Un programme pour l’importation de plus 100.000 tonnes de viande
Le ministère du Commerce et celui de l’Agriculture ont mis en place un programme d’importation de 111.000 tonnes de viande à raison de 20.000 tonnes par mois pour répondre aux besoins du marché et remédier à la hausse des prix, notamment à l’approche du mois de Ramadhan.
La stabilisation des prix des produits alimentaires, notamment les produits frais dont la hausse est la principale source d’inflation, est une priorité pour les pouvoirs publics. Un dispositif a été mis en place dans ce cadre en coordination entre le ministère de l’Agriculture, celui du Commerce et le département de l’Industrie afin de renforcer l’approvisionnement du marché et resserrer les contrôles. Un dispositif qui prévoit également des mécanismes pour agir sur les prix, mais aussi sur l’offre de produits alimentaires quitte à recourir à l’importation pour satisfaire la demande. C’est le cas d’ailleurs pour la viande rouge. Dans ce sens, le Directeur général de l’organisation des marchés et des activités commerciales au ministère, Ahmed Mokrani, a annoncé hier lors d’une intervention à la Radio algérienne que le lancement d’un programme d’importation de 111.000 tonnes de viandes par lots, après l’octroi de licences à 59 importateurs. Le responsable a souligné, dans ce sens, que l’opération d’importation de viande intervient à l’issue d’une évaluation effectuée par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, qui fait état d’une consommation nationale de ce produit variant entre 60.000 et 65.000 tonnes par mois, tandis que la production locale est de 45.000 tonnes par mois, ce qui a incité l’Etat à recourir à l’importation « exceptionnelle » à raison de 20.000 tonnes par mois. Aussi et en prévision du mois de Ramadhan qui approche à grands pas, il a été décidé à ce que les quotas de janvier et février soient avancés d’un mois, tandis que la distribution du quota de mars est en cours au niveau du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, afin de permettre aux importateurs d’entamer le processus de domiciliation bancaire et d’assurer une entrée régulière des cargaisons dans les plus brefs délais, souligne le même responsable. Celui-ci rappelle aussi que ce programme s’inscrit parallèlement aux facilitations accordées par les pouvoirs publics, consistant en la réduction des taxes douanières de 30 à 5 % et la suppression du Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS), fixé à 70% pour les viandes ovine et blanche, outre les mesures de facilitation au niveau des frontières.
A propos des prix, Ahmed Mokrani annonce le plafonnement prochain des marges bénéficiaires sur les prix de la viande et ce à tous les niveaux de la chaine de distribution, tout comme ce sera le cas juste après des légumineuses. Il a ainsi indiqué que deux décrets exécutifs définissant les marges bénéficiaires applicables au commerce des légumineuses et des viandes sont en cours de préparation. L’intervenant a précisé qu’un décret exécutif définissant les marges bénéficiaires pour les prix des viandes se trouve actuellement au niveau du Secrétariat général du Gouvernement, et lequel les marges bénéficiaires des importateurs, des distributeurs et des détaillants (boucheries), alors qu’un second décret pour les légumineuses est fin prêt. Des décrets concernant d’autres produits de base seront ultérieurement élaborés en vue de résoudre le problème desaugmentations injustifiées des prix, selon le même responsable.
En ce qui concerne l’approvisionnement du marché en légumineuses et riz, le responsable a souligné que le marché national connaît une abondance dans l’approvisionnement, à l’exception des pois chiches (calibre 12) et des haricots secs, précisant, à cet effet, que des cargaisons de 30.000 tonnes de haricots secs importés arriveront en Algérie avant le 10 février en cours. Par ailleurs, le directeur central au ministère du Commerce a fait état de l’augmentation de la production d’huile et de sucre, où les quantités produites d’huile sont passées de 1.800 tonnes à 4.000 tonnes par jour, tandis que les quantités produites de sucre sont passées de 2.100 tonnes à 4.000 tonnes par jour, dans l’objectif de « constituer des stocks importants et d’assurer un approvisionnement régulier des marchés pendant le mois de Ramadan ». Concernant les mesures prises pour renforcer le contrôle du marché, Ahmed Mokrani a indiqué, que le premier responsable du secteur Tayeb Zitouni, a lors de sa rencontre avec les gestionnaires des marchés de gros des fruits et légumes et des représentants des associations de protection du
consommateur, le ordonné le lancement d’un atelier en vue d’étudier la réactivation du document qui remplace la facture pour les produits agricoles, halieutiques et d’artisanat. Enfin et s’agissant du bilan des services de contrôle durant l’année 2023, Mokrani a précisé que 2,096 millions d’interventions ont été effectuées au niveau de toutes les wilayas du pays, ayant donné lieu au constat de 200 000 infractions, dont 31% sont liées au non-affichage des prix.
Samir Benisid