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Un hub énergétique régional

L’Algérie a le potentiel de devenir le principal hub énergétique en Méditerranée et en Afrique. De par sa position géographique au cœur de la Méditerranée occidental et à l’entrée du continent, et grâce à ses deux gazoducs la reliant à l’Europe, sa fiabilité en tant que fournisseur de gaz naturel, ses capacités de liquéfaction et son statut de pionnier du GNL et plus grand exportateur de gaz naturel liquéfié, l’Algérie est un acteur majeur du marché du gaz en Méditerranée et ambitionne d’être au cœur des routes du gaz entre l’Afrique l’Europe.

L’Algérie est appelée à jouer un rôle majeur sur le marché du gaz et par extension sur les marchés énergétiques, dans la mesure où le gaz sera une énergie centrale dans le processus de transition. L’Algérie ne manque d’ailleurs pas d’atouts pour devenir un véritable hub énergétique en Afrique en Méditerranée. De par sa position géographique au cœur de la Méditerranée occidental et à l’entrée du continent, et grâce à ses deux gazoducs la reliant à l’Europe, sa fiabilité en tant que fournisseur de gaz naturel, ses capacités de liquéfaction et son statut de pionnier du GNL et plus grand exportateur de gaz naturel liquéfié, l’Algérie est un acteur majeur du marché du gaz en Méditerranée et ambitionne d’ailleurs d’être au cœur des routes du gaz entre l’Afrique l’Europe. Une ambition que le ministre de l’Énergie et des Mines a mise en avant dans un entretien paru dans le numéro de février de la revue « El Djeich ». Alors que l’Algérie s’apprête à recevoir à la fin du mois en cours le 7e Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz, Mohamed Arkab, a tenu à mettre en avant le rôle et le poids de l’Algérie sur le marché gazier d’abord en tant que « fournisseur gazier sûr et digne de confiance », mais aussi en tant que hub énergétique en devenir. Il a souligné dans ce sens que la coopération croissante de l’Algérie avec des pays africains producteurs d’hydrocarbures, comme le Nigeria, renforce son potentiel de « hub énergétique régional ».

« Sur le plan géopolitique, la localisation algérienne en Afrique du Nord en fait un fournisseur stratégique de proximité pour l’Europe. Sa coopération croissante avec des pays africains producteurs comme le Nigeria pour le projet Trans-Saharian Gas-Pipeline (TSGP), renforce son potentiel de hub énergétique régional », a indiqué M. Arkab. Le TSGP est d’ailleurs un atout pour le Nigeria qui peut bénéficier des infrastructures algériennes pour faciliter l’exportation de son gaz d’abord vers l’Europe, et vers la Méditerranée.

Le ministre a aussi tenu à souligner dans ce contexte la position de l’Algérie sur le marché gazier, et particulièrement en Europe où elle consolide sa position et ses parts de marchés. L’Algérie qui est le premier fournisseur de gaz de l’Espagne et de l’Italie, s’impose comme le second plus gros fournisseur de l’Union européenne, augmente ses exportations vers la France, et a signé des accords d’achat et de vente de gaz avec plusieurs pays d’Europe centrale et orientale, dont le plus récent concerne la fourniture de gaz à l’Allemagne.

« Nous avons aussi réussi à gagner de nouveaux clients en Europe centrale et orientale », a-t-il soutenu, ajoutant que la position de l’Algérie en  tant qu’acteur constructif au sein d’organisations intergouvernementales, telles que le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF ou Opep) « renforce notre crédibilité auprès de nos partenaires internationaux sur les questions énergétiques. Ce qui conforte notre statut de +pilier énergétique en Méditerranée+ ». Il a rappelé, à ce titre, les importants investissements énergétiques consentis par l’Algérie ces dernières années et qui ont « renforcé le potentiel gazier national et offrent des capacités d’exportation flexible pouvant répondre agilement aux fluctuations de la demande ». Il a avancé, dans ce sens, que le groupe Sonatrach cherchait à renforcer ses capacités de production en investissant à l’étranger dans le cadre de contrats de partenariat dans le domaine de la recherche et de la production d’hydrocarbures dans les pays voisins, tels que la Libye, le Mali et le Niger, avec un investissement total de 442 millions de dollars entre 2024 et 2028.En plus, « ses délais de livraison courts en font une source de GNL intéressante, particulièrement pour les pays méditerranéens », a soutenu M. Arkab. « Les réserves prouvées, conjuguées aux récentes découvertes gazières, offrent des perspectives prometteuses, rassurant les investisseurs et importateurs quant à la fiabilité sur le long terme. En combinant avantages naturels et stratégie à long terme, l’Algérie conforte ainsi durablement son statut de +partenaire gazier de référence+ », a encore souligné le ministre.

À propos du sommet du GECF, le ministre a affirmé que cet évènement mondial important « tracera la voie à suivre pour un avenir énergétique durable, sûr et prospère pour les Etats membres », afin de pousser l’industrie gazière à contribuer à assurer la sécurité énergétique et à soutenir et accompagner la transition énergétique sur le long terme.Il permettra également aux chefs d’Etat et de gouvernement de discuter des défis mondiaux dans le domaine du gaz, avec une présentation d’une étude sur les évolutions des marchés du gaz, à la lumière des changements géopolitiques et structurels de l’industrie gazière, notamment liés à l’élimination du carbone et du méthane. Le sommet proposera des orientations stratégiques de haut niveau pour le forum, en adoptant la déclaration d’Alger qui « garantit l’engagement des Etats membres, de coopérer entre eux pour faire face aux défis mondiaux et aux changements géopolitiques et garantir les intérêts communs des Etats membres dans le domaine de l’industrie gazière », a-t-il détaillé.

Sur le plan environnemental, l’Algérie œuvre, a-t-il poursuivi, à réduire l’empreinte carbone de sa filière gazière, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES), cet engagement lui permet de promouvoir le gaz naturel comme une énergie de transition et de maintenir sa compétitivité.  Le ministre a, d’autre part, avancé que le secteur de l’énergie et desmines œuvrait actuellement, en coordination avec tous les secteurs concernés, notamment les grands consommateurs d’énergie, à l’élaboration d’un « modèle énergétique national » qui permettra de préparer une « vision prospective globale » des différents scénarii d’avenir possibles, y compris ceux liés à la transition énergétique. Les résultats de ce modèle énergétique permettront d’élaborer une feuille de route à moyen et long termes, dont les objectifs sont d’assurer la sécurité énergétique, déterminer l’approche la plus appropriée pour une transition énergétique, en prenant en compte toutes les capacités naturelles et infrastructures, en plus de définir des procédures en matière d’efficacité énergétique, en incluant de nouvelles solutions innovantes, « ce qui contribuerait à la rationalisation et à la réduction de la forte croissance de la demande énergétique nationale », a-t-il détaillé.

Sabrina Aziouez

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