Sommet du G77+Chine : Le Sud insiste sur le respect du droit des peuples à l’autodétermination
Le Sommet du Groupe des 77 plus Chine a souligné la nécessité de respecter le droit des peuples vivant sous occupation à l’autodétermination.
Le Sommet du Sud a pris fin hier à Kampala et a été sanctionné par une déclaration finale qui souligne l’importance de consolider la coopération Sud-Sud, réaffirme surtout la nécessité de respecter le droit des peuples vivant sous occupation à l’autodétermination. La déclaration finale du Sommet, auquel a pris part le Premier ministre Nadir Larbaoui en tant que représentant du président de la République, a souligné la nécessité de respecter le droit des peuples vivant sous l’occupation coloniale ou étrangère et toute autre forme de domination étrangère, à l’autodétermination estimant qu' »il ne peut y avoir de développement durable sans paix, ou de paix sans développement durable ». Le groupe a également « réitéré son soutien permanent et de principe » au droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à la réalisation de ses aspirations nationales légitimes, y compris la liberté, la paix et la dignité dans son Etat palestinien indépendant avec El Qods pour capitale, et ce conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies. Dans le même sillage, le G77+Chine a dénoncé « les violations systématiques et flagrantes » du droit international commises par l’entité sioniste, appelant « à se conformer au droit international et à demander des comptes ». Le groupe a également déploré « la terrible catastrophe humanitaire, les conditions et la situation économique et sociale désastreuse », dont souffre le peuple palestinien, notamment « l’extrême pauvreté, le nombre de morts et la destruction sans précédent ». A cet égard, il a appelé à « juger les auteurs de ces violations », exhortant le Conseil de sécurité à « consentir de sérieux efforts pour l’exécution de ses décisions afin de mettre un terme à l’impunité dont jouit l’entité sioniste et contribuer à parvenir à un règlement juste et pacifique de la question palestinienne ».
Le sommet a également réitéré l’engagement envers les principes de la Charte d’Alger. La déclaration finale a ainsi rappelé la première réunion ministérielle du groupe, tenue à Alger en octobre 1964 et sanctionnée par l’adoption de « la Charte d’Alger », sachant que le 3e Sommet du Sud ayant coïncidé avec le 60e anniversaire de la création du G77+Chine Cette Charte a instauré « les principes d’unité, de complémentarité, de coopération et de solidarité entre les pays du Sud, et renforcé leur détermination à réaliser le développement économique et social individuellement ou collectivement », précise le communiqué final. A cette occasion, les dirigeants réunis ont exprimé leur conviction quant à la nécessité de « tracer un nouveau parcours » pour le groupe, notamment dans un contexte international, caractérisé par des crises multidimensionnelles et de nouveaux défis.
Plusieurs propositions algériennes adoptées
Le G77+ Chine a adopté plusieurs propositions et avis annoncés par le président de la République dans son allocution adressée aux participants à la réunion de Kampala, dont l’appel « au renforcement des intérêts des pays du Sud et de leur capacité commune de négociation au sein du système des Nations Unies ». Par ailleurs, le groupe a, par ailleurs, salué « la Déclaration d’Alger » concernant le développement des startups, adoptée lors de la Conférence africaine des startups tenue à Alger en décembre 2023, d’autant que l’Algérie a proposé, lors des travaux du Sommet de Kampala, la création d’un centre d’excellence pour la valorisation des expériences réussies des startups innovantes dans les pays du Sud Dans le même contexte, le G77 +Chine a envoyé des messages directs et forts aux pays développés, les appelant à « assumer la responsabilité principale du financement du développement », soulignant qu’il s’agit d’un « impératif pour remédier aux déséquilibres de développement actuels et relever les défis du 21e siècle ». Le document a également souligné que la coopération entre les pays du Sud « ne remplace pas la coopération Nord-Sud, mais la complète ». Le communiqué final du 3e Sommet du Sud a insisté sur l’importance de « fournir les moyens suffisants pour la mise en œuvre du plan de développement durable à l’horizon 2030 », appelant les pays développés à « s’engager dans une nouvelle phase de coopération internationale à travers un partenariat mondial renforcé et élargi pour le développement ». Il a ainsi insisté sur l’importance de la coopération entre les pays du Sud étant une des formes de « solidarité entre les peuples et les nations », affirmant que cette coopération et son ordre du jour « doivent être définis par les pays du Sud ». Evoquant l’impact économique, social et environnemental du changement climatique, de la désertification et de la dégradation des terres en Afrique, le communiqué final a appelé à soutenir la mise en œuvre des initiatives visant à renforcer la capacité d’adaptation de l’agriculture en Afrique. Le communiqué final a également abordé la question du commerce mondial, appelant à un « système commercial mondial multilatéral, ouvert, transparent, inclusif et non discriminatoire, où le développement sera la priorité première, outre la libéralisation du commerce ». Le groupe a enfin appelé à « faciliter » l’adhésion des pays en développement à l’Organisation mondiale du commerce, exhortant les membres de cette organisation à entreprendre les « réformes nécessaires » à cet effet.
Hocine Fadheli