcours de la militante socialiste Rosa Luxembourg, à Berlin, affirmant que les Sahraouis sont « invincibles ». Pour le diplomate sahraoui, le Maroc en est parfaitement conscient et c’est la raison pour laquelle d’ailleurs il s’appuie sur les Occidentaux, en leur ouvrant grandes les portes des investissements et de l’exploitation des richesses des territoires sahraouis. Il a fait observer, à ce sujet, que « l’avidité des Etats occidentaux et leur course derrière les intérêts sont malheureusement l’une des raisons de la non-résolution du conflit au Sahara occidental jusqu’à ce jour ». « En permettant aux Occidentaux d’investir et d’exploiter les richesses sahraouies, le Maroc a fini par faire d’eux des complices et un appui au sein des instances internationales », a expliqué en substance Saleh Sidmustafa. Il a ajouté que le Maroc, « champion de la ruse », a réussi également à duper les Etats occidentaux en leur faisant croire qu’il développait les énergies renouvelables dans les territoires sahraouis occupés. « Sous prétexte de vouloir développer des sources d’énergie alternatives, l’occupation marocaine est cimentée et éco-blanchie par les Occidentaux », a souligné Saleh Sidmustafa. Le responsable sahraoui a conclu son intervention intitulée : « Sahara occidental : pourquoi le conflit en Afrique du Nord n’est pas encore résolu? » en disant que la non-tenue d’un référendum au Sahara occidental est temporaire, car le droit des Sahraouis à l’autodétermination, consacré par le droit international et les résolutions onusiennes, est incontournable.
Notons sur un autre volet que la cause sahraouie a été au cœur d’une conférence sur le thème « Paix et liberté pour le peuple sahraoui », tenue au Parlement de la communauté autonome espagnole basque et à laquelle ont pris part des représentants des assemblées régionales de toute l’Espagne. Une conférence au cours de laquelle les Parlements autonomes d’Espagne ont réaffirmé leur engagement inébranlable en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, principe soutenu par les résolutions des Nations unies et en stricte conformité avec le droit international.
La 27e conférence interparlementaire a vu l’adoption d’une Déclaration détaillée abordant des questions cruciales concernant la lutte du peuple du Sahara occidental, rapporte lundi l’agence de presse sahraouie SPS. La Déclaration réaffirme l’héritage significatif des accords précédents et des déclarations successives approuvés depuis la conférence de Palma de Majorque en 1992.Elle réitère dans ce cadre, l’engagement inébranlable des assemblées régionales espagnoles en faveur des droits du peuple sahraoui à l’autodétermination, principe soutenu par les résolutions des Nations unies et en stricte conformité avec le droit international.Un appel a été lancé aux Nations unies pour « promouvoir, sans plus attendre, une solution juste et définitive au conflit à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination au profit du peuple sahraoui ». Parmi les points les plus pertinents, le document exprime son désaccord avec le changement de position du chef du gouvernement espagnol concernant le Sahara occidental. Il souligne en outre avec insistance le statut du Front Polisario en tant que représentant unique et légitime du peuple sahraoui, reconnu par l’ONU et la communauté internationale. Le texte de la Déclaration dénonce fermement aussi l’occupation du Sahara occidental par le Maroc et prône l’envoi de missions parlementaires pour vérifier les violations persistantes des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés.De même, il appelle à travailler activement, au sein de l’ONU et de l’Union européenne (UE), pour élargir les fonctions de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (MINURSO) à la surveillance du respect des droits de l’Homme au Sahara occidental occupé.
En ce qui concerne le prochain arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE), concernant les accords de pêche UE/Maroc étendus illégalement au Sahara occidental, la Déclaration adopte une position proactive, exhortant l’Espagne et Bruxelles à « entamer des négociations avec le Front Polisario pour établir des relations commerciales et économiques ». Cet appel s’appuie sur un précédent arrêt de la CJUE selon lequel le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts. Les signataires n’ont pas manqué de dénoncer le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc, exhortant les entreprises étrangères à respecter le droit international et à négocier avec le représentant légitime du peuple sahraoui, à savoir le Front Polisario.
La Déclaration exige également la libération immédiate des prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik et l’accompagnement de leurs familles dans leur lutte inlassable pour la justice et la liberté.
R.I.