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L’Algérie appelle à l’application immédiate de la décision de la CIJ : L’urgence d’un cessez-le-feu

Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies à New York, Ammar Bendjama, a souligné hier l’impératif d’un cessez-le-feu pour l’application des mesures conservatoires décidées par la Cour internationale de justice pour protéger les vies des Palestiniens.

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni hier, à la demande de l’Algérie, pour se pencher sur les mesures conservatoires décidées par la Cour internationale de justice et les moyens de son application. La CIJ a rendu un verdict sur ces mesures conservatoires vendredi dans le cadre de la plainte introduite par l’Afrique du Sud contre l’entité sioniste pour génocide. Le verdict de la CIJ exige de l’entité sioniste de s’interdire les actes génocidaires à Ghaza, de punir les responsables de tels actes et de faciliter l’accès des populations palestiniennes à l’aide humanitaire. Bien que les décisions de la CIJ soient juridiquement contraignantes, l’entité sioniste a clairement démontré qu’elle n’a aucune intention de respecter le verdict et intensifié son agression contre les populations civiles. Ce qui souligne l’impératif de prendre des mesures pour contraindre l’occupation israélienne à respecter ces mesures conservatoires. C’est dans ce contexte que l’Algérie a souligné hier lors de la réunion du Conseil de sécurité que l’application de la décision de la CIJ induit la l’impératif d’un cessez-le-feu immédiat, appelant le Conseil de sécurité à prendre, immédiatement et sans délai, toutes les mesures nécessaires pour faire entendre haut et fort la voix de la justice et garantir l’application des décisions de la CIJ. Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies à New York, Ammar Bendjama a indiqué que a affirmé que les mesures conservatoires décidées par la CIJ « ne sauraient être mises en œuvre que par un cessez-le-feu, ajoutant que « toute personne qui s’y opposerait devrait se remettre en cause et interpeller sa conscience et son humanité ».Il a souligné que le rejet d’un cessez-le-feu est synonyme de « l’acceptation de la mort de 250 personnes dont 100 enfants par jour, que 10 enfants soient amputés de leurs membres chaque jour sans anesthésie, que 170 enfants naissent chaque jour sur le bord de la route et devant les hôpitaux, en raison de l’absence de soins, que 90% des Ghazaouis dorment dans la rue, sans toit et sans nourriture et que 10.000 personnes atteintes 

de cancer meurent à tout moment du fait de l’absence de traitement chimiothérapique ». Il a cité la déclaration du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, contenue dans son message à l’occasion de la commémoration du 11 décembre 1960, où il avait précisé que  « l’histoire retiendra les noms de tous ceux qui sont responsables du génocide à Ghaza, écrits en lettres de sangs sur la liste des criminels de guerre et des ennemis de la vie et de l’Humanité ». Bendjama a souligné que « la décision historique de la CIJ confirme que  l’ère de l’impunité est révolue à jamais », ajoutant que « les Nations unies et la communauté internationale se sont engagées à ne laisser aucun criminel échapper à la sanction, et l’occupation israélienne ne doit pas faire l’exception ni déroger à cette règle ». »Le devoir de la communauté internationale est de garantir le respect de ces mesures par l’occupant », a-t-il soutenu, ajoutant qu’il « est impératif de mettre fin au bain de sang et au génocide perpétré contre les Palestiniens ». Le représentant permanent de l’Algérie a également rappelé qu’une « humanitaire se produit sous nos yeux et d’un véritable génocide, rien ne peut justifier toute cette barbarie à l’encontre du peuple palestinien ».

Élargir le flux d’aide humanitaire à Ghaza

Notons que les membres du Conseil de sécurité ont voté, mardi, à l’unanimité pour le projet de communiqué de presse, présenté à l’initiative de la Mission permanente de l’Algérie à New York, qui souligne le besoin urgent d’élargir le flux d’aide humanitaire aux civils à Ghaza, dans le cadre de la situation humanitaire détériorée suite à l’agression barbare de l’occupant sioniste. Le communiqué exhorte également toutes les parties à coopérer avec la coordonnatrice principale de l’action humanitaire et de la reconstruction à Ghaza, Sigrid Kaag, et de lui faciliter sa mission, tel que stipulé dans la résolution 2720. Les membres du Conseil de sécurité ont également salué la nomination de Mme Kaag comme  Coordinatrice principale de l’action humanitaire et de la reconstruction à Ghaza, qui sera chargée d’assurer  l’acheminement immédiat d’aides humanitaires aux Palestiniens à Ghaza ainsi que de coordonner et de surveiller tous les envois de secours humanitaires ». Sigrid Kaag procèdera également à la création d’un mécanisme onusien en vue d’accélérer l’acheminement de tous les envois de secours humanitaires. 

Notons que cette initiative intervient alors que l’entité sioniste a proféré des allégation contre l’agence de l’ONU pour les réfugiés en Palestine (UNRWA), accusant ses employés d’être impliqués dans l’opération « Déluge d’Al Aqsa », dans le seul objectif de la liquider. Des allégations qui ont eu pour effet immédiats le retrait des financements d’une dizaine de bailleurs européens et de menacer la poursuite du travail de l’agence vital pour les Palestiniens et leur accès à l’aide humanitaire.  Dans ce contexte, les principaux responsables humanitaires de l’ONU et d’ONG partenaires ont mis en garde contre les « conséquences catastrophiques » de la suspension du financement de l’UNRWA. « Nous ne devons pas empêcher une organisation entière de remplir son mandat de servir les personnes dans le besoin », a déclaré le groupe d’agences d’aide humanitaire dirigé par l’ONU, regroupé sous le nom de Comité permanent inter-organisations (IASC). « Le retrait de fonds de l’UNRWA […] entraînerait l’effondrement du système humanitaire à Gaza, avec des conséquences humanitaires et en matière de droits de l’homme de grande portée dans le territoire palestinien occupé et dans toute la région », a averti le comité dirigé par le chef des secours d’urgence de l’ONU, Martin Griffiths. L’ONU souligne d’ailleurs que l’UNRWA – la plus grande agence d’aide à Gaza dont le rôle clé notamment dans l’éducation et les soins de santé dans l’enclave remonte à 1949 – représente une planche de salut pour plus de deux millions de personnes dans la bande de Ghaza, fournissant de la nourriture, de l’eau et des services de santé, tout en jouant un rôle clé pour faciliter le travail des autres agences de l’ONU et des agences partenaires sur place. Dans ce contexte Christian Lindmeier, porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé les donateurs à ne pas suspendre le financement de l’UNWRA « en ce moment critique ». « L’interruption du financement ne fera que nuire à la population de Gaza qui a désespérément besoin d’aide », a-t-il dit. Malgré les efforts des agences des Nations Unies et des autres partenaires humanitaires opérant à Ghaza, de nombreuses personnes sont au bord de la famine après près de quatre mois de guerre. « Ce matin, un convoi tentait d’atteindre l’hôpital Nasser où des patients et du personnel soignant ont tous besoin de nourriture, mais la population très démunie s’est déjà emparée des fournitures », a indiqué Christian Lindmeier. L’incident, qui est loin d’être rare, « montre à quel point les besoins sont criants », a ajouté M. Lindmeier aux journalistes à Genève, avant d’avertir que les maladies au sein de la population mal nourrie de Gaza « peuvent se répandre comme une traînée de poudre, et ce en plus des bombardements, des tirs d’obus et de l’effondrement des bâtiments ». Cette situation intervient alors que le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a averti que de nouvelles personnes avaient dû fuir leur domicile en raison des combats en cours et des ordres d’évacuation de l’armée id’occupation.

Lyes Saïdi

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