Sous le blocus sioniste criminel: La catastrophe humanitaire à Ghaza s’intensifie
La famine qui ravage la bande de Ghaza a désormais atteint des proportions « catastrophiques », alertent plusieurs organisations internationales, alors que l’entité sioniste maintient depuis plus de 60 jours un blocus total qui étrangle la population palestinienne.
Les conséquences de ce siège brutal sont dévastatrices : aucune aide humanitaire, nourriture, eau, médicament ou carburant ne parvient aux plus de deux millions de Palestiniens pris au piège dans l’enclave assiégée depuis le 2 mars dernier. Face à cette situation dramatique, l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme (Euro-Med Human Rights Monitor) a documenté une augmentation alarmante de la mortalité tant chez les adultes que chez les enfants. « Des dizaines de décès ont été signalés dus à la malnutrition ou au manque de soins médicaux », précise l’ONG, citant notamment le cas déchirant de Jenan Saleh al-Skafi, un nourrisson de quatre mois décédé de malnutrition sévère à l’hôpital Al-Rantisi dans l’ouest de la ville de Ghaza. Cette tragédie s’inscrit dans ce que l’organisation qualifie de « pire campagne de famine délibérément provoquée et organisée de l’histoire moderne ». Lima Bastami, directrice du département juridique de l’Euro-Med Human Rights Monitor, dénonce sans équivoque : « Le crime de famine à Ghaza est pleinement avéré et commis au grand jour. Il n’est pas nécessaire de mettre en place des commissions d’enquête ou de rendre des décisions judiciaires pour le prouver. Il suffit de constater que l’entité sioniste a fermé tous les points de passage vers la bande de Ghaza dévastée depuis plus de deux mois. » Les preuves de cette horreur sont partout visibles selon la responsable : « corps émaciés d’adultes et d’enfants, dizaines de milliers de personnes qui font la queue chaque jour devant les soupes populaires et nombre croissant de morts dus à la faim, à la malnutrition et aux maladies associées ». Les statistiques du ministère de la Santé de Ghaza révèlent l’ampleur de la tragédie : environ 60000 enfants nécessitent un traitement urgent pour malnutrition sévère et quelque 16000 femmes enceintes et allaitantes ont désespérément besoin de soins de santé. Dans un cri d’alarme, le directeur général adjoint de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié la situation d' »abomination », dénonçant l’inaction internationale : « Nous brisons le corps et l’esprit des enfants de Ghaza. Nous affamons les enfants de Ghaza, car si nous n’agissons pas, nous serons complices de ce qui se passe sous nos yeux ». Parallèlement à l’utilisation de la famine comme arme de guerre, l’entité sioniste intensifie ses agressions militaires. L’armée d’occupation a annoncé lundi l’extension de ses opérations dans la bande de Ghaza, prévoyant une attaque de grande envergure et le déplacement forcé de « la plupart » des habitants survivants. Cette escalade a suscité l’inquiétude du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui s’est dit « alarmé » par ce plan, avertissant qu’il « va inévitablement conduire à un nombre incalculable de civils tués supplémentaires et à plus de destruction à Ghaza ». Face à cette situation désespérée, Riyad Mansour, Représentant permanent de l’État de Palestine auprès des Nations unies, a adressé trois lettres identiques aux plus hautes instances onusiennes, les interpellant sur la poursuite de l’agression sioniste qui dure depuis près de dix-neuf mois. Il a souligné que « le monde ne peut pas rester les bras croisés pendant que les responsables sionistes appellent au bombardement des magasins de nourriture à Ghaza, empêchant les civils d’accéder même aux maigres provisions restantes. Cela révèle une intention claire d’affamer et de priver le peuple palestinien de sa vie ». Le mouvement de résistance palestinien Hamas a fermement condamné l’expansion de l’agression sioniste, affirmant qu’elle démontre « une détermination à commettre davantage de crimes de guerre contre des civils innocents ». Le mouvement a réaffirmé que « le peuple palestinien est le propriétaire de la terre et qu’il y restera quelle que soit la durée de l’agression de l’occupation fasciste ». Les organisations humanitaires tirent également la sonnette d’alarme. L’UNRWA a déclaré que ses services médicaux manquaient « cruellement » de ressources en raison du blocage de l’aide, tandis que le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Christian Cardon, a insisté sur le fait que l’aide humanitaire doit être « acheminée immédiatement » à Ghaza et « ne doit pas être politisée » par l’entité sioniste. Alors que la communauté internationale semble paralysée, Lima Bastami rappelle que « l’aide humanitaire est un droit non négociable et qu’aucune justification ne peut excuser la famine », accusant certains États d’être « directement complices » par leur inaction. « Tous les États, sans exception, ont l’obligation légale et morale de lever le blocus, d’assurer l’acheminement des fournitures et de sauver des vies immédiatement », conclut-elle, tandis que la tragédie humanitaire continue de s’aggraver sous les yeux d’un monde qui détourne le regard.
Lyes Saïdi